Au cours de cette édition 2020 de Roland-Garros, de nouvelles balles ont été utilisées. Finies les balles Babolat, qui ont laissé place à la marque Wilson. certains joueurs, dont l’Espagnol Rafael Nadal (n°2), ne se sont d’ailleurs pas gênés pour critiquer ces balles. Ce qui a donné envie au directeur commercial de la marque de se défendre face à ces critiques, comme ce fut le cas lors d’une interview avec le média espagnol Punto de Break.
Le tournoi de Roland-Garros n’avait pas encore commencé que le sujet du changement de balles, passant de la marque Babolat à la marque Wilson, était déjà au centre du débat. Nous savons d’ailleurs depuis l’année dernière que le Grand Chelem parisien allait changer ses balles, mais les joueurs attendaient qu’elles fassent leurs preuves. Au fur et à mesure des premiers entraînements Porte d’Auteuil, nous avons ainsi appris que les balles Wilson étaient différentes des balles Babolat. En effet, certains joueurs les ont qualifiées de « plus lentes », voire « avec moins de rebond ». Des critiques qui sont parfois allées plus loin que ce simple constat. Rafael Nadal (n°2), douze fois vainqueur à Roland-Garros, les a qualifiés de dangereuses. « Elles ne sont pas adaptées pour jouer sur terre battue », a déclaré le Majorquin. « L’organisation du tournoi devrait se pencher sur ce problème car elles peuvent être dangereuses pour le coude et les épaules. » Un autre joueur, Denis Shapovalov (n°11), a même été dans la même direction. « Elles ne devraient pas être si lourdes et difficiles à maîtriser. C’est énervant de ne pas pouvoir décrocher des coups gagnants », a déclaré le joueur canadien. Après ces critiques, il ne manquait plus que la défense des principaux intéressés, à savoir la marque Wilson.

Bertrand Blanc, directeur commercial mondial de Wilson, a ainsi accepté de donner une interview à nos confrères espagnols de Punto de Break. Première information : cela faisait neuf années que les mêmes balles étaient utilisées Porte d’Auteuil, et les joueurs s’y étaient habitués. « C’est un changement important, quelque chose que nous avons vu dans le passé avec d’autres changements de balle », s’est défendu Bertrand Blanc, pour qui le changement de date du tournoi, placé à l’automne au lieu du printemps, n’a pas aidé non plus. « Nous nous y attendions. Les joueurs n’aiment généralement pas les changements. Dans ces conditions de pluie et de froid… il n’y a pas de balle qui aurait fonctionné de manière optimale dans ces conditions. Nous sommes sûrs que l’année prochaine, lorsque nous jouerons à nouveau au printemps, la balle se comportera différemment à une température plus normale. » Parmi toutes les critiques reçues, celle des balles prétendument dangereuses a été celle qui a le plus surpris le directeur commercial de la marque. « La critique a été un peu injuste », a-t-il poursuivi. « Nous comprenons que Rafa (Nadal, ndlr) préfère les balles d’autres marques, mais chez Wilson, nous créons des balles de tennis depuis de nombreuses années, nous avons le savoir-faire et nous avons de la crédibilité pour cela. Nous pouvons vous assurer que les balles ne sont pas dangereuses et qu’elles ne font pas mal. Ce n’est pas une balle qui est dure. Nous faisons des milliers de tests de dureté et les résultats nous disent que c’est une balle normale. Cela s’est produit, comme on dit, à cause des conditions. »

Il faut également savoir que lorsqu’un tournoi comme Roland-Garros parvient à un accord avec une marque, comme cela a été le cas avec Wilson, pour être leur balle officielle, ils donnent une série d’exigences qu’ils aimeraient avoir pour leur nouvelle balle. Par conséquent, il a été demandé à Bertrand Blanc si la FFT avait demandé à Wilson de créer une balle plus lente. « Pas du tout », s’est-il défendu. « La seule chose qu’ils nous ont demandée, c’est de développer une balle très terre battue qui fonctionne aussi bien pour tous les joueurs. Je me souviens il y a quelques années, Federer et Djokovic affirmaient qu’à Roland-Garros, le balle piquait très haut et cela favorisait le type de jeu espagnol avec une rotation très forte, mais pas les autres joueurs. Pour cette raison, ils nous ont demandé une balle qui serait bonne pour tout le monde et pas pour un joueur en particulier. » Voici là quelques phrases tirées d’un entretien qui a duré beaucoup plus longtemps et qui nous en a appris pas mal sur ces nouvelles balles utilisées sur la terre battue parisienne. Nous retiendrons que les critiques ont été reçues par Wilson, qui semble avoir réalisé un bon travail et la marque reste confiante quant à la qualité de ses balles, qui seront bien meilleures avec le soleil et la chaleur qui devraient être présents au printemps 2021.
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