Aujourd’hui âgé de 32 ans, Dorian Descloix, qui a été classé 666ème mondial au classement ATP à son meilleur, a complètement changé de vie. Depuis le mois de février, il s’est mué en entraîneur, faisant ses premiers pas sur le circuit WTA aux côtés de… Victoria Azarenka ! Avec le succès que l’on connaît, et un très beau come-back pour la Biélorusse.
Durant treize saisons, de 2006 à 2018, Dorian Descloix a été joueur de tennis professionnel, écumant le circuit ITF où il ne remportera pas le moindre titre en simple. N°666 à son meilleur au classement ATP, il est aujourd’hui conscient qu’il aurait pu faire mieux, mais il assure bien le vivre. « À mon meilleur, à 21-22 ans, j’aurais dû investir sur un coach, une structure, j’en avais les moyens », a-t-il déclaré à nos confrères de Midi Libre. « Mais les regrets sont minimes, car jouer ce que j’appelle des tournois plaisir me séduit encore. Je suis passé à autre chose. » Il y a un an, alors qu’il entamait une carrière de coach, il a envoyé son CV, au petit bonheur la chance, à la Mouratoglou Academy. « Si j’ai une réponse, tant mieux », s’était alors dit le Montpelliérain. Le directeur du haut niveau, Kerei Abakar, lui enverra d’ailleurs une réponse dès le mois de décembre, lui parlant « d’un super projet avec une très bonne joueuse », tout en gardant son identité secrète.
Pourtant, dès qu’il connaîtra le nom de la joueuse qu’il devra entraîner – la Biélorusse Victoria Azarenka, ancienne n°1 mondiale et double vainqueur en Grand Chelem (Australian Open en 2012 et 2013) -, Dorian Descloix va être ravi. « Quand il m’a dit Victoria Azarenka, je me suis dit : ‘pourquoi moi !’ Mais s’ils me donnent ma chance, la motivation est là, il y a un énorme challenge et, ça ne se représentera pas deux fois. » Le 11 février dernier, il a donc débarqué au pays de l’Oncle Sam, plus précisément à fort Lauderdale, où la joueuse l’attendait. Il apprend alors une chose qui le surprend : « Elle m’avoue qu’elle n’a rien fait du tout depuis sept mois. On part alors de très, très loin. » Azarenka, à ce moment-là, est classée 59ème à la WTA. Neuf mois plus tard, elle est remontée à la 13ème place mondiale, après une saison 2020 incroyable. Pour épauler sa joueuse, le coach français a noirci des carnets de notes sur les jeux de ses rivales, il a commencé à poser sa patte et il a intégré son rôle et pris acte du premier objectif de sa protégée : « Gagner l’US Open, pas en 2021, non, en 2020. » Et elle n’en a pas été si loin, puisqu’elle n’a perdu qu’en finale face à la Japonaise Naomi Osaka (n°3).

Le bilan de ces premiers mois de collaboration est sans équivoque : un titre au tournoi de Cincinnati, deux finales (US Open et Ostrava), et un cinglant 6-0, 6-0 infligé à l’Américaine Sofia Kenin (n°4), vainqueur de son premier Grand Chelem à l’Australian Open en janvier dernier, à Rome. Mais s’il y a eu tut un lot de promesses, il y a également eu des coups de moins. Cependant, Dorian Descloix a noté le changement de regard porté sur lui depuis l’US Open. Il assure ne pas s’y attarder et préfère parler de sa relation avec Victoria Azarenka, qu’il décrit comme « amicale en dehors mais entraîneur-entraînée sur le court. » Ce qui ne l’a pas empêché d’élever le ton après certaines défaites, comme celle subie au deuxième tour de Roland-Garros. Après avoir encaissé, la Biélorusse a réitéré dans la foulée « son envie de gagner un Grand Chelem avec moi. » Finaliste à Ostrava en octobre dernier, l’ex-n°1 mondiale est sur la bonne voie. « Sur les six premiers mois de 2021, elle n’a que des points à prendre avec son second objectif majeur, les Jeux Oympiques, plus important que le classement mondial à nos yeux », a annoncé le Montpelliérain, certain d’avoir « trouvé [s]a voie. » Ce dimanche, il a rejoint Boca Raton, en Floride, pour un mois de préparation foncière. Plus que jamais, pour le duo formé par Dorian Descloix et Victoria Azarenka, l’aventure se poursuit.
Crédit photos : @lequipe, @JJLovesTennis
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