Ce dimanche, le Serbe Novak Djokovic (n°1) a remporté son sixième titre à Wimbledon, et son vingtième trophée en Grand chelem. Il a ainsi égalé le record détenu jusque-là par Roger Federer (n°9) et Rafael Nadal (n°3) et relance le débat du G.O.A.T. (Greatest Of All Time), le plus grand joueur de tous les temps.
Parmi les innombrables distinctions que Novak Djokovic (n°1) a pu recevoir, l’une des plus insolites lui est tombée dessus en avril dernier. Une équipe de spéléologues des Balkans a ainsi nommé une espèce d’escargot d’eau douce récemment découverte en utilisant son nom. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, le travuniana djokovici figure sur la liste rouge des espèces menacées, classées comme vulnérables. Avec un sixième titre à Wimbledon, et un 20ème trophée en Grand Chelem en poche, le mot « vulnérable » n’est pas celui qui convient le mieux quand on pense au joueur serbe. En effet, il a transformé le duo de recordmen de victoires en Grand chelem en trio, rejoignant Roger Federer (n°9) et Rafael Nadal (n°3) au sommet de l’Olympe. Mais alors, quelle est la prochaine étape pour Djokovic ? Remporter un 21ème tournoi Majeur pour passer devant ses rivaux et ainsi devenir le G.O.A.T., le plus grand joueur de tous les temps ? Tout est possible, avec l’US Open en ligne de mire, où le Serbe pourrait boucler le premier Grand Chelem calendaire depuis 1969. A 34 ans, il est comme le bon vin : il semble se bonifier. Et ce qu’il veut est clair : mettre fin au débat et qu’on le considère, lui le mal-aimé, comme le Greatest Of All Time.

S’il y en a bien un qui peut le faire, c’est Novak Djokovic. De son côté, Roger Federer semble sur le déclin, après deux opération au genou et à quelques jours seulement de son 40ème anniversaire. Rafael Nadal, quant à lui, a semblé accusé le coup de sa défaite en demi-finales de Roland-Garros face au n°1 mondial, déclarant forfait pour Wimbledon et les Jeux Olympiques de Tokyo. A 36 ans, on se demande s’il lui en reste sous le pied pour triompher ailleurs que Porte d’Auteuil. Où il ne règne peut-être déjà plus en roi. Quant aux autres ? L’Autrichien Dominic Thiem (n°6) lutte avec son mental et désormais une blessure au poignet, qui met en doute la défense de son titre à New York. Le Russe Daniil Medvedev (n°2) – le premier homme à occuper la deuxième place au classement ATP depuis 2005 sans s’appeler Djokovic, Federer, Nadal ou Andy Murray – a battu le Serbe lors des ATP Finals fin 2020, mais il n’a pas pu renouveler cette performance en finale de l’Open d’Australie. Le Grec Stefanos Tsitsipas (n°4) a mené deux sets à rien contre Djokovic à Roland-Garros – tout comme l’Italien Lorenzo Musetti (n°62), ne l’oublions pas – mais aucun des deux n’a pu finir le travail et battre le n°1 mondial. La question se pose alors : qui peut empêcher le joueur serbe d’enchaîner encore sept victoires consécutives dans un tournoi du Grand Chelem ? Tout peut aller bien vite dans le tennis, comme l’ont prouvé les quelques ratés de Djokovic au Masters 1000 de Monte-Carlo (défaite face à Dan Evans) ou lors de la première édition du tournoi ATP 250 de Belgrade (battu par Aslan Karatsev). Pendant ce temps, Rafael Nadal l’a également battu en finale du Masters 1000 de Rome, mais le Serbe répond toujours présent dans les plus grands rendez-vous, comprenez en Grand Chelem. « Nous réinventons la Next Gen – Rafa, moi-même et Roger », avait-il déclaré dans la capitale italienne. « Nous sommes la prochaine génération. »

La suite de la saison nous en apprendra plus. Novak Djokovic a toujours eu l’intention de combler un manque dans son armoire à trophées en remportant les Jeux Olympiques de Tokyo. Cependant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’est pas sûr d’y aller, considérant le fait que cet événement exceptionnel se jouera à huis clos et qu’il ne peut pas emmener avec lui tous les membres de son équipe. Si le Golden Slam est encore possible, le n°1 mondial préfèrera peut-être se préparer convenablement pour l’US Open, fin août. Faire le Grand Chelem calendaire semble en effet plus facile que faire le Golden Slam, une performance réalisée une seule fois dans le tennis par Steffi Graf, en 1988. Jamais cela n’a été fait chez les hommes. Cependant, Novak Djokovic pourrait battre tous les records du tennis masculin mais aussi féminin, alors qu’il se rapproche du total de 22 titres en Grand Chelem de Graf, des 23 de Serena Williams et du record absolu de 24 détenu par Margaret Court. Le n°1 mondial a tout de son côté pour battre encore des records : il mène dans ses face-à-face contre Federer et Nadal et a pris un ascendant psychologique sur eux. Comme sur ses autres rivaux, soit dit en passant. Et s’il reste un secteur dans lequel il n’est pas leur égal, c’est dans le cœur du public. Ce qui peut sembler injuste tant le Serbe est un joueur exceptionnel, au même titre que le Suisse et l’Espagnol. Pour finir, aussi longtemps que sa forme physique tiendra, on peut se dire que Novak Djokovic pourra encore soulever des trophées en Grand Chelem, ce qui reste sa priorité. « Il suffit de regarder sa régularité cette année », a déclaré dimanche Tim Henman, quadruple demi-finaliste à Wimbledon. « C’est la raison pour laquelle il va continuer et gagner beaucoup, beaucoup plus de Grands Chelems à l’avenir. »
Crédit photos : @Wimbledon
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