Ce samedi, à partir de 15h, la jeune polonaise Iga Świątek (19 ans) va disputer sa première finale de Grand Chelem à Roland-Garros. Si elle connaît la joie de remporter un grand titre pour s’être imposée à Wimbledon chez les Juniors en 2018, elle veut goûter à ce genre de triomphe Porte d’Auteuil, dans un tournoi Majeur qui compte beaucoup à ses yeux. Focus sur une joueuse qui est en train de faire une belle percée dans le monde impitoyable du tennis féminin.
Sans perdre un seul set, la jeune polonaise de 19 ans, Iga Świątek (n°54), s’est frayé un chemin parmi les grandes à Roland-Garros. Pour atteindre la finale, qu’elle disputera ce samedi à partir de 15h, elle a notamment éliminé la tête de série n°1, la Roumaine Simona Halep (n°2), en deux sets 6-1, 6-2 en huitièmes de finale. Elle se met ainsi en position de devenir la première joueuse polonaise à remporter un Grand Chelem, et pourquoi pas la première joueuse à s’imposer Porte d’Auteuil sans perdre un set depuis Justine Henin en 2007. Le parcours de la joueuse originaire de Varsovie est impressionnant. Sur sa route, elle n’a laissé que 23 jeux, breakant 32 fois sur 46 jeux de retour qu’elle a disputés. En plus de la Roumaine, elle a éliminé la finaliste sortante Marketa Vondrousova (n°19), Eugenie Bouchard (n°168), Su-Wei Hsieh (n°63), Martina Trevisan (n°159) et Nadia Podoroska (n°131).Ce jeudi, après sa qualification pour la finale, Iga Świątek avait quand même du mal à y croire. « Cela semble surréaliste », a-t-elle commenté. « D’un côté, je sais que je peux jouer un tennis de très bonne qualité et de l’autre, cela reste une surprise pour moi. Je n’ai jamais pensé que je pourrais arriver jusqu’ici. C’est fou. Je n’arrive pas à y croire. C’est fantastique pour moi, c’est comme un rêve qui devient réalité. Je suis un peu submergée par les émotions, je dois dire. Je pense que je réaliserai après le tournoi. Pour l’instant, je vis le rêve jusqu’au bout. »

Ce rêve, il faut dire qu’elle se donne les moyens d’y croire. Du haut de ses 19 ans, elle réalise une percée incroyable dans le monde du tennis féminin. Il n’y a pas si longtemps, Iga Świątek était encore en dehors du Top 100. Elle y a fait sa première apparition en avril 2019, après avoir atteint la finale du tournoi International de Lugano, en Suisse (déjà sur terre battue, de loin sa surface favorite). Si elle remporte le titre à Roland-Garros ce samedi, elle entrera dans le Top 30 du classement WTA, à la 24ème place mondiale. Par ailleurs, il y a deux ans, elle disputait l’épreuve juniors Porte d’Auteuil. Elle s’était même imposée en double aux côtés de l’Américaine Caty McNally. Mais d’où lui vient cette sérénité qu’elle semble déjà avoir sur le court, malgré son jeune âge ? « J’ai l’impression d’avoir été si efficace et si concentrée pendant mes matches que j’ai mis beaucoup de pression sur mes adversaires », a expliqué la Polonaise. « Je ne suis même pas nerveuse dans les seconds sets car je sais que ça va probablement aller dans mon sens. »

En finale, Iga Świątek affrontera l’Américaine de 21 ans, Sofia Kenin (n°6), qui s’était imposée à l’Australian Open en janvier dernier. Avec son jeu en puissance du fond de court, la Polonaise tentera de dicter l’échange sur une surface qui sied parfaitement à son jeu. Notez que depuis le début du tournoi, Świątek a joué 150 coups gagnants contre 110 fautes directes, là où sa future adversaire a joué 194 coups gagnants pour 169 fautes directes. Sur ce que nous avons pu observer, la 54ème joueuse mondiale est aussi à l’aise en coup droit qu’en revers : elle a ainsi joué 60 coups gagnants côté coup droit, pour 61 côté revers. Là où Iga Świątek pourrait prendre l’avantage, c’est sur son service. En six rencontres, elle ne s’est fait breaker que neuf fois, contre dix-huit breaks concédés par Sofia Kenin. Et même si le pourcentage de points remportés derrière leur premier service est proche (67% pour la joueuse polonaise contre 66% pour l’Américaine), Świątek a remporté 63% des points derrière sa deuxième balle. Kenin a également fait plus de doubles fautes (21 contre 6).

Mais revenons-en à la Polonaise. Selon son entraîneur, Piotr Sierzputowski, sa joueuse a une capacité à aller chercher la victoire hors du commun. « Quand elle arrive sur le court, elle met la balle où elle veut », a-t-il ainsi déclaré. « C’est la meilleure qualité d’Iga pour moi. Elle est le genre de personne pour qui peu importe si c’est techniquement parfait. Elle est plus concentrée sur les basiques comme être bas sur les jambes pour aller de l’avant, des trucs simples vraiment faciles pour qu’elle puisse se concentrer sur le match, sur la compétition. C’est une bête de la compétition. Elle adore la compétition, elle n’aime pas s’entraîner. C’est ennuyeux pour elle. Mais quand il s’agit des matches, elle est là. » Là où elle est encore plus surprenante, c’est qu’avant ce Roland-Garros, Iga Świątek n’avait disputé que 36 matches sur le circuit WTA. Elle a donc fait un grand pas en avant et devra confirmer, come toutes les joueuses qui font une percée à un moment ou à un autre. Est-elle prête à remporter son premier titre du Grand Chelem à sa première finale, comme la Lettonne Jelena Ostapenko l’avait fait ici même il y a trois ans ? « Je sens que je suis prête », a déclaré la joueuse de 19 ans. « Je sens aussi que je n’ai pas à gagner. Je suis plutôt en accord avec les deux scénarios. Je vais juste me concentrer comme si c’était match comme un autre. J’ai l’impression que la pression n’est pas sur moi. Je sais que la finale sera un match difficile, je jouerai contre une joueuse expérimentée, qui a l’habitude de ce genre de tour de force. Je serai la challenger. Ce sera un match serré. Je vais donc essayer de rester concentrée. »
Crédit photos : @WTA_insider, @rolandgarros
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