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Grégoire Barrere : « Mes envies seraient de rentrer rapidement dans le Top 100 puis d’intégrer le Top 50 »

Pour la deuxième fois sur notre blog, nous avons eu la chance d’interviewer Grégoire Barrere (n°131), joueur français très abordable et sympathique. La première fois qu’il avait répondu à nos questions, c’était en 2018 après sa première victoire en Challenger à Lille. Cette fois-ci, nous sommes revenus avec lui sur son deuxième titre obtenu en Challenger à Quimper, en partageant avec lui quelques mots sur son parcours en Bretagne où il a notamment battu la tête de série n°1. Nous avons ensuite voulu parler de choses plus personnelles avec Grégoire, comme ses craintes et ses attentes au niveau professionnel. Enfin, nous sommes revenus avec lui sur l’affaire des matches truqués, qui a ébranlé le tennis français il y a quelques semaines. Voici une interview sans concession, avec un joueur en pleine progression et qui n’a pas peur de bientôt franchir la barre du Top 100.

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Bonjour Grégoire, vous venez de remporter votre deuxième titre en Challenger à Quimper ce dimanche, quel est votre sentiment au terme de cette semaine victorieuse ?

Je suis très content, très content de moi, du niveau de jeu et de constance que j’ai pu avoir toute la semaine, malgré les matches compliqué que j’ai eus. Ça fait du bien de débuter l’année avec un titre.

En finale, vous avez perdu le premier set face à Daniel Evans, comment êtes-vous parvenu à renverser la tendance ? Vous avez changé d’option tactique en cours de match ?

J’ai surtout essayé de ne pas m’affoler et d’analyser ce qui n’allait pas. J’ai commencé à jouer un peu plus dans son coup droit, à le faire bouger et faire moins d’erreurs.

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Sur votre parcours, vous avez battu deux de vos compatriotes (Calvin Hemery et Mathias Bourgue). On sait qu’il n’est jamais facile de jouer un autre joueur français, comment gérez-vous cela sur le court ?

C’est sûr que c’est toujours compliqué, j’avais toujours perdu contre les deux. Mais j’ai essayé de rester agressif et que le match se joue en fonction de ce que je faisais et non me mettre à reculer pour laisser le jeu à mon adversaire. On se connait très bien donc il faut savoir appuyer sur ses forces dans ces matches.

Par ailleurs, vous avez sorti Hubert Hurkacz au troisième tour, tête de série n°1 du tournoi et membre du Top 100. Cette victoire en trois sets a-t-elle été essentielle pour vous apporter de la confiance et aller jusqu’au bout en finale ?

C’est sûr que ça m’a donné de la confiance car j’avais fait un bon match, j’ai été constant sans avoir l’impression de surjouer. Donc je savais qu’en gardant ce cap, je pouvais aller loin cette semaine-là.

DyaRtYjUwAAfZ0QAprès Lille l’année dernière, c’est votre deuxième titre en Challenger, qui plus est en France. Cela vous réussit de jouer à domicile, dirait-on ? Comment expliquez-vous cela ?

J’adore jouer en France, ma copine peut me rejoindre le week-end. C’est toujours plus agréable. Les conditions de jeux sont proche des tournois ATP 250, très souvent. L’organisation est toujours très bien donc c’est sûrement pour ces raisons que j’aime y jouer et que j’y joue bien.

Grâce à ce nouveau titre, vous atteignez ce lundi votre meilleur classement à l’ATP, une 131ème place mondiale. Le Top 100 ne semble plus très loin, vous pensez-vous capable d’y entrer dans les mois qui viennent et pourquoi pas de vous attaquer au circuit ATP ensuite ?

C’est sûr que je m’en approche. Après, il faut encore beaucoup de points car il y a une bonne différence au niveau des points à ce classement. Je ne me focalise pas là-dessus. Je fais ce que j’ai à faire, et on verra bien mon classement dans six mois. Je vais essayer de jouer des qualifications de tournois ATP quand je rentrerais dans les tableaux, dès que possible.

DygB9MNW0AEwUcuAvec qui vous entraînez-vous ? Que vous apporte votre entraîneur au quotidien ? Vous fait-il plus progresser sur votre jeu ou travaillez-vous également sur l’aspect mental ?

Je m’entraîne à la All In Academy à Paris avec Mathieu Rodrigues, Marc Gicquel, Nicolas Copin et Florent Taupy pour le physique depuis août 2017. On travaille beaucoup sur mon service, mon coup droit et le jeu vers l’avant.

Il y a quelques jours, une affaire a fait grand bruit dans le tennis français : les matches truqués. Avez-vous déjà été approché, et si tel est le cas, comment avez-vous réagi ? Que pensez-vous du fait que certains joueurs puissent craquer et se laisser prendre dans les filets des parieurs ?

J’ai déjà été approché deux fois via Instagram. Des messages du style ‘on pourrait travailler ensemble’ mais à chaque fois j’ai relayé les messages à la TIU (Tennis Integrity Unit, ndlr). Je ne comprends pas que des joueurs puissent craquer, même si ce n’est pas toujours facile dans les Futures de gagner sa vie. Il y a toujours des moyens de s’en sortir, moins voyager (il y a quand même beaucoup de tournois en France ou proche à moindre frais), du coup je suis monté au classement en gagnant presque toujours mes points en France. On peut aussi faire les matches par équipe et des tournois français à côté pour financer ses frais. Lorsqu’on se lance dans une carrière, on sait dès le début qu’on va perdre beaucoup d’argent pendant plusieurs années, jusqu’à y arriver si on y arrive. Alors, si on débute le circuit en ayant peur de ne pas gagner d’argent et qu’on passe son temps à se plaindre de ne rien gagner, il fallait tenter l’aventure dans un autre sport ou un autre métier à la base. Donc pour moi, les joueurs qui se laissent prendre dans les filets des parieurs n’ont aucune excuse.

Finissons sur une note un peu plus personnelle. Rencontrez-vous parfois des difficultés dans votre métier de joueur professionnel (financières, humaines ou autres) ?

Pour moi, les difficultés sont surtout de devoir partir loin de chez soi toute l’année, d’enchaîner les voyages, avec du temps perdu dans les aéroports à attendre. Hormis cela, on vit de notre passion et c’est une chance que l’on a !

DyT9gayU8AICE61Comment gérez-vous votre vie au quotidien ? N’est-il pas trop lourd de voyager tout le temps ? Est-il facile de se faire des amis, de créer des liens avec les gens qui vous entourent sur le circuit ?

En fin d’année, cela devient pesant de devoir faire sa valise, de laisser ma copine à la maison et de prendre l’avion. Après, on se retrouve souvent sur les tournois avec les joueurs, donc on se lie d’amitié avec plein de monde. Et c’est important d’avoir deux ou trois personnes sur qui on peut toujours compter pour nous remonter le moral quand cela devient plus dur.

Pour finir, quelles sont vos craintes en tant que joueur professionnel ? Et quelles seraient vos envies ?

En ce moment, je ne dirais pas que j’ai des craintes car tout va bien, et si jamais je n’y arrive pas je me dis que j’aurais tout donné, donc je n’aurais pas de regrets. Et mes envies seraient de rentrer rapidement dans le Top 100 puis d’intégrer le Top 50 un jour, et de bien figurer dans les tournois du Grand Chelem.

Merci Grégoire d’avoir accepté de répondre à nos questions, nous vous souhaitons le meilleur pour la saison 2019 !

Merci !

Propos recueillis par Yannick Giammona pour « Jeu, Set Et Match »
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