Depuis quelques temps, ce joueur espagnol fait parler de lui. Non, il ne s’agit pas de Carlos Alcaraz (n°97), dont nous vous avons déjà longuement parlé ! Lui, c’est Alejandro Davidovich Fokina (n°46), âgé de 22 ans depuis samedi et gros bagarreur. Qualifié pour son premier quart de finale en Grand Chelem, il ne cesse d’étonner et d’émouvoir un public ravi de voir un tel personnage s’exprimer sur le court. Voilà pourquoi, ce lundi, nous vous proposons d’en découvrir plus sur ce joueur.
Alejandro Davidovich Fokina (n°46) est encore assez peu connu du grand public. Et pourtant, au troisième tour de Roland-Garros, il a fait vibrer les spectateurs du Court n°14, lors de son combat épique face au Norvégien Casper Ruud (n°16), remporté en cinq sets 7-6 (3), 2-6, 7-6 (6), 0-6, 7-5. Dimanche, il s’est qualifié pour la première fois de sa jeune carrière pour les quarts de finale d’un Grand Chelem, après avoir éliminé l’Argentin Federico Delbonis (n°51) en quatre manches 6-4, 6-4, 4-6, 6-4.
Un fighting spirit à toute épreuve et un champion du monde de marathon dans son équipe
Mais revenons un peu sur cette rencontre disputée vendredi, où le joueur espagnol n’a rien lâché pendant 4h35 de jeu. « Je pense que ce match représente Roland-Garros, il était très dur », a déclaré le joueur de 22 ans après l’avoir emporté, dans des propos rapportés par Eurosport. « Dans le cinquième set, chaque jeu était une bataille. » S’il aime autant la bagarre, s’il a ce fighting spirit, c’est parce que son père était un boxeur et qu’il lui a transmis ce trait de caractère. Et ce n’est pas tout. Tombé dans le tennis à l’âge de deux ans, Alejandro Davidovich Fokina sait parfaitement analyser un match et les moments important. Voilà comment il choisit ses combats et a pu laisser échapper un quatrième set 6 jeux à 0 face à Casper Ruud vendredi. Forcément fasciné par la boxe, il s’est relevé de ce semi-K.O. pour combattre à nouveau dans la cinquième manche. Ce pari pourrait sembler risqué, en tout cas sur le plan physique. Cependant, durant ce Roland-Garros, l’Espagnol a démontré qu’il n’était pas le dernier venu et qu’il s’était construit une belle caisse. Là où il flanche parfois, c’est sur la patience dans l’échange, voulant le finir trop vite. Ce qui n’aide pas sur terre battue, même s’il est capable de jouer de longs échanges. « Alex est comme un cheval sauvage », expliquait Jorge Aguirre, son entraîneur, pour le site officiel de l’ATP. « C’est une boule d’énergie pure et parfois il veut que les choses arrivent trop vite. » Il fallait donc quelqu’un pour l’aider à se canaliser. Cette personne, il s’agit de Martin Fiz, champion du monde espagnol de marathon, qui a ainsi rejoint son équipe. « Il avait besoin d’aide pour comprendre qu’une carrière est un processus », a ajouté son coach. « Martin nous apporte ses expériences hors tennis, qui peuvent s’avérer vraiment utiles. » Ce qui n’empêche pas Davidovich Fokina de garder un grain de folie que l’on peut lire dans son regard. et qui l’a poussé, par exemple, à servir à la cuillère pour écarter une balle de débreak dans le dernier jeu du match lors de son troisième tour.

Davidovich Fokina fait partie de la jeune garde espagnole
Si on parle beaucoup de Carlos Alcaraz (n°97), qui est déjà un petit prodige et pourrait succéder à Rafael Nadal (n°3), Alejandro Davidovich Fokina fait aussi partie de cette relève qui prendra le relais quand le Majorquin déposera les armes. Ses résultats et son classement démontrent déjà qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. L’année dernière, il avait déjà atteint son premier huitième de finale en Grand Chelem, lors de l‘US Open, devenant le plus jeune joueur ibère depuis Nadal (à l’US Open en 2007) à aller aussi loin dans un Grand Chelem. Cette saison, Davidovich Fokina poursuit sa progression : pour démarrer la saison sur terre battue, il a atteint son premier quart de finale en Masters 1000, à Monte-Carlo, avec au passage sa première victoire face à un membre du Top 10 : il avait ainsi éliminé l’Italien Matteo Berrettini (n°9). Selon ses déclarations, il avait su rester « calme sur le plan mental », preuve que son travail avec Martin Fiz commençait à porter ses fruits. Depuis, il a intégré le Top 50 au classement ATP et il ne compte pas s’arrêter là.

Un joueur qui aime toutes les surfaces
Comme nous l’avons évoqué, Alejandro Davidovich Fokina a su se montrer performant sur dur, notamment à New York l’an passé. S’il se montre performant sur terre battue, il a avoué il y a quelques temps que sa surface préférée était… le gazon ! En effet, son idole n’est pas Rafael Nadal, mais plutôt le Suisse Roger Federer (n°8), le maître des lieux à Wimbledon. Et si son style de jeu rappelle plutôt celui du Serbe Novak Djokovic (n°1), il s’est déjà imposé au All England Club, en 2017, chez les Juniors. Nous avons donc hâte de le voir évoluer cette année à Wimbledon, lui qui avait échoué, en 2018 et 2019, à s’extirper des qualifications. Enfin, notez un point insolite chez le joueur espagnol, qui semble être l’ami des bêtes. Vendredi, lors de sa conférence de presse d’après-match, il a été invité à parler d’une plate-forme, adoptas.org, qu’il a lancée en avril dernier. Celle-ci a pour objectif de faciliter l’adoption d’animaux de compagnie abandonnés, un phénomène en forte recrudescence avec le déconfinement dans les pays européens. « Il y a eu une hausse brutale de 25 % des abandons », a expliqué le 46ème joueur mondial. « En Espagne, il y en a plus de 300 000 par an. Pour moi, ce ne sont pas des jouets. Chaque semaine, nous trouvons de nouveaux abris pour les chiens et les chats. » Un bagarreur au cœur gros comme ça, en somme.
Crédit photos : @WeAreTennisFR, @rolandgarros
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