Nous en parlions déjà au mois de février lors de l’Open Sud de France, le tournoi ATP 250 de Montpellier : et si Nicolas Mahut (n°253) jouait sa dernière saison en simple ? Ce dimanche, lors de son exploit au premier tour de Roland-Garros face à l’Italien Marco Cecchinato (n°19), battu en cinq sets et plus de trois heures, le joueur tricolore a une nouvelle fois laissé entendre que cela pourrait être ses dernières apparitions en simple sur le circuit professionnel…
Un dernier Roland-Garros ressemblant à un jubilé ?
Ce dimanche, l’Angevin Nicolas Mahut (n°253), retombé bien loin au classement ATP et bénéficiaire d’une invitation pour disputer son dix-huitième Roland-Garros, est passé tout près de la défaite. Pas épargné par le tirage au sort, qui lui avait réservé le demi-finaliste surprise de l’édition 2018, l’Italien Marco Cecchinato (n°19), il a eu du mal à entrer dans son match. Programmé sur le tout nouveau court Simonne-Mathieu, il était pourtant écrit que Mahut ne pouvait pas en rester là, surtout s’il s’agit bien de son dernier Grand Chelem joué Porte d’Auteuil. Ce nouveau court semble d’ailleurs être fait pour vivre des exploits, des remontées fantastiques et des matches de joueurs tricolores hors du commun, grâce à la proximité du public et à la résonance crée par les serres qui entourent ce court semi-enterré.
Et Nicolas Mahut ne s’y est pas trompé : dans cette ambiance survoltée, il est parvenu à remonter un handicap de deux sets à zéro. D’abord mené par Cecchinato dans les deux premières manches (2-6, 6-7 (8)), l’Angevin est ensuite parvenu à se remobiliser et à imposer son jeu d’attaquant, allant même jusqu’à offrir au public un retour bloqué en revers à une main digne de ses plus grands matches en double, lui le spécialiste de cette discipline. Après trois heures et dix-huit minutes de match, Mahut pouvait lâcher sa raquette et lever les bras au ciel : il venait de créer l’exploit et de battre l’Italien en cinq sets 2-6, 6-7 (8), 6-4, 6-2, 6-4 ! Aux anges, Mahut déclarait en conférence de presse : « C’est de loin ma plus belle victoire à Roland. C’est vrai, je n’en ai pas eu cinquante ! Celle-là, je m’en souviendrai, sur ce court qui est extraordinaire. J’avais dit que s’il y avait une possibilité, j’aimerais bien jouer là… Je sentais qu’il pouvait y avoir une ambiance incroyable. C’est un court génial pour les attaquants. » La question que tout le monde se pose maintenant est de savoir si c’est vraiment sa dernière année sur le circuit en simple ou pas… Voici la réponse de l’intéressé, qui n’a pu éviter la question en conférence de presse : « Je ne sais pas quoi vous dire. Si je vous dis oui, ça veut dire que j’arrête. Si je vous dis non, je ne serai pas tout à fait honnête. » Avec ce genre d’émotions, il est vrai que ça doit donner envie de continuer… Nous devrons donc attendre un peu pour avoir une réponse définitive. Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est que Nicolas Mahut a failli ne jamais disputer cette édition 2019 de Roland-Garros…
Nicolas Mahut à deux doigts de rendre sa wild card
En effet, souvent blessé ces derniers temps, l’Angevin est devenu un joueur de simple par intermittence, se concentrant surtout sur le double. Il n’avait plus remporté le moindre match sur le circuit principal depuis neuf mois. Et comme il l’avait déjà dit en février, il a failli tout laisser tomber plusieurs fois. Dont ici à Roland-Garros. Cependant, c’est le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, Sébastien Grosjean, qui a insisté, appuyé par le DTN, Pierre Cherret, et Thierry Champion. Ils sont parvenus à convaincre Guy Forget, le directeur du tournoi, d’attribuer une invitation à Mahut. « Il y a des personnes qui ont pris des risques en me donnant cette wild-card, ce n’était pas évident », a admis ce dernier en conférence de presse. « Je n’ai pas bien joué dernièrement, j’ai été blessé ces dernières semaines. Alors je les remercie de cette confiance. » Pourtant, vendredi dernier, il y a neuf jours, l’Angevin ne se sentait plus digne de cette invitation, qu’il a failli refuser alors. « Pour l’anecdote, le vendredi avant les qualifications, l’entraînement ne s’était pas bien passé, j’avais très mal au dos », a-t-il expliqué. « Je voulais rendre ma wild-card. Je ne me sentais pas prêt. » Il a fallu que son staff et son épouse le convainquent de ne pas se précipiter. « Le staff m’a demandé de prendre mon temps. Les coaches ne m’ont pas lâché, ma femme aussi qui me disait tous les soirs : ‘Ne te mets pas de pression, lâche prise, ça va bien se passer.’ J’ai été récompensé. » Et il a donc bien fait de les écouter, sans quoi il n’aurait pas vécu ces émotions dimanche.
La suite ? Avant de parler de der des der ou de retraite anticipée, Mahut a un deuxième match à jouer Porte d’Auteuil. Ce sera au deuxième tour, face à l’Allemand Philipp Kohlschreiber (n°53), un autre trentenaire du circuit. Le Français demandera-t-il à revenir sur le court Simonne-Mathieu ? Il ne voudrait pas abuser : « J‘ai déjà demandé beaucoup de choses ! La wild-card, jouer sur le court des Serres mon premier tour, entrer en double après mon match de simple… J’ai un crédit limité quand même. » Mais peut-on vraiment refuser quelque chose à Nicolas Mahut ?
Crédit photos : @SudOuest_Sport, @FFTennis, @dogukandilber, @Tennis
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