Il y a quelques jours, nous avons entendu parler d’un projet de circuit national en Espagne. Ce lundi, dans les colonnes du quotidien L’Equipe, l’ancien joueur français Thierry Ascions, entraîneur – entre autres – de Jo-Wilfried Tsonga (n°49), souhaite lancer le même type de tournée en France, plus précisément dans le sud. Explications.
À ce jour, beaucoup d’acteurs du tennis disent que le sport n’est pas une priorité. Bien entendu, il faut prendre soin de soi et de ses proches et éviter à tout prix d’être contaminé par le coronavirus. Cependant, même s’il semble peu probable que le tennis sous sa forme habituelle et internationale reprenne à la date butoir du 13 juillet, il faudra bien rejouer un jour… Et si un projet de reprise de la compétition, en France, voyait le jour ? Un peu à l’image de ce qui est imaginé depuis quelques jours en Espagne ? C’est l’idée lancée par Thierry Ascione (81ème mondial à son meilleur en 2004), aujourd’hui entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga (n°49) mais aussi directeur de la All In Academy et du tournoi ATP 250 de Lyon (qui devait se disputer du 17 au 23 mai et a donc été annulé). « Ça fait quinze jours qu’on avance là-dessus », a déclaré Ascione dans les colonnes de nos confrères du quotidien L’Equipe. « À la base, le cheminement est assez simple. Aujourd’hui, plein de personnes se retrouvent en difficultés. En tant que directeur d’académie, je pense aux coaches, aux parents des gamins, aux joueurs, etc. Il faut savoir que certains pros souscrivent des prêts à la consommation pour pouvoir jouer au tennis. Il faut prendre tout ça en compte dans la situation exceptionnelle qu’on vit. »
Sa solution ? Appeler quelques joueurs et tenter de monter un fonds de solidarité pour créer un circuit de tournois dans le sud de la France, sur terre battue, pour se préparer en quelque sorte pour Roland-Garros, qui aura lieu cette année du 20 septembre au 4 octobre. « J’ai réfléchi à un fonds de solidarité qu’on pourrait créer, j’ai appelé quelques top joueurs, tous adhèrent à l’idée, mais ce n’est pas si simple à monter, juridiquement », a expliqué l’entraîneur de 39 ans. « Par ailleurs, ce qui manque, évidemment, c’est le jeu. Alors voilà, on va essayer de créer un circuit de tournoi et de s’en servir aussi pour soutenir ceux qui en ont le plus besoin. Il y aura un fonds solidaire du tennis français et on aidera le tourisme, qui est très impacté en local. Les bénéfices seront intégralement reversés. » S’il arrive à tout mettre en place comme il le souhaite, ce projet pourrait allier des simples dames, des simples messieurs ainsi que des doubles, dans le sud de la France (entre le Var et les Alpes Maritimes), sur terre battue. Il durerait ainsi un mois et demi, peut-être à partir de juillet, et serait constitué de quatre étapes qualificatives, avec des tournois par poules et pour finir une phase finale.
Attention cependant, rien n’est encore fait. Il faut bien sûr prendre en compte l’évolution de la situation sanitaire liée au COVID-19, et la reprise du circuit international même si, comme nous l’avons déjà évoqué, la date du 13 juillet pourrait une nouvelle fois être repoussée. Certains acteurs du tennis ne croient d’ailleurs pas à une reprise avant le mois de septembre, voir plus tard. Quoiqu’il en soit, Thierry Ascione a dit être déjà en contact avec des joueurs français : « J’ai parlé avec des joueurs comme Jo (Tsonga), Lucas (Pouille), Jérémy (Chardy) ou Greg (Barrere), par exemple, et tous sont intéressés. Je vais appeler d’autres joueurs et joueuses très vite. Ils me disent : ‘T’as un timing ?’, et je leur réponds que je ne suis ni Premier ministre ni ministre de l’Intérieur. Mais il faut de l’optimisme, et je me dis qu’il faut faire en sorte d’être prêt à appuyer sur le bouton quand ça va se débloquer. Il faut être à l’affût. On va bien sûr avancer main dans la main avec la FFT sur ce projet. » Enfin, des joueurs qui ne sont pas Français mais résident en France ou tout près pourraient également prendre part à ce circuit alternatif. Ainsi, le Russe Daniil Medvedev (n°5) pourrait en être, lui qui s’entraîne en France avec Gilles Cervara. Tout comme le Serbe Novak Djokovic (n°1), qui réside avec sa famille à Monaco et ne serait pas contre reprendre la compétition, même si ce n’est pas dans un cadre aussi prestigieux que ce dont il a l’habitude. Avant que tout cela se mette en place, il faudra encore un peu de temps et surtout, il faudra que la situation s’améliore, ce qui est impératif si on veut revoir du tennis et en refaire une priorité pour les joueurs comme pour les spectateurs.
Crédit photos : @lyoncap, @WeAreTennisFR, @OpenParcARA
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