Depuis le premier jour de cette quinzaine londonienne, il y a un élément qui fait débat : le gazon de Wimbledon serait très lent. Plus que les années précédentes ? Pour certain(e)s joueurs(euses), c’est une évidence. Pourtant, cela n’a pas empêché d’avoir des surprises dès le premier tour, tant chez les dames que chez les messieurs…
Il y a ceux qui regrettent la réelle lenteur du gazon à Londres
Ce lundi, plusieurs joueurs et joueuses sont montés au créneau pour dénoncer la lenteur du gazon à Wimbledon. Parmi ceux-là, il y a eu des habitués du tapis vert, comme l’Américain Denis Kudla (n°111), qui a déjà atteint les quarts de finale à Newport ou au Queen’s, et qui a par le passé remporté le Challenger d’Ilkley. Après sa victoire au premier tour face au Tunisien Malek Jaziri (6-4, 6-1, 6-3), l’Américain s’est ainsi plaint du terrain sur lequel il a évolué. « « Tout le monde pense qu’il faut un gros service et venir au filet. C’est vraiment le contraire. Ce sont les relanceurs et ceux qui bougent qui gagnent sur gazon. C’est définitivement le Grand Chelem le plus lent et de loin. Ces terrains sont maintenant tellement lents, c’est juste fou », a déclaré le joueur de 26 ans en conférence de presse, des propos relayés sur Twitter par le journaliste Ben Rothenberg.
Vainqueur du tournoi Premier d’Eastbourne la semaine dernière, Karolina Pliskova (n°3) a elle aussi commenté l’état du gazon du All England Club. « Le gazon est très haut et ça a pour conséquence que la balle ne fuse pas », a-t-elle déclaré en conférence de presse. « J’ai frappé de très bons coups en supposant qu’ils seraient gagnants, mais mon adversaire est venue les chercher. Il est difficile d’imposer son service sur un tel court. » Même le Belge Ruben Bemelmans, battu par Stan Wawrinka (3-6, 2-6, 2-6), y est allé de son petit commentaire, déclarant qu’il « avait l’impression de jouer sur terre battue. » Wawrinka a quant à lui ajouté, sur la lenteur de ce gazon : « Le gazon est plus lent et c’est logique car personne n’a été autorisé à jouer dessus. Les conditions sont donc nettement différentes que celle des courts réservés à nos entraînement. L’herbe est plus haute. C’est bien sûr une chose à laquelle on s’attend mais il faut aussi très vite s’adapter. Jouer en premier ce matin (lundi) à 11h, c’est toujours particulier mais j’aime bien, je préfère jouer tôt de toute façon et fouler ce gazon tout neuf, c’est toujours spécial, c’était un vrai billard. » Le joueur suisse semble donc être moins dérangé quand le gazon est frais et plus lent que quand il est un peu abîmé et plus rapide. Mais ce gazon est-il réellement encore plus lent que les années précédentes ?
Il subsiste quelques surprises et certains ont du mal à s’y adapter
Le gazon est la plus ancienne surface du tennis. Autrefois, trois tournois du Grand Chelem sur quatre s’y jouaient. Cependant, de nos jours, il ne reste que cinq petites semaines dans le calendrier. Les spécialistes de cette surface sont donc moins nombreux et il est vrai que le gazon a été ralenti pour permettre au plus grand nombre de s’exprimer sur le tapis vert. Au grand dam des gros serveurs… Cependant, certains joueurs ont encore du mal à s’adapter à une surface qui, même si elle a été ralentie, reste unique en son genre avec ce rebond si bas et cette balle qui fuse quand on la frappe à plat. Ainsi, chez les messieurs, trois des six premiers joueurs mondiaux se sont fait sortir d’entrée : Alexander Zverev (n°5) a été éliminé par le Tchèque Jiri Vesely (n°124) en quatre sets 6-4, 3-6, 2-6, 5-7 ce lundi, alors que Stefanos Tsitsipas (n°6) perdait contre l’Italien Thomas Fabbiano (n°89) en cinq sets 4-6, 6-3, 4-6, 7-6 (8), 3-6. Ce mardi, c’est Dominic Thiem (n°4), qui n’a décidément pas la main verte, qui a été sorti par l’Américain Sam Querrey (n°65) en quatre manches 7-6 (4), 6-7 (1), 3-6, 0-6. Du côté des dames, il y a également eu des surprises, avec l’élimination d’entrée de Naomi Osaka (n°2), battue par la Kazakhe Yulia Putintseva (n°39) en deux sets 6-7 (4), 2-6. Et ce n’est pas tout, puisque ce mardi des joueuses comme Garbiñe Muguruza (n°27), ancienne vainqueur à Wimbledon, ou encore Donna Vekic (n°22) se sont fait sortir. Alors, qui a dit que le gazon était trop lent et que c’était toujours les mêmes qui gagnaient ?
Finalement, cette histoire de lenteur de la surface, aussi réelle qu’elle puisse être depuis quelques années, reste une question de ressenti de la part des joueurs. Stan Wawrinka l’a dit, quand le gazon est frais et que l’on foule les courts du All England Club pour la première fois de la quinzaine, ces derniers semblent plus lent qu’au bout de quelques jours d’utilisation. Par ailleurs, un joueur comme Corentin Moutet (n°84), issu des qualifications et qui a brillamment passé le premier tour en disposant du Bulgare Grigor Dimitrov (n°49) en cinq sets 2-6, 3-6, 7-6 (4), 6-3, 6-1, a pensé tout le contraire des joueurs qui se plaignent de la lenteur du gazon. Comme il l’a déclaré après sa victoire : « Je ne juge pas leur avis, moi mon avis c’est que ça ne ressemble pas à de la terre battue, que c’est du gazon, que c’est plutôt rapide, enfin par rapport à la terre battue, après je n’ai pas joué sur tous les courts. Mais ce qui est sûr c’est que ça ne ressemble pas à la terre battue. » Comme quoi, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas !
Crédit photos : @Wimbledon, @usta
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