Au soir du deuxième tour des qualifications de Roland-Garros, ils ne sont plus que deux à espérer pouvoir rejoindre le tableau principal. D’un côté, nous avons Quentin Halys (n°222), discret mais pour le moins sérieux et solide. De l’autre, Evan Furness (n°329), qui s’en est miraculeusement sorti en soirée face à un des adversaires les plus difficiles de ce tableau. Tout ce qu’on peut leur souhaiter, désormais, c’est d’atteindre le Saint-Graal après leur dernière rencontre.
Il n’est peut-être pas le joueur français que l’on attendait le plus lors de ces qualifications pour Roland-Garros. Âgé de 24 ans, il n’est plus tout à fait un espoir du tennis tricolore, et pas encore un vieux briscard. Ce qui n’empêche pas Quentin Halys (n°222), allégé de sa barbe, de se montrer autoritaire depuis lundi. Après avoir vaincu l’Espagnol Tommy Robredo au premier tour (7/6 [9], 6/4), le Français s’est défait ce mercredi de l’Allemand Yannick Maden (n°201) en trois sets 6/1, 6/7 (3), 6/1. Ainsi, pour la première fois de sa carrière, le voilà au dernier tour des qualifications de Roland-Garros. S’il a connu un bon début de saison, se qualifier pour le tableau principal Porte d’Auteuil serait une bonne récompense pour cet acharné de travail. Notez qu’il n’en serait pas à sa première en Grand Chelem : en début d’année, il avait franchi les trois tours de qualification pour l’Open d’Australie, disputés à Doha. Mais la suite avait été plus difficile: quarantaine stricte à son arrivée à Melbourne, car il faisait partie des cas contacts dans l’un des avions affétés pour l’Australie. Conséquence : une défaite d’entrée contre l’Espagnol Pablo Andujar (n°68).

Et la malchance l’a poursuivi lors de la préparation sur terre battue : au mois d’avril, il se blessait au pied lors du Challenger de Split, en Croatie. Il a donc dû s’arrêter pendant environ quinze jours, mais il s’est remis au travail sans broncher. Et c’est là sa force : le mental. « Il est sérieux, bosseur, il a une bonne attitude et ça lui ferait du bien de passer ces qualifications », a ainsi déclaré son entraîneur, Nicolas Devilder, pour le site officiel de Roland-Garros. Si Quentin Halys se qualifie à sa neuvième participation, il n’en sera toutefois pas à sa première apparition dans le tableau principal : en 2016, il avait bénéficié d’une wild card et avait même passé un tour ; l’an dernier, quand le tournoi s’était joué au mois d’octobre, il avait même failli récidivé, ne perdant que 8-6 au cinquième set face à l’Américain Marcos Giron (n°82) ! « Il sent très bien la balle, il est bien concentré et c’est vrai qu’il dégage quelque chose de serein », a ajouté son coach. « Dans ce cas, on sait tous qu’il est capable de jouer très bien au tennis. Maintenant, il a besoin d’accumuler ce genre de victoires pour passer un cap supplémentaire. » Ce cap, il tentera de le passer ce jeudi, face au Japonais Taro Daniel (n°112), tête de série n°5 de ce tableau qualificatif. « Ce serait cool de se qualifier ici, je connais les lieux par cœur, à moi d’essayer d’en tirer profit », a de son côté confié le joueur de 24 ans.

En soirée, le Breton Evan Furness (n°329) est passé à deux doigts de la défaite. Ou plutôt à deux balles de match. Mené 7-5, 5-3 par l’Américain Denis Kudla (n°120), le joueur tricolore a fini par s’en sortir en trois sets 5-7, 7-6 (2), 6-4. Un véritable miracle, qu’il est allé chercher avec ses tripes. En effet, après la perte d’un premier set plutôt serré, le joueur américain semblait prendre la mesure de son adversaire du jour. Seulement, alors qu’il ne lui restait que quelques points à marquer, la machine a semblé se griper. Il ne fallait pas plus pour remettre Furness sur les rails, le Tricolore menant d’une main de maître le jeu décisif du deuxième set pour l’emporter 7 points à 2. Il allait ensuite enchaîner en faisant le break le premier dans l’ultime manche, une avance qu’il allait parvenir à garder jusqu’au bout.

Pour tenter de rallier le tableau principal pour la première fois de sa carrière, le Français affrontera un autre joueur américain : Jenson Brooksby (n°163), qui a beaucoup progressé ces derniers temps sur le circuit Challenger. Mais Evan Furness est lui aussi en pleine progression. Après avoir remporté trois titres sur le circuit ITF après la reprise fin 2020, il en a déjà gagné deux en 2021 : un 15 000 $ à Manacor et un 25 000 $ à Vale de Lobo. Certes, ces cinq trophées ont été remportés sur dur. Mais le Breton est en train de démontrer qu’il peut également être performant sur terre battue.

Comme depuis le début de la semaine, le reste du clan français n’a pas vraiment été à la fête. Chez les femmes, il ne reste déjà plus aucune joueuse tricolore, après les défaites des deux dernières encore en lice ce mercredi au deuxième tour. La jeune Loïs Boisson (n°914) n’a pas démérité, mais elle s’est inclinée face à l’Ukrainienne Anhelina Kalinina (n°139), plus forte qu’elle, en deux sets 6-4, 6-3. De son côté, Carole Monnet (n°381) a su garder son calme face au coup droit tranchant – car toujours joué slicé – de la Roumaine Monica Niculescu (n°175). Ce qui ne l’a pas empêché de se faire avoir par ce jeu pour le moins atypique et de s’incliner en deux sets 6-2, 6-4 sur le Court 14.
Loïs Boisson Carole Monnet
Dans le tableau masculin, le plus jeune joueur en lice, Arthur Fils (n°1034), n’a pas réédité son exploit du premier tour. En effet, le Français de bientôt 17 ans a dû baisser les armes face à l’expérience de l’Australien Marc Polmans (n°149), de sept ans son aîné, qui l’a éliminé en deux sets 6-1, 6-3. Mais nous sommes sûrs que ces deux rencontres serviront d’expérience à ce jeune talent prometteur ! Par ailleurs, Manuel Guinard (n°297) n’est pas parvenu à trouver les solutions pour se défaire du Hollandais Botic Van de Zandschulp (n°154). Trop inconstant, le Breton s’est ainsi fait sortir en deux sets 6-3, 6-2, presque dans l’anonymat du Court 13.
Arthur Fils Manuel Guinard
Crédit photos : @rolandgarros, @FFTennis
À LIRE AUSSI :
Retour à Roland-Garros – Evan Furness, l’éclaircie dans un ciel bien nuageux
Retour à Roland-Garros – Arthur Fils et Loïs Boisson, place à la jeunesse !
2 réflexions au sujet de “Retour à Roland-Garros – Quentin Halys solide, Evan Furness miraculé”