Après un break d’environ six semaines, le Français Gilles Simon (n°63) est revenu aux affaires en début de semaine, au tournoi ATP 250 de Sardaigne, disputé à Cagliari. Après avoir passé le premier tour face à l’Italien Stefano Travaglia (n°69), il a sévèrement critiqué la façon dont les tournois se déroulent sur le circuit ATP, en pleine pandémie mondiale.
Ce mardi, le Français Gilles Simon (n°63) a repris la compétition au tournoi ATP 250 de Sardaigne, à Cagliari, après environ six semaines d’arrêt. Il a notamment enregistré une victoire pour son entrée en lice, face à l’Italien Stefano Travaglia (n°69), en trois sets 1-6, 6-3, 6-4. Après la rencontre, il a eu l’occasion de s’exprimer sur les bulles mises en place dans les différents tournois, qui ne semblent pas être à son goût. « C’est très difficile », a déclaré le joueur de 36 ans dans des propos relayés par L’Equipe. « La crise est très révélatrice du système dans lequel on est, où on demande tous les efforts aux joueurs, en fait. Ce sont eux qui ont les réductions de prize money, qui ont des conditions de jeu plus difficiles qu’avant. Avec la pression du classement, aussi. Si tu n’es pas content avec les conditions et que tu ne joues pas, tu recules au classement. On sent qu’on est obligés de jouer, et à perte dans pas mal de tournois. Les bulles en indoor, ce n’est pas facile. À Montpellier, ça m’a un peu déprimé de voir les femmes de joueurs essayer de balader les bébés juste devant la porte de l’hôtel, alors qu’il y avait un couvre-feu à 18 heures pour la population. Pourquoi pas pour nous non plus ? C’est difficile d’avoir une revendication claire, mais c’est un ensemble. Ça s’enchaîne depuis l’US Open l’an dernier. Les jeunes résistent mieux que les autres parce qu’ils n’ont pas encore construit dans leur vie à côté. Mais pour ceux qui ont des familles, ça n’a aucun sens de mettre les enfants dans des bulles. C’est plus compliqué d’enchaîner. »

L’existence de ces bulles et la réticence de l’ATP à assouplir certaines des conditions sont quelques-unes des raisons qui ont poussé Gilles Simon à s’éloigner du circuit masculin pendant quelques semaines. « Moi, je suis contre les bulles mais c’est un avis et c’est pour ça que je n’ai pas voulu m’énerver », a-t-il précisé. « Je me suis dit : ‘Il y a des bulles, je vais faire mon programme en fonction. C’est comme ça. Je vais aller dans des endroits où il fait beau. Ici (à Cagliari, en Italie, ndlr), le club est bien. Et après, je vais aller à Barcelone, à Estoril.’ Je vais m’adapter. J’arrête de vouloir leur dire ‘ne faites pas de bulle’, même si je sais qu’il n’y a pas de différences de cas positifs entre les joueurs de Challenger et ceux du circuit alors même qu’en Challenger il n’y a pas de bulle… Soit tu te bats contre ça en disant ‘Vous me faites tous chier’, soit tu t’adaptes. » Ce qui n’empêche pas le joueur français de comprendre que certains d ses compères aient pu, ces derniers temps, péter littéralement un plomb sur le court. « Il y a beaucoup de règles, qui ont du sens pour certains et pour d’autres beaucoup moins », a ajouté le 63ème joueur mondial. « À Montpellier, j’étais à deux doigts de tuer l’arbitre parce que j’étais en train de tout mélanger. Il m’a mis un warning parce que j’envoyais une balle dans la tribune et je lui ai dit : ‘Ta gueule !’ Je me suis dit que j’allais trop loin. On en a vu d’autres joueurs qui se sont énervés, Pospisil à Miami, Dzumhur à Acapulco… Il y a beaucoup de trucs qui nous énervent. Il faut arriver à prendre de la distance avec tout ça, et c’est ce que j’ai fait quand je suis rentré chez moi, pour réussir à ne plus perdre de l’énergie bêtement à essayer de négocier des choses qui de toute façon ne sont pas négociables. »

Jamais avare d’arguments quand il s’agit d’évoquer les sujets brûlants du tennis professionnel, Gilles Simon s’est également exprimé sur le classement ATP, toujours gelé et qui provoque la colère de certains joueurs qui se sentent lésés. « Pour moi, il faudrait bloquer le classement », a confessé le Niçois. « Comme ça voyage qui veut. Plus de classement, plus de pression. Ceux pour qui le prize money ne va pas n’y vont pas. Mais si l’ATP fait ça, peut-être que personne ne joue… Là tu es obligé de jouer et tu es obligé de perdre de l’argent. C’est compliqué. C’était compliqué d’aller à Miami. Tu prends des risques, tu peux rester bloqué 14 jours comme cas contact pour faire un tournoi où ceux qui perdent tôt vont être déficitaires. Et on te dit en plus au début que c’est obligatoire. Bon, on a réussi à faire sauter ça. Il aurait fallu faire les choses très différemment dès le début de la crise et ne pas s’accrocher au calendrier Mais on est parti là-dedans et ça ne changera plus. On va essayer de résister comme on peut. On va attendre les vaccins. Moi, ça m’a juste fait de la peine d’être si malheureux en match à Montpellier. » Enfin, le joueur tricolore a exprimé le sentiment général de nombreux joueurs, qui pensent que l’ATP ne les traité pas d’une façon correcte. « Tout le monde est sur les nerfs. Mais encore une fois, ce sont les joueurs qui voyagent. Pour moi, la bulle est là pour protéger les tournois et pas les joueurs », a déclaré Gilles Simon. « Je suis revenu au conseil car la situation ne me plaisait pas du tout à la fin de l’année dernière et je voulais être là, discuter. Mais je me suis aussi fatigué avec ça. À perdre de l’énergie et du temps à dire à des gens que ce qu’ils font n’a aucun sens et voir qu’ils le font quand même. Là aussi, je mets plus de distance désormais. Je suis résigné sur le fait que rien ne changera. Et que les décisions seront prises comme elles l’ont toujours été. Je donne juste mon avis pour que les conditions des joueurs s’améliorent le plus possible. »
Crédit photos : @andertennis, @Welovetennis
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