Il était une fois...

Il était une fois… la victoire de Mary Pierce, dotée d’une foi inébranlable, à Roland-Garros en 2000 !

Durant les deux semaines où aurait dû se disputer le tournoi de Roland-Garros, nous allons consacrer notre série d’articles de la catégorie « Il était une fois… » à d’anciens vainqueurs aux parcours exceptionnels ! Ce qui fut le cas, il y a tout juste 20 ans, pour une joueuse française : Mary Pierce, guidée par sa foi inébranlable, et lauréate en 2000.


Cette année-là, en 2000, il était écrit que Mary Pierce inscrirait son nom au palmarès de Roland-Garros. Non seulement en simple, mais aussi en double avec Martina Hingis, comme pour démontrer les qualités complètes du jeu de la Française. Guidée par une foi inébranlable tout au long de la quinzaine, qu’elle revendiquait face aux médias, elle est encore aujourd’hui la dernière joueuse tricolore à s’être imposée Porte d’Auteuil. Un héritage particulier, avec un parcours hors du commun sur lequel nous revenons 20 ans après. Il ne faut pas oublier que Mary Pierce avait déjà goûté à la victoire en Grand Chelem : en effet, cinq ans plus tôt, elle avait triomphé à l’Australian Open en 1995. Année où elle avait également atteint le 3ème rang mondial au classement WTA. Que s’est-il donc passé, en 2000, pour que les étoiles s’alignent et que sa foi la guide vers la victoire ?

Dès le début du tournoi, la joueuse française apparaissait sereine, guidée par cette foi en Dieu. Elle disait prier tous les jours, et cette blessure à l’épaule qu’elle avait contractée avant le tournoi semblait lui enlever pas mal de pression. Car oui, avant d’arriver à Roland-Garros, Mary Pierce ne sentait pas bien la balle et elle n’avait pas obtenu des résultats très probants. « Trois jours avant le tournoi, je ne savais pas si je pourrais jouer », s’est-elle souvenue pour nos confrères du quotidien L’Equipe. « J’avais au moins deux heures de soin chez le kiné avant de taper la balle et, après les matches, à nouveau deux heures chez le kiné. Tous les jours, j’étais presque la première arrivée et la dernière partie du stade, parfois vers 22 heures. C’étaient de longues journées… » Pourtant, au premier tour, elle n’avait aucun mal à se défaire de l’Américaine Tara Snyder en deux sets 6-3, 6-1. « Après ma victoire contre Tara Snyder, au premier tour sur le Chatrier, une petite voix m’a dit : ‘Peut-être que cette année, c’est la bonne année.‘ Je me suis dit : ‘Tiens, d’où ça sort, ça ?!’ Je n’ai parlé à personne de cette petite voix et j’ai continué », se rappelle Mary Pierce. Au deuxième tour, c’était l’Allemande Barbara Rittner qui se faisait étriller en deux petits sets 6-1, 6-1. La machine semblait lancée. Au troisième tour, la Tricolore jouait face à une jeune compatriote, qui disputait encore le tournoi Juniors (et allait l’emporter au passage) : Virginie Razzano. Battue 6-4, 6-0, Razzano s’en rappelle encore : « Je me souviens d’avoir mené au premier set (4-2) en jouant très bien et ne plus avoir fait un jeu. Je frappais sur tout ce qui bougeait puis l’expérience a joué. Mary a commencé à varier un peu plus le jeu, je me suis précipitée et j’ai explosé en plein vol. » Pierce accédait ainsi, en ne perdant que dix jeux, à la deuxième semaine de Roland-Garros.

En huitièmes de finale, la joueuse tricolore rencontrait une Suédoise, Asa Svensson. Elle poursuivait sur sa lancée et la battait en deux sets 6-2, 6-1. Elle se donnait le droit d’affronter, en quarts de finale, une excellente joueuse : Monica Seles. Mary Pierce perdait le premier set de sa quinzaine, mais elle n’allait pas se laisser faire pour autant. Au cours de cette rencontre, en début de match, elle avait même sorti LE coup de sa carrière, en tweener en pleine extension alors qu’elle se jetait sur toutes les balles ! Grâce à nos confrères d’Eurosport, vous pourrez revoir ce coup magnifique ci-dessous… Au finale, la Française s’imposait ce jour-là en trois sets 4-6, 6-3, 6-4 et rejoignait en demi-finales… Sa partenaire de double, la Suissesse Martina Hingis, encore traumatisée par sa finale perdue l’année précédente contre Steffi Graf dans des circonstances particulières ! Face à Hingis, le match allait être serré, notamment ce deuxième set remporté par la Suissesse, alors qu’elle était menée un set à zéro. « Quel match contre Martina en demies du simple », s’est souvenue Mary Pierce. « À la fin, on avait toutes les deux des crampes. Après, j’étais sous perfusion et pour ne pas que les crampes se diffusent dans tout mon corps, je suis restée debout et j’ai marché. » Au final, la Française l’emportait en trois sets 6-4, 5-7, 6-2, sans savoir dans quel état physique elle allait aborder la finale.

Mais la foi perdurait et elle croyait toujours en elle à l’heure d’affronter l’Espagnol Conchita Martinez. « En finale, j’étais nerveuse, c’est normal pour une finale de Grand Chelem », s’est rappelée la Tricolore. « En plus, c’était Roland. Mais j’avais retenu la leçon de la finale perdue de Roland en 1994 (contre Arantxa Sanchez, ndlr), où j’étais tendue et où j’avais mal joué… Et en 2000, j’avais déjà gagné un Grand Chelem. J’avais beaucoup plus d’expérience. » Pourtant, son bras n’allait pas trembler. Mary Pierce prenait rapidement l’avantage dans le premier set, qu’elle allait conclure 6 jeux à 2. La suite allait être moins aisée, l’Espagnole parvenant à serrer le jeu en fond de court, mais la Française avait foi en elle. Concentrée, sereine (comme depuis le début de la quinzaine), elle serrait le jeu et parvenait à prendre un break en fin de set pour l’emporter 6-2, 7-5. Elle était la nouvelle championne de Roland-Garros, un sentiment incroyable pour elle. « À Roland en 2000, il y avait un mélange de tout », en tremble-t-elle encore. « C’était mon moment. Tout était là en même temps et c’est ce qu’il faut pour gagner un Grand Chelem. Malgré de petites blessures, j’étais forte mentalement, je suis restée calme, concentrée, je me battais sur chaque point. C’est tellement d’émotions de partager ça avec le public de ton pays, ta famille, tes amis. Tout le monde crie, ton corps vibre. À cet instant, toutes les meilleures émotions ressortent, des émotions que tu ne peux même pas imaginer. »

Vingt ans après, tout le monde se souvient du sourire de la Française, qui ne quittait plus son visage après sa victoire. Ce trophée, elle le tenait contre elle, elle ne le lâchait plus. Elle semblait même savourer plus cette victoire que celle en Australie cinq ans plus tôt. « Tu as le trophée dans tes bras. Waouh, c’est EXTRA-OR-DI-NAIRE », a-t-elle confessé à nos confrères du quotidien L’Equipe. « J’ai fait très attention à bien le regarder, bien lire ce qui était écrit dessus, bien l’embrasser, parce que je ne l’avais pas fait quand j’avais gagné l’Open d’Australie. En Australie, c’était mon premier titre et je pensais que j’allais pouvoir rentrer chez moi avec le trophée. Quand on m’a pris le gros pour me donner le petit, j’étais tellement déçue de ne pas l’avoir bien regardé… À Roland-Garros, je l’ai vraiment chéri et pris le temps de m’imprégner de tout, tout, tout : des émotions, des sentiments, des bruits. » En 2005, Mary Pierce allait disputer une autre finale Porte d’Auteuil, qu’elle allait perdre contre la Belge Justine Henin, alors au sommet de son tennis. Ce qui n’enlève rien à sa magnifique victoire acquise en 2000. Espérons désormais ne pas devoir attendre vingt années supplémentaires pour voir une joueuse française inscrire à nouveau son nom au palmarès de Roland-Garros.

Crédit photos : @WeAreTennisFR, @_MaryPierce, @sportel_awards, @T13

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7 réflexions au sujet de “Il était une fois… la victoire de Mary Pierce, dotée d’une foi inébranlable, à Roland-Garros en 2000 !”

  1. Mary Pierce a démontré qu’elle pouvait se surpasser, malgré ses blessures. Grâce à sa détermination et son courage, elle est parvenue à s’imposer contre ses adversaires pour remporter des tournois importants, comme Roland-Garros, entre autres. C’est époustouflant !

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