Dans le monde du tennis, et notamment sur les circuits secondaires (Challengers et ITF), les matches truqués sont devenus un véritable fléau. Au mois de mars dernier, nous avions relayés les informations selon lesquelles plusieurs joueurs français avaient cédé à la tentation ou étaient soumis à enquête. Cette fois-ci, il s’agit d’un joueur brésilien plutôt modeste, qui n’a pas réussi à entrer dans le Top 500 en simple et évoluait dans le Top 400 en double.
Actuellement, le Brésilien Diego Matos est classé n°373 en double et n°1135 en simple. Quand on connaît la galère que peuvent connaître les joueuses et les joueurs situés si loin au classement, nous ne nous étonnons plus d’apprendre qu’ils aient pu céder à la tentation de parier sur leurs matches et de perdre volontaire plusieurs jeux, voire un set. Cela n’excuse en rien le comportement desdits joueurs, mais il faut tout de même faire preuve de compréhension. En effet, au-delà du Top 100, rien n’est facile pour ces passionnés de tennis qui perdent beaucoup plus d’argent qu’ils ne’en gagnent. Et comme si ce n’était pas suffisant, ils sont désormais la cible de parieurs mal intentionnés qui les poussent doucement vers la sortie. Voilà le malheur qui est arrivé au Brésilien de 31 ans, qui a déjà évolué en double avec notre compatriote Sadio Doumbia (n°316), et qui s’est fait prendre par la patrouille.
Cette patrouille, c’est la Tennis Integrity Unit (TIU), qui a pour but de contrôler les dérives dues aux paris en ligne. Quand la TIU a eu vent des activités de Diego Matos, elle a été sans pitié : il a été banni à vie pour avoir influencé le résultat de plusieurs matches, et condamné à 125 000 dollars (113 000 euros) d’amende pour gains illégaux. Ainsi, Diego Matos a été condamné pour avoir influencé le résultat de dix matches de tournois du circuit ITF au Brésil, au Sri Lanka, en Équateur, au Portugal et en Espagne. De plus, il a été condamné pour refus de coopérer avec l’institution disciplinaire car il n’a pas accepté que son téléphone portable soit expertisé ou de donner des justificatifs de sa situation financière. Dans un communiqué, la TIU a tenu à préciser que Matos « ne pourra plus disputer ou assister à toute compétition organisée ou reconnue par les autorités du tennis. »
Le joueur brésilien est donc provisoirement suspendu depuis le 6 décembre dernier, dans l’attente de la conclusion de la procédure disciplinaire engagée par la TIU à son encontre. Il a également été convenu qu’il devra restituer les 12 000 dollars qu’il a reçus illégalement lors d’un tournoi en Équateur. Classé 580ème mondial à son meilleur en simple en 2012 et 241ème en double en décembre 2018, cette condamnation fait écho aux enquêtes qui avaient vues des joueurs français mis en cause en ce début d’année. Nous assistons en effet depuis plusieurs mois à une prise de conscience générale née d’un rapport indépendant alarmant portant sur le fléau des parties arrangées dans les tournois du circuit secondaire (Challengers et ITF). Commandé par les organisations dirigeantes du tennis, après des accusations en janvier 2016 juste avant l’Australian Open, celui-ci faisait état d’un « tsunami » de matchs truqués à l’échelle planétaire. Finalement, le plus terrible dans toute cette histoire est que l’on découvre le nom de ce joueur juste parce qu’il est trempé dans une sale affaire de matches truqués… Qui se serait intéressé, en France, à Diego Matos sans cette affaire ?
Crédit photos : @bgfinoahtour, @Tenisalmaximo
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