Depuis le début de l’ère Open (1968), plusieurs joueurs du circuit masculin sont entrés dans l’histoire du jeu en remportant au moins un titre en Grand Chelem. En revanche, bien que leurs noms soient entrés dans la légende, ils n’ont jamais été n°1 mondiaux au classement ATP.
Arthur Ashe, Adriano Panatta, Michael Chang, Goran Ivanisevic, Juan Martin del Potro ou encore Stan Wawrinka : ces joueurs de tennis, qui ont tous remportés au moins un titre en Grand Chelem, sont entrés dans l’histoire du tennis masculin. Adorés par des millions de fans, jouant un tennis exceptionnel leur permettant d’atteindre des sommets, ils possèdent pourtant tous une particularité. Le tennis est un sport difficile et remporter un titre Majeur, ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours. Pour certains, cela n’arrivera qu’une fois dans une carrière, comme un point d’orgue au travail entrepris depuis leur plus jeune âge. Cependant, dans un même temps, ces champions en Grand Chelem, qui ont tous atteint les meilleures places du classement ATP, n’ont jamais été n°1 mondiaux.

Au total, depuis le début de l’ère Open (1968), nous parlons de 25 joueurs qui n’ont jamais réussi à prendre le trône du tennis mondial alors qu’ils ont triomphé dans un tournoi Majeur. Ce vendredi, nous avons décidé de dresser un petit état des lieux d ces joueurs à la dimension exceptionnelle, par ailleurs oubliés des statistiques du classement mondial. Au début des années 70, le Tchèque Jan Kodes s’est imposé trois fois en Grand Chelem : deux fois à Roland-Garros (1970-1971) et une fois à Wimbledon (1973). Son meilleur classement a été une 5ème place mondiale, atteinte en 1973. De son côté, l’Américain Arthur Ashe a également remporté trois titres en Grand Chelem : US Open (1968), Australian Open (1970) et Wimbledon (1975). Mais il n’a pas réussi à atteindre la première place mondiale, étant n°2 à son meilleur en 1976. En ce qui concerne l’Espagnol Manuel Orantes, il s’est imposé à l’US Open en 1975 et son meilleur classement a été n°2 mondial, en 1973. L’Australien Mark Edmonson a quant à lui remporté l’Australian Open en 1975 mais n’a jamais dépassé la 15ème place mondiale, alors que l’Américain Roscoe Tanner s’est imposé à Melbourne en 1977 sans jamais dépasser le 4ème rang mondial. Un autre Américain, Brian Teacher, a également triomphé en Australie en 1980 mais n’a jamais fait mieux qu’une 7ème place mondiale, tout comme Vitas Gerulaitis (victorieux à Melbourne en 1977), qui a tout de même été n°3 mondial en 1978. Vainqueur de Roland-Garros en 1976, Adriano Panatta a atteint son meilleur classement cette année-là, une 4ème place mondiale. Enfin, Guillermo Vilas a triomphé quatre fois en Grand Chelem (Roland-Garros et US Open en 1977, Australian Open en 1978 et 1979) mais il n’a été « que » 2ème selon le classement par ordinateur mis en place depuis 1973.

Dans les années 80, cinq autres joueurs ont triomphé en Grand Chelem sans être n°1 mondiaux. Parmi eux, on trouve Yannick Noah, vainqueur à Roland-Garros en 1983, qui a été n°3 mondial en 1986 à son meilleur. Le Sud-Africain Johan Kriek (vainqueur de l’Australian Open en 1981 et 1982, 7ème à son meilleur), l’Australien Pat Cash (vainqueur à Wimbledon en 1987, 6ème mondial à son meilleur), l’Américain Michael Chang (vainqueur à Roland-Garros en 1989, n°2 mondial à son meilleur en 1996) et l’Équatorien Andres Gomez (vainqueur à Roland-Garros en 1990, n°4 mondial au plus haut) font également partie de ces vainqueurs de Grand Chelem à n’avoir jamais atteint le Graal du classement ATP. Dans les années 90, ils ont été moins nombreux à rentrer dans ce cas de figure. L’Allemand Michael Stich a remporté Wimbledon en 1991 et a ensuite atteint le rang de n°2 mondial en 1993. L’Espagnol Sergi Bruguera s’est imposé à Roland-Garros en 1993 et 1994 et a atteint la 3ème place mondiale en 1994, après sa deuxième victoire en Grand Chelem. Le Hollandais Richard Krajicek a remporté l’édition 1996 de Wimbledon, mais n’a jamais dépassé le 4ème rang mondial, atteint en 1999. Enfin, le Tchèque Petr Korda a triomphé à l’Australian Open en 1998, ce qui lui a permis d’atteindre le rang de n°2 mondial sans jamais pouvoir détrôner Pete Sampras, éternel n°1.

Enfin, les années 2000 et 2010 n’échappent pas à la règle. Le Croate Goran Ivanisevic, vainqueur de Wimbledon en 2001, avait été n°2 à son meilleur en 1994, jamais mieux. L’Espagnol Albert Costa, qui a triomphé à Roland-Garros en 2002, n’est jamais entré dans le Top 5, resté bloqué à la 6ème place mondiale. Le Suédois Thomas Johansson, qui a triomphé à l’Australian Open en 2002, a été 7ème mondial à son meilleur. Du côté des Argentins, Gaston Gaudio a remporté Roland-Garros en 2004 mais n’a été « que » n°5 mondial en 2005 alors que son compatriote Juan Martin del Potro, vainqueur de l’US Open en 2009 mais pas épargné par les blessures tout au long de sa carrière, a dû attendre 2018 pour atteindre son meilleur classement avec une 3ème place mondiale. Plus près de nous, le Croate Marin Cilic s’est imposé à l’US Open en 2014 et a atteint la 3ème place mondiale en 2018. Enfin, nous ne pouvons pas oublier le Suisse Stan Wawrinka, le plus grand vainqueur en Grand Chelem ces dernières années à ne pas avoir pu enrayer la domination du Big 3 (Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic). L’Helvète a remporté trois titres Majeurs (Australian Open 2014, Roland-Garros 2015 et US Open 2016) mais il a toujours dû se contenter de la dernière marche du podium, n’étant jamais devenu ni n°1 ni n°2 mondial au classement ATP.
Crédit photos : @TennisZoneOk, @actus_tennis, @courrierdusport
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