Ce dimanche, la finale de l’US Open entre Rafael Nadal (n°2) et Daniil Medvedev (n°4), qui a duré près de cinq heures (4h51), a été le point d’orgue de cet US Open. Ce match épique restera longtemps dans les mémoires, tout comme ce tournoi qui a vu l’avènement de jeunes joueurs, que ce soit dans le tableau féminin ou masculin. Voici une analyse détaillée des conclusions que l’on peut tirer de cette quinzaine passée à New York.
1/ Rafael Nadal, toujours au sommet de son art à 33 ans
L’Espagnol Rafael Nadal (n°2) a beaucoup de talent, ça on le savait depuis longtemps. Ce que l’on savait également, c’est qu’il a un mental d’acier. Cela s’est encore vu en finale ce dimanche, quand après s’être fait remonter de deux sets à zéro à deux sets partout, il est reparti au combat. Même à 5-2 en sa faveur dans le cinquième set, il a vu Daniil Medvedev (n°4) revenir, mais il a su resserrer la vis pour conclure 6-4 dans cette manche fatidique. Le Majorquin a lutté jusqu’au bout, il a cherché des solutions aux problèmes posés par le jeune joueur russe et cela a fini par payer puisqu’il a remporté son 19ème titre en Grand Chelem, le 4ème à l’US Open. Phénoménal, Nadal termine sa saison en Grand Chelem avec deux titres (Roland-Garros et US Open), une finale (Australian Open) et une demi-finale (Wimbledon).
2/ Daniil Medvedev, premier membre de la Next Gen en finale d’un Grand Chelem
Aucun joueur de 23 ans ou moins n’a encore atteint un tel niveau. Après un été meurtrier (titres à Washington et Cincinnati, finale à Montréal), Daniil Medvedev (n°4) a été le premier joueur de la nouvelle génération à disputer une finale en Grand Chelem. Et il aurait pu la gagner, à quelques points près… En tout cas, il a posé de grosses difficultés à Rafael Nadal (n°2) et cela promet pour l’avenir de ce joueur. Mené deux sets à zéro en finale, il est parvenu à revenir dans le match, à égaliser à deux jeux partout et à menacer le Majorquin jusqu’au bout. Qui aurait pu prédire cela ? Personne, mais le Russe n’avait rien à perdre après son bel été américain. Son potentiel semble infini et avec son jeu un peu vintage, Medvedev devrait faire des ravages à l’avenir, lui qui est désormais le 4ème joueur mondial derrière ce Big Three indétrônable.
3/ Novak Djokovic et cette inquiétante blessure à l’épaule…
Cette saison, Novak Djokovic (n°1) semblait vivre un conte de fées. Titré à l’Australian Open et à Wimbledon, tout allait bien pour lui, jusqu’à cette blessure à l’épaule survenue durant l’US Open. Avec la victoire de Rafael Nadal à New York, même sa place de n°1 mondial est en danger ! Cette blessure aurait commencé gêner le Serbe lors du Masters 1000 de Cincinnati, et qui se serait aggravée à New York, le poussant jusqu’à l’abandon en huitièmes de finale face au Suisse Stan Wawrinka (qui menait alors 6-4, 7-5, 2-1). cela n’est pas sans rappeler la blessure au coude qui avait empêché le Serbe d’évoluer à son meilleur niveau en 2017…
4/ Roger Federer, incapable d’imposer sa loi à New York
Aucun titre à l’US Open depuis 2008. Voici le triste bilan de Roger Federer (n°3). Avec l’âge, l’humidité toujours présente, un Grand Chelem qui arrive en fin de saison et des adversaires toujours redoutables, il est devenu de plus en plus difficile au Suisse de s’imposer à New York. Onze années nous séparent désormais de son dernier titre à l’US Open, et depuis il n’a joué « que » deux finales et trois demi-finales. Cette année, il a été très déçu de tomber en quarts de finale face au Bulgare Grigor Dimitrov (3-6, 6-4, 3-6, 6-4, 6-2), alors qu’il avait une réelle opportunité après la défaite de Novak Djokovic.
5/ Des étoiles naissent et d’autres refont surface
Mis à part les deux finalistes de cette édition 2019 de l’US Open, il y a eu deux phénomènes excitants au cours du tournoi : l’éclosion de l’Italien Matteo Berrettini et le retour au premier plan du Bulgare Grigor Dimitrov. Le premier s’est fait sortir en demies par Rafael Nadal, alors que le second a battu Roger Federer pour la première fois de sa carrière en quarts. Il y a aussi eu des joueurs inattendus qui ont élevé leur niveau de jeu, comme Andrey Rublev, Dominik Koepfer ou Hyeon Chung, qui en atteignant le troisième tour a posé la première pierre de son processus de récupération après une longue période de blessures.
6/ L’avènement de Bianca Andreescu au sommet du tennis
La Canadienne représente l’avenir du tennis féminin. En effet, Bianca Andreescu (n°5) a fait preuve d’une détermination et d’une maturité incroyables sur le court, malgré ses 19 ans. Polyvalente et dotée de capacités mentales hors norme, elle a ainsi remporté son premier titre du Grand Chelem en dominant la reine Serena Williams (n°9). Ce titre à l’US Open pourrait être la première pierre d’un véritable empire. Si la Canadienne est capable de gérer les émotions et les attentes que vont créer ce premier titre en Grand Chelem, elle pourrait écrire une nouvelle page de l’histoire du tennis féminin tant elle a semblé inaccessible pour ces rivales à New York.
7/ Serena Williams, obsédée par sa légende et rendue nerveuse
Depuis le début de l’année 2018, Serena Williams (n°9) a perdu les quatre finales du Grand Chelem qu’elle a disputées. C’est incroyable pour une joueuse de son rang, mais ce qui marque surtout, c’est la façon dont elle a perdu ces finales. À chaque fois, elle a été loin de son meilleur niveau et à chaque fois, elle s’est montrée nerveuse et fébrile. Si elle veut atteindre son Graal et remporter ce 24ème titre du Grand Chelem, l’Américaine va devoir augmenter son niveau de jeu quand elle arrive en finale et surtout dompter ses nerfs et oublier toutes les attentes qui lui tournent autour.
8/ Un blocage se crée dans le ventre mou du classement
Des joueuses comme Simona Halep (n°6), Naomi Osaka (n°4) et Karolina Pliskova (n°2) sont aujourd’hui incapables de briller de manière continue dans les grands tournois. Lors de cet US Open, l’Ukrainienne Elina Svitolina (n°3) a été la joueuse à sortir du lot dans ce ventre mou du Top 10 mondial, atteignant les demi-finales où elle n’a pas existé face à Serena Williams. Encore une fois, on note que dans le tennis féminin mondial, il est impossible de trouver une référence claire en termes de cohérence et de régularité et le classement s’en ressent puisqu’à chaque tournoi du Grand Chelem, il s’en retrouve chamboulé.
9/ Belinda Bencic, une promesse pour l’avenir
En atteignant les demi-finales de l’US Open, Belinda Bencic (n°10), âgée de 22 ans, a retrouvé des sommets qu’elle avait connus alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Pas préparée à la gloire, elle semble mieux dans sa tête et cela est très prometteur pour l’avenir de cette joueuse. Elle possède désormais un tennis beaucoup plus complet, ce qui lui permet de faire son apparition dans le Top 10 au classement WTA. De plus, elle peu s’appuyer sur une expérience et une maturité gagnées à travers des moments difficiles. Désormais, elle est prête à aller encore plus haut et ses adversaires n’ont qu’à bien se tenir !
10/ Et les Français dans tout ça ?
Le tennis français n’aura pas beaucoup brillé en Grand Chelem en 2019, malgré deux demi-finales chez les messieurs. Lors de cet US Open, nous avons cependant pu voir un Gaël Monfils (n°12) de retour à son meilleur niveau, et qui n’est pas passé loin de retrouver les demi-finales à New York. Éliminé en quarts de finale par l’Italien Matteo Berrettini au terme d’une énorme bataille de près de quatre heures, perdue en cinq sets 6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-7 (5), le Parisien a tout de même dû se sentir bien seul. Derrière lui, aucun autre joueur tricolore n’a atteint le troisième tour… Du côté des filles, ce fut encore pire ! Seule Fiona Ferro (n°61) a atteint le troisième tour, éliminée par la Chinoise Qiang Wang en deux sets 6-7 (1), 3-6. Hormis Ferro, elles n’ont été que deux au deuxième tour : Alizé Cornet (battue par Belinda Bencic en trois sets 4-6, 6-1, 2-6) et Kristina Mladenovic (battue par Ferro en trois sets 4-6, 7-6 (3), 3-6). Pire, la n°1 française, Caroline Garcia (n°31), a de nouveau été battue d’entrée. à quand une rébellion dans les rangs tricolores ?
Crédit photos : @usopen, @ATP_Tour
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