Benjamin Bonzi (n°252) est un des joueurs français en forme de ce début de saison. En effet, il a remporté un titre en Futures, à Nonthaburi (25 000 $), puis il a enchaîné depuis en Challenger. Sans soulever un trophée, il a tout de même disputé une finale, à Bengalore, il y a bientôt deux semaines. En pleine confiance, il est toujours en lice cette semaine au Challenger de Pau, où il disputera les quarts de finale en simple (et les demies en double) ! Classé au-delà de la 350ème place mondiale en début de saison, il se rapproche petit à petit du Top 200, et d’une place potentielle pour les qualifications à Roland-Garros. De quoi le motiver à poursuivre son ascension !
Bonjour Benjamin, vous sortez de quatorze matches joués d’affilée au début du mois de février : comment vous sentez-vous physiquement ?
Bien, maintenant. J’étais vraiment fatigué en rentrant d’Asie, c’est pour cette raison que je me suis retiré d’un 25 000 $ en Écosse la semaine passée. Mais j’ai eu le temps de récupérer pour être en forme cette semaine grâce à l’invitation (à Pau, ndlr).
En deux semaines, vous avez remporté un tournoi ITF et fait une finale en Challenger. Au total, vous comptez treize victoires pour une seule défaite en février. Comment expliquez-vous cet état de forme actuel ?
Je pense que c’est dû à ma bonne période d’entraînement cet hiver. Et puis, le fait de gagner et d’enchaîner les matches, ça donne la confiance qu’il me manquait depuis un petit moment. Après c’est le tennis, ça peut se déclencher très vite dans les deux sens, ça me sourit en ce moment alors j’en profite.
Pourtant, vous aviez commencé timidement l’année 2020, avec une victoire pour trois défaites. Diriez-vous que ce mois de février est le résultat de votre préparation foncière durant l’inter-saison ?
Oui, bien sûr. J’ai changé pas mal de choses cet hiver, j’ai changé de structure, de ville, je voulais également sortir de la spirale plutôt négative dans laquelle j’étais depuis deux ans. J’ai bien bossé et je suis content des premiers résultats qui arrivent, même si la route est encore longue.
Revenons à cet enchaînement, après votre titre en ITF à Nonthaburi, pensiez-vous pouvoir enchaîner aussi vite en Challenger, en vous rendant à Bengalore ?
Honnêtement, c’est compliqué de dire que je pensais aller en finale. Je sais que j’ai le niveau pour battre ces joueurs mais la constance à ce niveau-là me fuit depuis un moment. Après, ce n’était pas du tout les mêmes conditions, je suis arrivé un peu fatigué de l’enchaînement, alors j’ai juste voulu prendre match par match sans me prendre la tête. Et au final, j’ai réussi à très bien enchaîner et à même mieux jouer qu’en Thaïlande.
Durant ce tournoi Challenger, vous avez d’ailleurs battu deux membres du Top 100, est-ce que cela vous donne une confiance supplémentaire pour poursuivre votre montée en puissance dans les semaines à venir ?
Oui, ça donne toujours beaucoup de confiance d’enchaîner les victoires, d’autant plus contre des joueurs bien classés. Après, le niveau est très serré entre la 100ème place mondiale et la 300ème. Sur un match, il peut tout se passer et j’ai réussi à saisir ma chance pour faire un beau tournoi. Puis, ce qui me donne le plus de confiance, c’est vraiment d’avoir enchaîné tout ces matches-là, d’avoir battu plusieurs bons joueurs à la suite. C’est ça qui est très intéressant. Après, j’étais déçu car je n’ai pas sorti une bonne finale et je trouve qu’il y avait la place pour faire encore mieux, mais il fallait relativiser car des tournois et des matches, il y en a encore beaucoup à jouer.
Au classement ATP, vous avez forcément progressé, vous rapprochant du cut pour les qualifications en Grand Chelem. Le prochain étant Roland-Garros, est-ce que vous avez cela dans un coin de votre tête ?
Bien sûr, j’ai envie de jouer les Grands Chelems et d’autant plus Roland-Garros. Après, je ne vais pas me mettre une pression particulière, je vais essayer de continuer dans le même état d’esprit, d’enchaîner les tournois et on verra bien où je serais en terme de classement à ce moment-là. Mais l’objectif est d’y être, c’est sûr.
Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais en octobre 2017, vous aviez été le premier à être interviewé pour notre blog, tout nouveau à cette époque. Cette année-là, vous aviez été invité à Roland-Garros et vous aviez remporté trois titres en Futures. Que s’est-il passé pour vous depuis ?
J’ai eu des soucis côté personnel. Puis, j’ai commencé à gagner moins de matches, à avoir moins de confiance et la suite n’a pas été très bonne…
Allez-vous continuer à tenter l’aventure sur le circuit Challenger dans les semaines à venir ? Quel est votre programme pour le mois de mars ?
Oui, je vais continuer à jouer des Challengers. Grâce à ma finale en Inde, je suis suffisamment remonté pour pouvoir les jouer. Après, pour l’instant, je garde ma programmation de base qui était de jouer un 25 000 $ et un Challenger en Afrique du Sud après le Challenger de Pau. Je jouerai sûrement des Challengers après ça.
Vous êtes-vous fixé des objectifs (en terme de résultat ou de classement) avant le début de cette saison 2020 ? Si oui, lesquels ?
Comme je l’ai dit avant, le premier objectif était les qualifications de Grand Chelem et Roland-Garros en ligne de mire, donc pour l’instant je reste concentré là-dessus. Je ne veux pas penser à un classement précis, je veux juste continuer comme je le fais en ce moment, prendre du plaisir et jouer des matches.
Qu’avez-vous envie d’accomplir, quelle serait la saison idéale pour vous ?
Gagner un Challenger serait super.
Merci Benjamin d’avoir accepté de répondre à nos questions, nous vous souhaitons le meilleur pour cette saison 2020 et espérons vous voir du côté de Roland-Garros !
Propos recueillis par Yannick Giammona pour Jeu, Set Et Match
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