Depuis 2003, le Big Four (à savoir Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray) n’a laissé que des miettes à ses concurrents dans les tournois du Grand Chelem. Pourtant, aux quatre coins de la planète, quelques joueurs sont parvenus à grignoter ces miettes. Partout, sauf à Wimbledon…
Sauriez-vous dire combien de tournois du Grand Chelem ont échappé à l’emprise diabolique du Big Four depuis 2004 ? Depuis plus de 16 ans, peu de joueurs ont réussi à passer outre la domination de Roger Federer (n°4), Rafael Nadal (n°2), Novak Djokovic (n°1) et Andy Murray (n°129). Et même si aujourd’hui on parle plus du Big Three, l’Écossais n’ayant pas été épargné par sa blessure à la hanche, seuls cinq joueurs, à sept reprises, sont parvenus à soulever un trophée en Grand Chelem durant cette période exceptionnelle pour le tennis. Qui sont-ils ? Gaston Gaudio à Roland-Garros en 2004, Marat Safin à l’Australian Open en 2005, Juan Martín del Potro à l’US Open en 2009, Stan Wawrinka à l’Australian Open en 2014, à Roland-Garros en 2015 et à l’US Open en 2016, et enfin Marin Cilic à l’US Open en 2014. En lisant ces statistiques, vous remarquerez la même chose que nous : le Big Four a laissé traîner quelques miettes un peu partout, sauf dans un tournoi du Grand Chelem : Wimbledon.

Ainsi, entre 2003 et 2020, le seul tournoi du Grand Chelem qui continue à être dominé par le Big Four sans discontinuer est le plus ancien tournoi du monde, et le plus convoité par les joueurs professionnels. Depuis que le joueur australien Lleyton Hewitt a battu l’Argentin David Nalbandian en finale en 2002, à une époque où Roger Federer figurait déjà dans le Top 10 mais avait perdu au premier tour contre Mario Ancic, aucune édition n’a échappée à ces quatre monstres du jeu. Depuis l’édition 2003, le Suisse a ainsi remporté huit titres, le Serbe cinq, l’Espagnol et l’Écossais deux chacun. Ce qui est phénoménal, il faut bien s’en rendre compte ! Par ailleurs, au cours de cette période, seuls six joueurs se sont approchés d’un réel exploit en atteignant la finale. Il s’agit là de l’Américain Andy Roddick (finaliste en 2004, 2005 et 2009), du Tchèque Tomas Berdych (2010), du Canadien Milos Raonic (2016), du Croate Marin Cilic (2017) et du Sud-Africain Kevin Anderson (2018). Et pour aller plus loin, il est à noter qu’un seul de ces joueurs est parvenu à remporter un ou plusieurs sets en finale au All England Club face à un des membres du Big Four.

En effet, Berdych, Raonic, Cilic et Anderson ont tous les quatre perdus en trois sets en finale de Wimbledon. En 2010, le Tchèque avait échoué face à Rafael Nadal 6-3, 7-5, 6-4. En 2016, c’était au tour du Canadien de perdre contre Andy Murray en trois sets 6-4, 7-6 (1), 7-6 (2). L’année suivante, le Croate échouait à son tour face à Roger Federer 6-3, 6-1, 6-4. Enfin, en 2018, le Sud-Africain perdait face au n°1 mondial Novak Djokovic en trois sets 6-2, 6-2, 7-6 (3). Cela ne laisse plus de doute sur le seul joueur à avoir remporté plusieurs sets en finale de Wimbledon et à s’être approché du Graal : Andy Roddick. En 2004, l’Américain était parvenu à remporter le premier set face à Federer, avant de voir le Suisse remporter les trois suivants pour s’imposer 4-6, 7-5, 7-6 (3), 6-4. En 2009, il avait même fait mieux face au même adversaire, et il peut encore nourrir de nombreux regrets. Ainsi, Roddick n’avait perdu qu’au bout du suspens, 16 jeux à 14 au cinquième set. Score final : 5-7, 7-6 (6), 7-6 (5), 3-6, 16-14 pour l’Helvète. Avec une édition 2020 annulée à cause du Coronavirus, la question qui se pose est désormais la suivante : verra-t-on un joueur capable, en 2021, de déboulonner le Big Four à Wimbledon et de faire tomber ce record ?

Crédit photos : @RealRediffCom, @ClaudiTennis, @rogerscup, @espn
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