Ce n’était pas la meilleure façon de démarrer la saison 2021. Ce jeudi, Pierre-Hugues Herbert (n°83) s’est incliné au premier tour du tournoi ATP 250 d’Antalya, malgré cinq balles de match. Forcément frustré, il est revenu sur sa rencontre avec David Goffin (n°16) en conférence de presse, mais aussi sur le fait qu’il voyage avec femme et enfant malgré la Coronavirus.
Un petit tour et puis s’en va. Ce jeudi, le Français Pierre-Hugues Herbert (n°83) n’a pas démarré la saison de la meilleure des manières, s’inclinant au premier tour du tournoi ATP 250 d’Antalya face au Belge David Goffin (n°16). Malgré cinq balles de match dans le deuxième set, le Strasbourgeois a perdu après 2h04 de jeu, en trois sets 3-6, 7-5, 6-0. Après le match, il a analysé sa défaite, forcément décevante. « Pendant quasiment deux sets, c’est moi qui domine », a notamment déclaré Herbert dans des propos relayés par L’Equipe. « Je fais un bon match, c’est moi qui prends beaucoup l’initiative, qui suis le plus agressif, qui arrive à imposer mon jeu. Je breake à 4-4 au deuxième et je sers pour le match. Je mène 40-15 et j’ai cinq balles de match dans ce jeu. Je ne fais vraiment pas un mauvais jeu, je passe beaucoup de premières, je fais des super coups pour me procurer les balles de match, mais il ne me donne rien, il retourne tout. Il arrive à tenir en jouant très bien et il gagne ce jeu. Pour lui, ça a été un boost complet. » Bien entendu, ne pas conclure la rencontre à ce moment-là a été un coup dur pour le 83ème joueur mondial, qui a pourtant montré du bon sur ce match. « Quand on mène 6-3, 5-4, 40-15, qu’on a cinq balles de match et qu’on se retrouve mené 4-0 au troisième alors qu’on n’a pas forcément l’impression de jouer différemment ou moins bien, c’est dur à avaler », a-t-il avoué. « Il y a un côté mental parce que je l’ai joué pas mal de fois, c’était la sixième. Il n’y a que des jeux serrés jusqu’au début du troisième, mais ça ne va pas dans mon sens. Il se met à jouer de mieux en mieux, il ne rate plus une balle. Un truc a cliqué chez lui après le débreak. Le 7-5, 6-0 est un peu sévère… Je n’ai pas réussi à tuer le match et après c’était du très grand David en face. »
Pour un premier match et un début de saison, Pierre-Hugues Herbert n’a vraiment pas mal joué. Par conséquent, pas de quoi avoir de trop gros regrets car il ne s’est pas senti si loin d’accrocher un joueur du Top 20. « Autant j’avais le sentiment d’avoir pas mal de choses à regretter les dernières fois parce que je m’étais vraiment tendu », a-t-il poursuivi. « Autant là, ce n’est jamais évident de terminer un match et je n’ai pas le sentiment d’avoir mal joué. J’ai vraiment eu l’impression qu’il s’est mis à élever son niveau de jeu d’un coup. Quand il joue comme ça, c’est terrible. J’ai continué à jouer mon jeu, à aller vers l’avant, mais j’ai pris des passings et des lobs dans tous les sens, longs de ligne, croisés… » En Turquie, le joueur tricolore a choisi de voyager avec sa femme et leur nouveau-né. Cela pourrait sembler risqué à certaines, mais pour lui il était inconcevable de ne pas voyager en famille. « C’était inconcevable que je parte en Turquie sans eux », a expliqué le joueur de 29 ans. « J’ai vraiment beaucoup de chance. Harper est adorable. Avec les deux heures de décalage, forcément, il y a eu des fois où il n’avait pas trop envie de dormir à l’heure où nous, on aimerait qu’il dorme, mais il fait des nuits très correctes. Il découvre un peu le circuit aussi, c’est sympa. C’est cool de l’avoir, même après des défaites comme ça, ça permet un peu de relativiser. »
Si des joueurs ont préféré ne pas disputer l’un des deux tournois prévus au programme cette première semaine de janvier, par peur de contracter la COVID-19, Pierre-Hugues Herbert assume son choix d’avoir fait le déplacement. « Je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit », a-t-il déclaré en conférence de presse. « Tu peux le choper à la maison aussi, en allant faire tes courses… Le Covid de toute façon, il y a un moment où on va le choper. Je ne vois pas comment il pourrait y avoir plus de risque de le choper en Turquie qu’en France ou qu’en Europe. Moi, j’étais content de pouvoir rejouer après ma prépa. On est testés tous les quatre jours. J’ai été testé trois fois, j’ai été deux fois négatif, j’attends le troisième résultat. Ce qui est important aussi c’est que ma compagne soit négative parce que sinon je suis cas contact. On fait attention, comme depuis le début du Covid, et on espère qu’on ne sera pas enfermés dans une chambre comme Middelkoop, le joueur de double, qui a fait quarantaine en arrivant comme quelques-uns. » Enfin, le Strasbourgeois a évoqué les quatorze jours de quarantaine que les joueurs vont devoir subir à Melbourne avant d’attaquer leur préparation pour l’Open d’Australie. « Ça va être encore une nouvelle expérience », a-t-il confessé. « Je ne pensais pas vivre ça. J’ai du mal à me projeter là-bas. Ça va être assez long et pas facile de passer autant de temps dans la chambre. Mais si c’est la condition pour qu’on puisse travailler… Je suis prêt à faire deux semaines de quarantaine pour à nouveau jouer devant du public. C’est quand même tristounet de jouer sans personne et de ne pas pouvoir partager avec le public. C’est sympa de travailler, mais on n’a pas les émotions qu’on avait avant le Covid. Je ne sais pas comment je vais gérer ça. Ce qui est sûr, c’est que j’ai beaucoup plus peur d’avoir le Covid en Australie qu’ici en Turquie. Parce que les Australiens, ils ne sont pas là pour rigoler avec le Covid. Ils me font limite un peu peur… »
Crédit photos : @FFTennis
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