Ce vendredi, Craig Tiley a annoncé une exhibition à Adélaïde, fin janvier, qui réunira le Top 3 mondial des circuits masculin et féminin. Cette annonce semble faire un tollé parmi plusieurs joueurs, qui ont l’impression que ces joueuses et ces joueurs vont recevoir un traitement de faveur par rapport aux conditions d’accueil à Melbourne, forcément spéciales à cause du Coronavirus.
Prévu à la mi-janvier, le transport des joueurs européens pour l’Open d’Australie n’est pas encore finalisé, à quelques jours seulement de leur départ. Le déploiement sans précédent que Tennis Australia (la fédération australienne) visait à mener pour assurer la sécurité des joueurs et des supporters a connu quelques ratés au fil des jours. Au final, Craig Tiley, le président de Tennis Australia, avait besoin d’une nouvelle ville pour accueillir une cinquantaine de personnes, la bulle de Melbourne étant sur le point d’atteindre sa limite. Il a donc dû prendre des décisions, forcément controversées dans un climat tendu. En effet, la solution adoptée permettra au Top 3 des circuits masculin et féminin de se rendre directement à Adélaïde, dans une bulle qui abritera une cinquantaine de personnes et qui débouchera sur une exhibition les 29 et 30 janvier. On parle ici des joueuses et joueurs suivants : Ashleigh Barty (n°1), Simona Halep (n°2), Naomi Osaka (n°3), Novak Djokovic (n°1), Rafael Nadal (n°2) et Dominic Thiem (n°3). Si l’on tient compte du fait que Tiley a clairement dit que la quarantaine serait identique pour tout le monde, tout va bien. Mais plusieurs joueurs ont commencé à réfléchir à ce que cela signifie et ils ne semblent pas très satisfaits par cette décision.

Il semblerait que, dans une bulle réduite et avec moins de risque d’infection, une condition ne sera pas nécessaire : celle qui consiste à ne laisser les joueuses et les joueurs sortir de leur chambre d’hôtel que cinq heures par jour. Par ailleurs, des joueurs comme Djokovic, Nadal et Thiem pourront avoir avec eux plusieurs membres de leur staff alors que pour les autres joueurs, dans la bulle de Melbourne, une seule personne sera acceptée. En somme, la préparation ne sera plus la même pour tout le monde. Le Français Jérémy Chardy (n°72), qui dispute actuellement le tournoi ATP 250 d’Antalya, a été particulièrement critique avec cette décision. « Cette annonce pour les tops 3, c’est un peu tombé du ciel, et c’est bizarre, pour ne pas dire plus », a expliqué le joueur tricolore pour nos confrères du quotidien L’Equipe. « Ils pourront même bénéficier d’une salle de gym à l’hôtel et pourront faire leurs exercices qui ne compteront pas dans le quota des cinq heures. Tout le monde pourra sortir. Ils pourront presque vivre normalement. Déjà qu’ils ont beaucoup de privilèges… S’ils peuvent tout faire plus que toi, ce ne sera pas la même préparation. Et c’est bizarre pour un sport où on est censé être tous sur le même pied d’égalité. Si j’étais le 4e mondial, je serais défait ! Et que se serait-il passé si « Rodgeur » (Federer, actuellement 5ème mondial) était venu ? »
Une autre chose paraît étrange. Comment Ashleigh Barty, qui vit en Australie et n’aura normalement pas besoin d’être mise en quarantaine, pourrait bénéficier de privilèges et pas une légende comme Serena Williams (n°11) ? Par ailleurs, un autre joueur français – Corentin Moutet (n°80) – est monté au créneau sur son compte Twitter pour se plaindre du manque de communication concernant les vols pour les européens jusqu’en Australie. « Je vois que tout le monde est très calme, mais j’ai une question pour l’ATP Tour : nous sommes supposés partir pour l’Australie dans six jours et nous n’avons toujours pas d’information sur le vol, combien il coûtera et quelles seront les conditions de vol« , a demandé le Tricolore dans une publication. « Pouvez-vous s’il vous plaît informer les joueurs, car je dois partir pour l’autre côté de la planète et laisser ma famille dans une semaine, mais je ne sais toujours pas si je serai en mesure de travailler ? Merci ! » L’Open d’Australie est forcément rendu compliqué par la Covid-19, mais ces quelques couacs devront vite être résolus pour que le tournoi puisse commencer à la date prévue, le 8 février prochain.
Crédit photos : @SK_Tennis, @SudOuest_Sport
À LIRE AUSSI :
Quand Sam Querrey s’explique sur son « évasion » lors du tournoi de Saint-Pétersbourg
5 réflexions au sujet de “Un traitement de faveur pour Nadal, Djokovic et Thiem à l’Open d’Australie ? Les joueurs s’interrogent…”