Il était une fois...

Il était une fois… 2017, le dernier baroud d’honneur de Paul-Henri Mathieu à Roland-Garros

Il y a trois ans (déjà !), le Français Paul-Henri Mathieu, alors âgé de 35 ans, disputait son dernier Roland-Garros. Déçu de ne pas avoir obtenu une invitation pour tirer sa révérence lors de ce tournoi du Grand Chelem cher à son cœur, il avait dû passer par les qualifications. Et quel spectacle, notamment lors de son dernier tour, pour valider son billet pour le tableau principal, sur un Court 6 plein à craquer !


Toute notre vie, on pourra dire qu’on y était. On se souvient encore de ce Court 6 bondé, de l’acclamation reçue par Paul-Henri Mathieu à la fin du match, des émotions ressenties et de son fils se jetant dans ses bras. Mais revenons un peu en arrière pour parler du contexte de ce dernier Roland-Garros pour le joueur tricolore. En cette saison 2017, Paul-Henri Mathieu savait que c’était sa dernière. Au mois de mai, il rôdait toujours autour du Top 100, n’en étant sorti qu’au mois de février. Pourtant, il n’avait pas reçu cette wild card tant espérée pour tirer sa révérence devant un public français qui lui a toujours démontré son amour et sa passion lors de ses rencontres, notamment Porte d’Auteuil, comme face à Rafael Nadal en 2006 ou encore contre John Isner en 2012. Manifestant son mécontentement contre la FFT, Paul-Henri Mathieu s’était alors donné à fond lors des trois matches qu’il disputait lors des qualifications et il déjouait tous les pronostics, même s’il ne se montrait pas en colère dans la presse. « Je ne peux pas avoir de rage », déclarait-il à France TV Sport. « Ce n’est pas dans la rage qu’on règle les choses ou qu’on trouve des solutions. Je ne veux pas en avoir. Ça me desservirait, et ça servirait d’autres. »

Il démarrait ainsi son 17ème Roland-Garros face au Japonais Tatsuma Ito, qui remportait le premier set sur un jeu décisif blanc. Le Tricolore ne marquait pas un seul point dans ce tie break, et on se disait qu’il avait pris un coup au moral. Mais allant puiser dans sa force mentale, il reprenait le chemin de la victoire et s’imposait finalement en trois sets 6-7 (0), 6-2, 6-2. Il rejoignait ainsi le Colombien Alejandro Gonzalez au deuxième tour des qualifs. Cette rencontre se voulait plus aisée, et après un premier set dont le tournant n’allait arriver qu’à cinq jeux partout, le Français s’envolait rapidement vers la victoire dans la deuxième manche. Score final : 7-5, 6-1. Plus qu’un match pour accéder pour la dernière fois de sa carrière au tableau final de Roland-Garros. Un match qui allait être observé par tous les fans de tennis, par tous les médias français, dont nous. En effet, nous y étions. Nous avions pris place sur ce Court 6, en cette fin de semaine de qualifications. Prêts à donner de la voix avec le reste du public, nous ne désirions plus qu’une chose : voir Paul-Henri Mathieu battre l’Américain Denis Kudla et prendre une sorte de revanche contre la FFT. « Je savais en commençant ces qualifs que ce serait un combat, pas tennistique mais émotionnel, contre moi-même », déclarait-il après sa deuxième victoire pour nos confrères de France TV Sport. « Pour l’instant je suis en plein dedans. J’avais trois finales à jouer, pour le moment j’en ai gagnées deux. Il m’en reste une à disputer. »

Tête de série n°16 de ce tournoi qualificatif, Paul-Henri Mathieu allait rapidement entrer dans son match. Sérieux, concentré, il mettait son adversaire en difficulté et enchaînait les points. Sous un soleil de plomb, le voir jouer ainsi nous rappelait ses plus belles heures, comme quand il avait pris le premier set à Rafael Nadal en 2006, ou quand il avait battu John Isner à sa septième balle de match, au cinquième set, après plus de 5h40 de jeu. Après avoir remporté la première manche six jeux à trois, on se mettait à espérer. Le public donnait de la voix, poussant de plus en plus fort dans le deuxième set, à chaque fois que le Français remportait un point, ou même un jeu. Dans les tribunes, plusieurs membres du contingent français, certains amis de « Paulo », étaient dans les tribunes pour le voir gagner. Sans jamais changer de cap, le Tricolore se dirigeait vers la victoire. Grâce à un break obtenu dans le deuxième set, il l’emportait 6-3, 6-4 et se donnait ainsi le droit d’accéder à son dernier tableau principal de Roland-Garros. On se souvient encore aujourd’hui de la standing ovation à laquelle Paul-Henri Mathieu avait eu droit. On se souvient encore des frissons qui nous avaient traversés quand nous avions vu son fils lui sauter dans les bras. « Paulo » était heureux, soulagé et il tenait sa revanche. Cette journée était belle et on s’en souviendra encore bien longtemps…

La suite avait été moins rose. Opposé à la tête de série n°10 du tournoi, le Belge David Goffin dès le premier tour, Paul-Henri Mathieu allait perdre d’entrée. Une défaite en trois sets 6-2, 6-2, 6-2 qui n’avait pas beaucoup fait parler d’elle. Certainement fatigué, tant mentalement que physiquement, par ce qu’il avait dû accomplir lors des qualifications, on ne pouvait pas en vouloir au joueur français, tant il nous avait fait vibrer quelques jours plus tôt. La marche était trop haute mais on se souviendra toujours de sa combativité.

Crédit photos : @ze_one, @rolandgarros, @WeAreTennisFR

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