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Quand Nick Kyrgios se confie sur sa dépression dans les médias australiens…

Ce dimanche, Nick Kyrgios (n°45) a fait tomber le voile pour le magazine australien Stellar, distribué en supplément du Sunday Telegraph de Sydney (l’édition du dimanche du Daily Telegraph). Il a ainsi évoqué un état de dépression, lui qui n’a plus rejoué sur le circuit ATP depuis le mois de février dernier, parlant également de la solitude du joueur de tennis et de ses attentes pour le futur.


Ne cherchez pas la trace de Nick Kyrgios (n°45) sur un quelconque tournoi depuis la reprise au mois d’août. En effet, le joueur australien a disputé sa dernière rencontre officielle le 26 février dernier, quand il avait abandonné après avoir perdu le premier set lors de son premier tour du tournoi ATP 250 d’Acapulco. Depuis, il a préféré se tenir éloigné des courts, avec la crise du Coronavirus qui a rendu cette saison 2020 si particulière. Il a d’ailleurs préféré se faire remarquer sur Twitter que raquette en main. Ce dimanche, il a donné une interview pour le magazine Stellar, distribué en supplément du Sunday Telegraph, où il a évoqué plusieurs sujets qui lui tiennent à cœur. Il a notamment parlé du fait qu’il n’a pas voulu reprendre la vie sur le circuit pour rester en Australie, décidant de ne jouer ni l’US Open, ni Roland-Garros. Il a préféré rentrer chez ses parents, dans al ville de Canberra, où il se sent mieux que nulle part ailleurs. « J’y ai vécu toute ma vie, à la maison avec mon père et ma mère », a ainsi confié le joueur de 25 ans. « C’était génial de les voir. C’est très décontracté. Mes parents sont d’incroyables cuisiniers, alors c’est toujours un festin. Je suis dans la même chambre que lorsque j’étais enfant. Ça n’a pas changé du tout. Je me suis en quelque sorte éloigné de ma famille parce que je voyageais beaucoup – c’était difficile de garder le contact. Depuis mon retour, j’ai presque l’impression d’avoir tout relancé avec ma famille. C’était génial. »

Autre sujet de choix qu’a voulu aborder Nick Kyrgios : la solitude du joueur de tennis, qui peut parfois mener à une dépression dont personne ne parle et qui semble être un sujet tabou. En effet, l’Australien a parfois pu sembler perdu sur un court, pas à l’aise avec lui-même et offrant une image mauvaise de sa personne. « Je ne pense pas que les gens comprennent à quel point le tennis peut être solitaire », a-t-il déclaré avec une sincérité qu’on lui connaît désormais. « Vous êtes seul sur le terrain. Vous ne pouvez pas vraiment parler à quelqu’un. Tu dois trouver les solutions par toi-même. Je me suis battu avec ça. » Ainsi, pour la première fois depuis le début de sa carrière, le 45ème joueur mondial est allé jusqu’à parler d’état dépressif, lui qui est connu pour avoir cassé de nombreuses raquettes et avoir connu de vrais pétages de plombs sur le court. « J’avais l’impression que personne ne voulait me connaître en tant que personne, ils voulaient juste s’emparer de moi en tant que joueur de tennis et m’utiliser », a-t-il ainsi révélé pour Stellar. « J’avais l’impression de ne pouvoir faire confiance à personne. C’était un endroit solitaire et sombre. Beaucoup de gens me mettaient la pression, je me mettais beaucoup de pression. J’ai perdu toute joie de jouer et je devenais incontrôlable. Je suis devenu dépressif à cause de ce que je pensais devoir être. Quand j’étais en difficulté – et il ne s’agissait pas seulement de tennis – il y a eu des moments où j’étais sérieusement déprimé. Je me souviens m’être réveillé à Shanghai une année, il était 16 heures et j’étais encore au lit, les rideaux fermés. Je ne voulais pas voir la lumière du jour. »

Tout le monde le sait, Nick Kyrgios ne laisse pas indifférent. Il peut galvaniser les foules comme agacer le plus grand nombre à cause de son attitude. Cependant, il a reconnu être très émotif, peut-être plus que certains joueurs. Il est d’ailleurs le premier à regretter aujourd’hui son comportement, qui lui a par exemple valu de recevoir une amende de 113 000 dollars lors du Masters 1000 de Cincinnati, en 2019, après avoir cassé deux raquettes, lancé ses chaussures vers le public et eu un échange plus que musclé avec l’arbitre de chaise. « Je me suis beaucoup perdu, je me suis senti seul au milieu d’un océan de personnes », a confessé Nick Kyrgios. « Je n’avais pas l’impression de pouvoir parler de ce que je ressentais à qui que ce soit. Je me battais contre beaucoup de choses et je n’avais pas l’impression d’avoir un chez moi, parce que je voyageais tout le temps. Je ne veux plus jamais perdre ce sentiment [de sécurité] – et je veux le donner aux enfants. » Enfin, le joueur australien en a profité pour parler de son lien avec le tennis, lui qui dit ne pas être le plus grand des passionnés. « Il y a des joueurs de tennis qui vivent et respirent le tennis, et c’est très bien », a-t-il déclaré. « Je ne dis pas que c’est bien ou mal. Mais quand les gens disent : ‘Il n’en veut pas assez’ ou ‘Ce n’est pas un champion’… Eh bien, peut-être. Mais j’ai atteint un niveau de liberté dans ma vie où je ne me soucie pas vraiment de ce que les gens pensent de moi. Ça me manque vraiment (d’être sur le circuit, ndlr). Mais je ne vis pas et ne respire pas pour le tennis. Il y a d’autres choses que j’aime faire. » Il n’est d’ailleurs pas le seul à parler de cela, on se souvient que le Kazakh Alexander Bublik (n°50) ou encore le Letton Ernests Gulbis (n°179) ont déjà tenu des propos similaires.

Crédit photos : @_TennisCoaching, @StellarMagAU, @infosportplus

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