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Quand Lucas Pouille a pu louer une maison avec court de tennis, Caroline Garcia est coincée à Manacor…

Pour tout le monde, la période que nous vivons est exceptionnelle. Ainsi, les sportifs de haut niveau sont logés à la même enseigne que vous et moi. Ils sont également tenus de respecter les règles de confinement. La plupart, comme la Française Caroline Garcia (n°46), ne peuvent plus s’entraîner. En revanche, certains sont plus chanceux, comme son compatriote Lucas Pouille (n°58), qui avait anticipé et a loué une maison avec un court de tennis. Reportage.


Lucas Pouille et Grégoire Barrère : leur objectif, s’entretenir

Certains joueurs de tennis ont anticipé, dans les temps, et ont pu trouver un endroit approprié où ils peuvent continuer à s’entraîner sur un court de tennis. C’est le cas du joueur français Lucas Pouille (n°58), comme l’ont rapporté nos confrères de France TV Info, qui a anticipé ce qui allait se passer en France et a décidé à la hâte de louer une maison avec un court de tennis sur la Côte d’Azur, à Valbonne plus précisément. Le Tricolore ne se voyait pas coincé dans un petit appartement, comme c’est par exemple le cas pour Nicolas Mahut (n°3 en double). « J’ai bien senti qu’il fallait faire vite », a-t-il expliqué à nos confrères. « Je me suis dit que si on était confinés autant que ce soit dans les meilleures conditions. Alors, avant que le président de la République n’annonce le confinement, on a cherché une maison et me voilà dans le sud depuis mardi. On gardera la maison le temps que durera le confinement. J’ai eu du flair. » Pouille ne se retrouve pas seul puisque, hormis sa femme Clémence, il est accompagné par Grégoire Barrère (n°95), son meilleur ami sur le circuit. Ils peuvent ainsi s’entraîner ensemble, histoire de ne pas perdre les automatismes. « Les entraînements se passent bien, a précisé le Nordiste. « C’est surtout de l’entretien. On tape la balle, on regarde les sensations, on fait du physique.  Le but c’est de ne pas tout perdre pour être prêt quand il faudra reprendre l’entraînement intensif, parce que ce confinement risque d’être long. » Pour les gens qui se poseraient la question du respect du confinement, pas de panique : l’épouse de Pouille veille à ce que les règles édictées par le gouvernement soient respectées. « On réapprend à vivre en groupe, entre amis, ce qui n’est pas vraiment le cas quand Lucas joue sur le circuit professionnel », a-t-elle expliqué. « C’est très agréable. On revient à des vraies valeurs comme la solidarité et l’amitié. Sinon concrètement, on se fait livrer les courses. On nettoie tous les paquets. On désinfecte les poignées de porte, peut-être même un peu trop (rires). Bref c’est confinement à 100%. »

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Pouille et Barrère ne sont pas les seuls à avoir la chance de s’entraîner. Fiona Ferro (n°53) vit également son confinement à Valbonne, dans la maison de ses parents. Par chance, il y a dans cette maison un court de tennis en terre battue. « Je joue tous les deux jours », a déclaré Ferro. « J’alterne avec des exercices physiques. Je m’entraîne avec mon petit copain, classé 500ème mondial et mes petits frères qui évoluent à un très bon niveau. D’ailleurs, ils me lancent des défis mais je leur dis qu’ils n’ont aucune chance contre moi. » Barrère, de son côté, n’a pas eu à réfléchir bien longtemps quand son ami lui a proposé de le suivre sur la Côte d’Azur. « Quand Lucas m’a proposé de le suivre dans le sud, j’ai bien senti que ce serait l’idéal pour continuer à s’entraîner et à s’entretenir », a déclaré le 95ème joueur mondial. « On ne fait pas de matchs, ni de sets d’entraînement mais on fait des gammes pour rester au niveau. On essaie de rester en forme pour ne pas se blesser quand il faudra reprendre et ne pas avoir de poids à perdre (rires). On est conscients que nous sommes des privilégiés. Tous les sportifs de haut niveau n’ont pas notre chance. »

Caroline Garcia, coincée à Manacor

En effet, tout le monde n’a pas la chance de Pouille, Barrère ou même Ferro. Caroline Garcia (n°46) avait filé à Manacor avec ses parents deux jours après l’annulation du tournoi d’Indian Wells, pour profiter des installations de l’Académie de Rafael Nadal. « C’était le meilleur endroit pour nous, pour caler une période d’entraînement. Je suis partie avec la valise préparée pour Indian Wells », a confié la Française à nos confrères du quotidien L’Equipe. Pendant quatre jours, la Lyonnaise a pu s’entraîner normalement, en vue d’une reprise à Miami et sans s’attendre à voir les circuits suspendus pour une période aussi longue. « Je m’entraînais dehors », a-t-elle poursuivi. « Il y a tout sur place, c’est une ambiance que j’aime bien. Il y a tennis, salle de gym, les kinés, l’hôtel, le restaurant. On était bien, on allait s’entraîner. Chaque jour, les nouvelles tombaient, pas de Fed Cup, pas de Miami, pas de Charleston, etc. Je me suis dit que j’étais là-bas pour six semaines. » Seulement, comme En France, en Italie et dans beaucoup de pays du monde, l’île de Majorque a dû entrer en confinement. « J’essaie d’accepter les choses comme elles sont, du mieux possible, de mettre les priorités les unes derrière les autres », a expliqué Garcia à propos de cette situation exceptionnelle. « Mais parfois, tu te dis que c’est irréel. Le matin et le soir, j’ai l’impression d’être dans un film. Je n’aurais jamais pensé vivre une période comme ça dans ma vie. »

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Pendant un temps, la Française et ses parents ont pensé partir pour la ville d’Alicante, où ils ont un pied à terre, mais on leur a proposé de rester dans un appartement habituellement utilisé pour loger les coaches en été. « À Alicante, je n’avais pas d’endroit pour m’entraîner non plus », a déclaré le Lyonnaise. « Autant attendre de voir ce qu’il se passe ici. Si les choses évoluent, on sera sur place pour s’entraîner. » Loin de se plaindre de sa situation, Garcia se sent bien à Manacor. Elle est éloignée du tumulte de la France et de l’Espagne, éloignée également de tout ce que l’on peut entendre concernant le Coronavirus. « Manacor est un petit village sur l’île de Majorque. Il y a moins de cas ici. Il y a le confinement, mais c’est bien plus tranquille que certaines grandes villes qu’on voit en Europe. On est en sécurité, on est bien ici, on ne serait pas mieux ailleurs. C’est un peu plus zen, un peu plus calme. » Ce qui n’empêche pas la vainqueur de la Fed Cup 2019 de s’entretenir physiquement, sans sortir car en Espagne, toute sortie est interdite. Elle fait deux séances d’une heure par jour, avec les moyens du bord et du petit matériel d’entraînement. « Ce sont des séances complètement différentes, mais tu peux faire quand même beaucoup de choses », a-t-elle expliqué. « Il faut essayer d’avoir un peu d’imagination. Il y a des priorités et pour l’instant, la priorité c’est de ne pas sortir, de ne pas faire de sport en extérieur, de ne pas faire de tennis. » Caroline Garcia va désormais à l’essentiel. Comme tout un chacun, elle redécouvre des choses qu’elle n’avait plus le temps de faire. Elle fait passer le temps comme elle peut. Dans sa valise, elle avait un puzzle qu’elle emportait avec elle depuis des mois sans avoir le temps de s’y mettre sérieusement. « Le temps passe différemment. Tu cuisines un peu plus, tu passes plus de temps en famille, tu prends conscience des priorités dans la vie. Habituellement, la règle d’or sur le circuit, c’est de vivre le moment présent, un jour après l’autre. Mais c’est encore plus vrai aujourd’hui. »

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Crédit photos : @F3nord, @Ubitennis, @rnadalacademy

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