Ce lundi 11 mai a sonné la fin du confinement en France. L’occasion pour nous de recueillir quelques mots de la part de Mallaurie Noël (n°485), joueuse française qui baroude habituellement sur le circuit ITF. Ces propos ont été recueillis ce week-end, juste avant la fin du confinement. La Tricolore évoque cette période particulière, ce qu’elle a fait et l’après. Qui s’inscrit pour l’instant avec un gros point d’interrogation.
Bonjour Mallaurie, tout d’abord comment allez-vous et comment vivez-vous cette période forcément particulière pour tout le monde ?
Bonjour, je vis plutôt bien cette période malgré le fait de ne pas jouer qui me manque énormément. J’ai décidé d’accepter la situation et je me dis aussi que tout le monde est dans la même situation, quoi qu’il arrive.
Où étiez-vous lorsque le confinement a été mis en place ? En tournoi, chez vous ?
Je suis revenue d’Afrique du Sud ou j’étais sur deux tournois 25 000 $, où le tournoi a été arrêté. Je suis donc rentrée et deux jours après nous devions être confinés. Je suis donc restée chez moi a Nantes.
Qu’avez-vous fait durant ces longues journées pour vous occuper ? Avez-vous découvert de nouvelles activités ou fait des choses que vous n’aviez pas le temps de faire avant ?
J’ai fait pas mal de sport, mine de rien, car même si je fais du tennis j’adore faire d’autres sports et j’ai besoin de me dépenser. J’adore aussi cuisiner, donc j’ai pris du temps pour ça et puis ensuite j’ai lu des bouquins et regarder des séries.
Avez-vous suivi un programme d’entraînement physique pour garder la forme ? Mis en place par vos soins ou une personne extérieur ?
Au début, je me débrouillais un peu toute seule. Je faisais quelques séances par-ci par-là et j’ai pris le temps aussi de me reposer et de stopper car c’était l’occasion. Et puis deux semaines avant le 11 mai j’ai repris avec mon entraîneur physique, avec deux séances de physique par jour.
Et côté tennis, vous avez eu l’opportunité de taper la balle depuis deux mois ?
Non, je n’ai pas eu du tout l’occasion et c’était pas facile mais voila, ça m’a permis de me rendre compte que je ne pouvais pas m’en passer et j’ai hâte de reprendre !
On imagine que financièrement, la situation est très difficile, mais normalement vous devriez bénéficier de l’aide mise en place par la FFT, voire même de celle des instances internationales non ?
Oui, c’est ce qu’il est prévu aux dernières nouvelles, mais voila je ne m’y attends pas plus que ça pour l’instant car ça change beaucoup. Donc j’attends de voir les aides définitives mais ça serait pas de refus !
D’ailleurs, quelle est votre position sur l’idée de Roger Federer de fusionner l’ATP et la WTA pour n’avoir qu’une seule instance et un seul interlocuteur pour les joueuses et les joueurs pro ?
Je trouve l’idée plutôt bonne, étant donné qu’il y a des différences entre les deux circuits. Cela permettrait peut-être d’améliorer des choses, que ce soit au niveau de l’ATP ou de la WTA.
Pensez-vous que le tennis en compétition pourra reprendre avant la fin de la saison 2020 ? Dans quelles conditions ?
J’ai envie de dire oui, je pense, mais c’est peut-être parce que je l’espère un peu trop… Mais je suis plutôt d’une nature optimiste. Après, vu que ça se passe à l’international, pour le tennis ça reste compliqué. Je préfère pas trop y penser et écouter tout ce qu’il se dit car cela peut encore changer d’ici là.
Si le tennis reprend, se posera un problème pour Roland-Garros : comment attribuer les wild card, que ce soit pour les qualifs ou le tableau principal ? Penseriez-vous avoir une chance d’y participer ou ça n’est pas à l’ordre du jour ?
Ça semble compliqué, d’autant plus que si on reprends en septembre, les wild cards seront attribuées avec les classements gelés. Je pense donc, pour moi, et même si je suis à mon meilleur classement, je n’y pense pas trop. Je pense plutôt à retrouver mon niveau et reprendre du plaisir à jouer car avant de penser aux tournois de reprise il faut se sentir prêt à repartir en compétition.

Le déconfinement arrive très bientôt, aurez-vous accès à un club ou à un court pour pouvoir vous entraîner à peu près normalement, et sans avoir à vous restreindre à une heure par jour ?
Non, je ne pense pas que j’aurais accès à un club, mais j’ai des courts à deux minutes de chez moi en libre accès, je jouerais sûrement là-bas.
Finissons sur une note un peu plus personnelle. N’est-il pas trop lourd de voyager tout le temps ? Est-il facile de se faire des amis, de créer des liens avec les gens qui vous entourent sur le circuit ?
C’est pas évident de voyager souvent, d’être loin de ses proches, c’est vrai. J’ai 25 ans et j’en avais un peu marre parfois mais ce confinement m’a fait du bien et m’a permis de retrouver une vie chez moi, au calme, et je me suis rendue compte que les voyages me manquaient aussi. On veut toujours ce qu’on a pas . Et ce n’est pas facile de se créer des liens non, c’est sûr, mais je pense que plus on grandit plus on est apte à s’entraider.
Propos recueillis par Yannick Giammona pour Jeu, Set Et Match
Crédit photos : @RomGary
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