Sergiy Stakhovsky évoque le scandale qui a eu lieu au Conseil des joueurs de l’ATP

Lors du dernier tournoi de Wimbledon, Sergiy Stakhovsky, Robin Haase et Jamie Murray ont démissionné de leur mandat au Conseil des joueurs de l’ATP. L’Ukrainien a récemment offert une interview à un média de son pays, où il a longuement parlé de ce qu’il s’est passé cette année au sein du Conseil des joueurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a ps la langue dans sa poche…

Que s’est-il vraiment passé au Conseil des joueurs ?

Sergiy Stakhovsky (n°147) a tout d’abord révélé ce qu’il s’est passé au sein du Conseil des joueurs, déclarant : « Certains participants ont commencé à prendre des décisions convenues entre eux et tout cela a été orchestré par une personne qui ne faisait plus partie du Conseil (il se réfère là à Justin Gimelstob). Il a été contraint de quitter son poste mais il a tout laissé prêt pour que son élu puisse entrer et qu’il puisse continuer à influencer le Conseil afin de revenir dans le futur. » D’après le joueur ukrainien, tout aurait commencé lors du Masters 1000 de Rome, où le premiers scandales avaient éclaté au mois de mai dernier. « Nous avons dû choisir un nouveau représentant des joueurs de la région américaine et nous avons eu notre première réunion à Rome », a-t-il ajouté. « Nous avions, si je ne me trompe pas, quinze candidats. Nous devions les étudier et dresser une petite liste pour le vote suivant. Peut-être que j’étais le seul, ou un des deux seuls, à lire tous les CV.  Il y a des candidats qui ne correspondaient pas à nos critères car il y avait des personnes qui travaillaient à l’USTA et ne pouvaient pas travailler dans les fédérations. Après être resté avec seulement six candidats, à mon avis il y en avait trois qui se détachaient : Austin Nunn, Nicolas Lapentti et Mark Knowles, qui a fait une présentation merveilleuse. Il semblait le plus fort. Il avait des idées intéressantes et tout le monde l’aimait bien, mais il a été celui qui a reçu le moins de voix. Lapentti et Weller Evans ont été élus avec quatre voix. » Toujours d’après les dires de Stakhovsky, le vote final a donc été manipulé. « Le Conseil était divisé en deux, cinq d’un côté et cinq de l’autre », a-t-il expliqué. « On savait qu’Evans était le ‘faux’, alors une moitié voté pour et l’autre contre. Tout a été transféré à Londres et nous avons proposé une alternative, Knowles, pour qu’il prenne ses fonctions dans l’intervalle jusqu’à la fin de l’année, lorsque nous aurions décidé ce qui nous convenait le mieux. L’autre moitié a répondu : ‘Non, nous ne voulons que Evans, et personne d’autre.’ Tout a commencé à s’envenimer. Evans a été accepté jusqu’à la fin de l’année. Haase, Murray et moi-même sommes donc partis parce que nous étions fatigués de ce non-sens. » Voilà ce qui expliquerait donc le départ de ces trois joueurs du Conseil des joueurs.

Djokovic du côté de Gimelstob, puis le retour de Federer et Nadal

Lors de cette interview, il a été demandé à l’Ukrainien quel été le but de ces révélations, sachant que le n°1 mondial Novak Djokovic était du côté de Justin Gimelstob. « Le contrôle », a-t-il répondu. « Le Conseil des joueurs peut choisir qui siège au conseil d’administration. Si vous contrôlez la direction, vous pouvez choisir les présidents de la région Asie-Pacifique quand vous le souhaitez. Quelqu’un n’a pas aimé Kermode? C’est pourquoi maintenant Kermode est sorti de l’ATP. » Suite à toutes ces affaires au sein du Conseil des joueurs, Roger Federer (n°3) et Rafael Nadal (n°2) ont annoncé cet été leur retour, eux qui y ont déjà siégé il y a quelques années en arrière. « Je suis sûr que cela va créer un contrepoids et que la situation sera normalisée », a déclaré Stakhovsky à ce sujet. « Je suis membre du Conseil depuis plus de six ans et nous n’avons jamais eu d’objectifs personnels. Nous avons tout fait parce que nous pensions que c’était bon pour les prochaines générations de joueurs. Je pense que la composition du Conseil a été créée exclusivement dans le but de poursuivre des intérêts personnels et qu’au cours des sept derniers mois, nous n’avons rien fait du tout. Les prize money n’augmenteront pas l’année prochaine car aucun plan n’a été envisagé pour modifier les tournois de ATP 500 et 250 parce que le contrat a pris fin. » A priori, le retour des deux légendes du jeu ne pouvait pas être refusé, sous peine d’implosion dudit Conseil. « Ils ont officiellement annoncé leur souhait de revenir au Conseil et personne ne pouvait décliner leur proposition », a expliqué le 147ème joueur mondial. « S’ils n’avaient pas accepté le retour de Roger et Rafa, une explosion aurait eu lieu. » Ce retour et cette union au Conseil des joueurs du Suisse et de l’Espagnol n’est donc pas sans conséquence. Voici ce que Stakovsky a ajouté à ce sujet : « Avec notre marche, tout était inégal puisque l’autre côté était majoritaire, mais avec Federer et Nadal, non seulement cela a été égalé, mais je dirais que tout a basculé du côté de Roger et de Rafa. Ceux qui m’ont dit qu’ils étaient plus intelligents que moi et qu’ils pouvaient faire mieux que moi, ils ne peuvent plus en dire autant à Federer. Au Conseil, il a été dit que Roger soutenait quelque chose, mais comme il n’était pas là, d’autres ont pris la décision. Si Federer dit quelque chose, je doute que quelqu’un le contredise. »

Enfin, il est à noter que cette interview de Stakhovksy date du 20 octobre, et que depuis les choses ont un peu bougé au sein de l’ATP. Depuis, Andrea Gaudenzi a été élu président pour un mandat qui débutera le 1er janvier 2020. Aussi, le Conseil des joueurs a limogé Weller Evans et a placé Mark Knowles en tant que représentant de la région des Amériques, comme tout le monde le pensait au départ.

Crédit photos : @DavisCup, @TennisWorlden

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