Né à Cordoba, en Argentine, Franco Agamenone (n°226) a dû changer de nationalité pour pouvoir concourir sur le circuit professionnel. Cette année, celui qui est désormais Italien ne cesse de progresser, remportant deux titres en Challenger, et étant souvent la bête noire des joueurs tricolores, que ce soit dans des tournois ITF ou Challengers…
La pandémie de Coronavirus aura changé la face du monde à tout jamais. Les joueurs de tennis professionnels classés au-delà de la 100ème place en ont d’ailleurs souvent subi les conséquences. Avant de se retrouver sans le sou et de prendre la nationalité italienne, Franco Agamenone (n°226), né à Cordoba, était un joueur argentin qui arpentait la troisième couche du monde professionnel : les tournois Futures. « Il faut préciser que l’on perd généralement beaucoup d’argent dans les Futures, mais beaucoup », avait-il notamment déclaré dans un reportage publié par nos confrères espagnols de Punto de Break. « Après la pandémie, je n’avais plus un euro et je suis allé en Italie pour essayer de faire quelque chose : j’ai joué deux matchs en interclubs et je savais qu’avec ça je pouvais tenir quelques mois. » Il a alors décidé de rejoindre le championnat italien, dont la seule condition était d’avoir la nationalité du pays. « J’ai dû changer de drapeau au niveau de l’ATP pour jouer ce tournoi. C’était une décision risquée de venir vivre ici, mais j’avais le soutien de ma copine, de mon entraîneur et du club où je joue« , a-t-il ajouté.

Aujourd’hui âgé de 28 ans, il a connu en 2021 une progression fulgurante, le propulsant parmi les meilleurs joueurs du circuit Challenger (la deuxième couche de ce monde impitoyable du tennis professionnel). Une chance pour cet amoureux naturel de la terre battue, qui a expliqué que « souvent, ceux qui se situent entre la 250ème et la 300ème place au classement ne gagnent pas d’argent dans les Challengers. J’espère qu’à l’avenir cela changera car tout devient très difficile. » En seulement quelques semaines, il a remporté deux titres (Prague et Kiev) et a connu une belle montée au classement ATP, se rapprochant dangereusement du Top 200 ; et pourquoi pas du Top 150, synonyme de qualifications pour les tournois du Grand Chelem. Notez que Franco Agamenone a démarré l’exercice 2021 à la 675ème place mondiale, ce qui signifie qu’il a déjà grimpé de 449 rangs au classement ATP. C’est certainement l’une des plus belles progression de la saison et si nous avons tenu à vous en parler, c’est aussi parce qu’il gagne à chaque fois contre les joueurs français quand il doit en affronter. Ce qui nous a forcément rendu curieux quant à son histoire personnelle.

Désormais, celui qui disputera les quarts de finale du Challenger 80 de Naples 2 cette semaine vit à Lecce, en Italie. Franco Agamenone fait partie de l’équipe sélectionnée par un club de cette ville et entrecoupe la compétition dans les tournois officiels du circuit avec les matchs interclubs qui lui permettent de soutenir son économie. Un mal pour un bien car, semaine après semaine, il ne cesse de progresser et de battre son meilleur classement. Jusqu’où ira-t-il ? Impossible à prévoir mais le joueur italien ne veut pas se fixer de limites. « Je suis très proche d’entrer dans le tableau qualificatif pour l’Open d’Australie et cela me rend très heureux », a-t-il confié. La seule chose dont il est sûr, et encore, c’est son programme pour al fin de saison : un Challenger en Roumanie et deux en Italie, même si « aller en Amérique du Sud est une option, mais il faudra voir quels sont les tournois en Europe et à partir de là décider ce qui me convient. » Quoi qu’il en soit, voilà un joueur qui ne fait pas la Une des journaux mais dont il fallait parler et dont il faudra suivre la progression ; car à bientôt 30 ans, il pourrait connaître les meilleures années de sa carrière de tennisman professionnel et enfin remporter un peu plus d’argent.
Crédit photos : @ETQNV, @federtennis, @kirschbaumarg
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