Analyses

Le circuit Challenger, la meilleure option pour effectuer un retour au plus haut niveau ?

Quand ils ont été blessés ou que leurs résultats sont en baisse, les plus grands joueurs n’hésitent plus à passer par le circuit Challenger pour revenir à leur meilleur niveau… avec un certain succès. Le dernier en date à tenter ce retour incroyable sera le Britannique Andy Murray (n°329), qui pendant l’US Open ira jouer le Challenger de Mallorca, au sein de l’académie de Rafel Nadal (n°2).


Pour beaucoup de gens, l’ATP Challenger Tour est une catégorie cachée au sein de l’écosystème mondial du tennis. Une sorte de deuxième division, pour les joueurs de catégorie inférieure qui sont méprisés quand ils vont la jouer, dans des tournois « low cost » cachés dans des lieux plutôt inhospitaliers. Il y a quelques années, personne ne voulait aller jouer sur ce circuit. Mais le sport évolue et les Challengers commencent à être vus pour ce qu’ils sont : une rampe de lancement pour tout joueur de tennis, une catégorie intermédiaire où le niveau est plus qu’assuré. Et ce changement dans l’appréciation du circuit Challenger s’est produit, en quelque sorte, par la présence de joueurs de tennis qui ont parfois connu les sommets, et qui ont décidé de redescendre d’un cran pour jouer en Challenger, les exposant ainsi aux médias et faisant en sorte que les gens voient que de grands matches peuvent s’y jouer. Le dernier en date à repasser par la case Challenger après une blessure sera le Britannique Andy Murray (n°329), qui disputera la semaine prochaine le Challenger de Mallorca, au sein de l’académie de Rafael Nadal (n°2).

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Cependant, en 2019, le circuit Challenger a déjà fait éclore de nombreuses perles. On se souvient notamment de la glorieuse semaine de l’Allemand Dustin Brown (n°164) au tournoi de Sophia-Antipolis, disputé à l’académie de Patrick Mouratoglou. Mais on peut aussi mettre en avant l’arrivée sur le circuit professionnel de l’Espagnol Carlos Alcaraz Garfia (n°583), qui à 16 ans est devenu le plus jeune joueur à remporter une victoire dans cette catégorie ou encore l’éclosion de l’Italien Jannik Sinner (n°131), 17 ans, qui a notamment été couronné à Bergame et LexingtonLe Canadien Félix Auger-Aliassime (n°19), vainqueur en 2017 du Challenger de Séville, s’est également servi du circuit Challenger comme d’une rampe de lancement. Ce même tournoi a été celui où un certain Rafael Nadal avait remporté ses premiers points ATPNous pouvons également citer l’exemple du Français Ugo Humbert (n°62), qui en 2018 a éclos en remportant trois titres aux Challengers de Ségovie, d’Ortisei et d’Andria. Cette année, il a également remporté le titre à Cherbourg, passant la barre du Top 100 pour s’installer désormais près du Top 60, à la 62ème place mondiale. Corentin Moutet (n°83), vainqueur en 2019 des Challengers de Chennai et Lyon, est aussi entré dans le Top 100 grâce à l’enchaînement de victoires sur ce circuit secondaire. Nous pourrions multiplier les exemples, qui ne manquent pas. C’est pourquoi, en quelque sorte, il est dommage que ce type de tournois ne soit reconnu que lorsque des joueurs de tennis qui ont été au top passent par ces tournois moins connus mais dont certains mériteraient autant de couverture médiatique que les plus grands tournois.

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Ceci étant dit, on peut affirmer que passer par la case Challenger peut réussir à un joueur de tennis professionnel. Les joueurs qui y prennent part sont d’excellents joueurs, et jouer ces tournois peut permettre à d’anciennes gloires de reprendre le rythme de la compétition après une blessure ou quand ils sont en manque de résultats. La seule grosse différence entre les tournois ATP et les tournois Challengers est que les joueurs qui disputent ces derniers n’ont pas la même expérience mentale : c’est la seule barrière qui les sépare des plus grands. Le Brésilien Gustavo Kuerten a été le dernier n°1 mondial à jouer dans cette catégorie mais depuis lors, les plus grands joueurs de tennis se rendent de plus en plus fréquemment sur des Challengers. Ils ne le font pas pour rester compétitifs entre des tournois comme Indian Wells ou Miami, mais pour évaluer à 100% leur véritable niveau tennistique. depuis le début de la saison 2018, nous pouvons citer quelques exemples de retours au plus haut niveau après être passé par des Challengers. Le Japonais Kei Nishikori (n°7) n’a pas joué toute la fin de saison 2017, après le Masters 1000 de Montréal. Après avoir fait l’impasse sur l’Australian Open en 2018, il était redescendu à la 24ème place mondial, lui qui s’était fait sa place dans le Top 10. Au mois de février, il disputait ainsi deux Challengers aux États-Unis, perdant d’entrée à Newport Beach pour ensuite s’imposer la semaine suivante à Dallas. Quelques semaines plus tard, il était de retour au plus haut niveau, se qualifiant pour la finale du Masters 1000 de Monte-Carlo et terminant 2018 dans le Top 10. Nous pouvons également citer l’exemple du Sud-Coréen Hyeon Chung (n°151), qui a effectué son retour sur le circuit Challenger après une blessure grave. Demi-finaliste à l’Australian Open en 2018, il a ensuite connu beaucoup de galères physiques, et son vrai retour s’est effectué le mois dernier au Challenger de Chengdu, qu’il a remporté pour son retour à la compétition. Après un quart de finale la semaine suivante à Yokkaichi, il dispute cette semaine les qualifications de l’US Open, où il a passé les deux premiers tours et n’est plus qu’à un match du tableau principal. dans une moindre mesure, plusieurs joueurs français ont utilisé à un moment donné les Challengers : nous pensons notamment à Richard Gasquet (n°34) ou Gaël Monfils (n°13), que nous avons déjà vu disputer le Challenger de Bordeaux lors de leur préparation pour Roland-Garros, alors qu’ils revenaient de blessure. Cette année, ce sont Jo-Wilfried Tsonga (n°66), de retour de blessure et Lucas Pouille (n°31), en manque de confiance et de matches, qui sont allés à Bordeaux. Pouille a même remporté le tournoi, se redonnant de la confiance avant de se rendre Porte d’Auteuil.

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Ce ne sont que quelques exemples, mais qui pourraient servir à Murray, qui tente un retour difficile en simple après son opération de la hanche. Ceci dit, passer par la case Challenger pourrait lui permettre de reprendre confiance en son corps et en ses coups. Nous ne savons pas encore s’il jouera d’autres tournois Challengers après Mallorca mais ce qui est sûr, c’est qu’il essaiera de s’en servir comme d’une rampe de lancement, comme bien d’autres avant lui.

Crédit photos : @rnadalacademy, @ATPChallenger, @SudOuest_Sport

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