Alors que la pandémie de Coronavirus continue de faire des ravages, notamment en France, les organisateurs du Play in Lille, le tournoi Challenger qui se joue cette semaine dans le nord du pays, ont relevé un réel défi. En effet, les restrictions, le cahier des charges et l’épée de Damoclès laissée par le virus rendent très difficile de mettre en place un tel tournoi.
En 2020, le Play in Lille, le Challenger 90 organisé dans le nord de la France, avait dû être annulé à cause de la pandémie de Covid-19. Cette année, les organisateurs du tournoi ne pouvaient pas se permettre de voir leur événement encore une fois mis de côté. Voilà pourquoi tout a été fait pour répondre au très lourd cahier des charges de l’ATP concernant l’organisation d’un tournoi Challenger dans ces conditions si spéciales. Tout ça pour éviter une seconde annulation, synonyme de difficultés financières supplémentaires pour le Challenger de Lille. « En mars 2020, le tournoi était prêt, on avait un super tableau et dix jours avant, le confinement a été mis en place », s’est souvenu Joseph Latacz, le directeur du tournoi. « Il y a eu forcément des retombées économiques pour le club. Cette année, il fallait absolument faire ce tournoi, sinon on allait s’endetter pour l’avenir. » Le Play in Lille a donc tenté de survivre, contrairement à d’autres tournois français du circuit Challenger qui ne pouvaient pas répondre au cahier des charges, ou dont le modèle économique – basé sur l’hospitalité et les partenaires privés – ne pouvait pas être pérenne en raison du huis clos imposé.

Pour le Challenger de Lille, le directeur du tournoi peut compter sur le club qui accueille l’événement, le Tennis Club Lillois. Cependant, le huis clos a dû être respecté et depuis le début de la semaine, les joueurs présents à Lille jouent devant des tribunes vides. « On sait ce qu’on doit mettre en place, mais ce qui est venu se greffer sur cette organisation, ce sont toutes les mesures sanitaires », a poursuivi Joseph Latacz dans des propos recueillis par L’Equipe. « Ça nous a énormément plombés. Il fallait plus de personnel parce qu’il faut absolument toujours tout désinfecter partout après chaque passage. » En effet, des bénévoles passent leur temps, tout au long de la journée, à nettoyer et désinfecter les différents espaces après le passage des joueurs et du personnel présent sur le site du tournoi. Cependant, l’épée de Damoclès du virus plane toujours au-dessus de la tête du directeur du tournoi. En début de semaine, il a d’ailleurs vécu une vraie frayeur, due à une erreur de dossier. Un joueur a été contrôlé positif au Coronavirus, mais il s’agissait bien d’une erreur et le malentendu a rapidement été dissipé. angoissant pour Joseph Latacz, qui avait déjà vu le français Lucas Pouille (n°81) renoncer à prendre part au tournoi, en raison de douleurs de dos, alors qu’il devait jouer. Plusieurs joueurs étrangers, à l’image de Jack Sock (n°259), ont même renoncé à cause d’un isolement de sept jours prévu pour les joueurs en provenance d’un pays en dehors de l’espace Schengen. « Passer sept jours à l’isolement, aucun joueur ne le fait », a regretté Antoine Sueur, président du Tennis Club Lillois. « Il ( Jack Sock , ndlr) a joué à Lugano, en Suisse, cette semaine parce que là-bas, il n’y a pas cette restriction. Ça nous pénalise, ça ne nous met pas sur un pied d’égalité avec les autres tournois qui ont lieu en même temps en Europe. »

Par conséquent, le tableau du Challenger de Lille s’est ouvert à beaucoup de joueurs français. Les trois premières têtes de série étaient d’ailleurs tricolores : Grégoire Barrere (n°117), Benjamin Bonzi (n°124) et Arthur Rinderknech (n°127). seul le premier des trois sera encore en lice en demi-finales ce samedi. Car oui, tout cela a permis à des joueurs comme Quentin Halys (n°214) ou encore Maxime Janvier (n°219) de briller, tout comme le jeune joueur belge Zizou Bergs (n°329). Ces quatre joueurs sont les derniers survivants, qui tenteront d’accéder à la finale dans quelques heures. Sous les applaudissements des quelques bénévoles qui, malgré le huis clos, tentent de mettre un peu d’ambiance pour donner aux joueurs l’envie de continuer à jouer, malgré le climat ambiant dû à la pandémie.
Crédit photos : @PlayinLille
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