Ce vendredi, la Japonaise Naomi Osaka (n°10) s’est qualifiée pour la finale du Premier 5 de Cincinnati. Cependant, ce qui était le plus attendu, c’était sa conférence de presse, après qu’elle a refusé de jouer jeudi, provoquant la mise sur pause de l’ensemble du tournoi, en signe de protestation contre les violences policières qui sévissent aux États-Unis envers les gens de couleur.
À New York, la conférence de presse la plus attendue a été, sans aucun doute, celle donnée par la Japonaise Naomi Osaka (n°10) après qu’elle a soutenu les manifestations dans le Wisconsin contre les discriminations raciales et pris la décision de ne pas jouer sa demi-finale face à Elise Mertens (n°22) ce jeudi. Un geste symbolique qui avait poussé les organisateurs du tournoi de Cincinnati à repousser toutes les rencontres d’une journée en signe de soutien. Ce vendredi, la joueuse japonaise s’est qualifiée pour la finale, revenant ensuite sur ce qu’elle a ressenti suite à ces discriminations raciales, et évoquant également le soutien qu’elle a reçu et cette nécessité de faire entendre sa voix. Ainsi, la joueuse de 22 ans a commencé par évoquer le moment où elle a décidé de ne pas jouer sa demi-finale, suite au boycott des basketteurs de la NBA. « Oui, je suppose qu’après mon quart de finale, j’ai vu tout ce que faisait la NBA », a-t-elle expliqué en conférence de presse. « J’ai alors eu l’impression que je devais aussi élever la voix. J’ai appelé Stu, mon agent, et nous en avons parlé. Ensuite, nous avons appelé la WTA et ils ont dit qu’ils adoreraient soutenir et qu’ils allaient retarder le tournoi d’un jour. Alors, j’ai posté ma déclaration. J’ai l’impression que c’est là que tout le monde s’est senti confus, parce que je n’ai pas dit que j’allais me retirer du tournoi. J’ai juste dit que je n’allais pas jouer le lendemain. Et aujourd’hui, nous sommes vendredi, et quand j’ai posté cela c’était mercredi. Je pense que c’est là qu’il y a eu un peu de confusion. Mais oui, j’ai l’impression que ça a été un peu frénétique et honnêtement, je n’ai pas pu dormir hier. Donc je suis contente d’avoir pu gagner aujourd’hui. »

Naomi Osaka est ensuite revenue sur la relative facilité à prendre une telle décision, ainsi que sur son admiration pour une jeune activiste qui se découvre encore sur le circuit féminin : l’Américaine Coco Gauff (n°50). « Pour moi, c’était à la fois difficile et facile », a ajouté la 10ème joueuse mondiale. « C’était difficile parce que j’avais l’impression que cela me mettait dans une très bonne position. Quand je m’entraînais pendant la quarantaine, je ne pensais qu’à jouer des tournois. Donc, être en demi-finales d’un tournoi était quelque chose dont je pouvais vraiment être fière. Mais en ce sens, c’était aussi facile, car j’avais l’impression de devoir élever la voix. Si me retirer d’un tournoi faisait plus de bruit, alors c’était quelque chose que je devais faire. J’ai aussi l’impression que les joueuses utilisent davantage leur voix, en particulier Coco (Gauff, ndlr). Je l’aime pour ça. On dirait qu’elle prend le relais sur et en dehors du terrain, et c’est très bien. Oui, je pense que peut-être cette génération de joueurs de tennis n’aura pas trop peur des conséquences. »

Enfin, la Japonaise a parlé du soutien qu’elle a reçu de la part de l’ancienne championne américaine Billie Jean King. « Oui, Billie Jean King est vraiment gentille avec moi, pour une raison ou une autre, et elle m’envoie toujours un texto de soutien », a déclaré Naomi Osaka. « C’était vraiment cool. En fait, elle m’a envoyé un texto il y a quelques minutes. C’est super d’avoir une légende qui ne fait que soutenir les choses que vous faites et vous fait vous sentir moins stressée par les décisions que vous avez prises. » Désormais qualifiée pour la finale, la tête de série n°4 à Cincinnati affrontera ce samedi là Biélorusse Victoria Azarenka (n°59), pour une rencontre qui s’annonce prometteuse.
Crédit photos : @CincyTennis
À LIRE AUSSI :
US Open – Une nouvelle surface plus rapide, les attaquants privilégiés ?
3 réflexions au sujet de “Naomi Osaka : « J’avais besoin d’élever la voix »”