Analyses

Australian Open – 10 choses à retenir du premier Grand Chelem de la saison

Ça y est, il faut s’y faire, le premier tournoi du Grand Chelem de la saison 2019 est bel et bien terminé. Finies les nuits blanches et les matinées à vous faire un résumé de la journée à Melbourne… Et si on prolongeait un tout petit peu le plaisir ? Voici, rien que pour vous, les dix éléments les plus importants que nous retenons de cette édition passionnante de l’Australian Open !


1/ La fin de carrière d’Andy Murray ?

dw3xwm4xqaafhmgC’était une des images émouvantes de cette quinzaine, avant même le début du tournoi. En larmes, le Britannique Andy Murray (n°225) avait annoncé le vendredi précédant le début du tournoi qu’il ne pouvait plus jouer, à cause de la douleur à la hanche droite encore présente un an après son opération. Cette annonce avait provoqué un flot d’hommages affectueux de la part de joueurs de toutes les époques. Finaliste à cinq reprises de l’Australian Open, l’Écossais a fixé la date de son dernier match à Wimbledon, où il espère pouvoir $être présent. Il aura alors 32 ans, mais il a reconnu qu’il ne pourrait peut-être pas aller aussi loin. À Melbourne, Murray a eu dernier baroud d’honneur : mené deux sets à zéro par l’Espagnol Roberto Bautista Agut (n°18) au premier tour, il a réussi à revenir pour le pousser dans un cinquième set perdu 6-2, sous l’ovation du public australien. « Si c’était mon dernier match aujourd’hui, ce serait une excellente façon de terminer », a confié Murray à une foule en ébullition, composée de sa mère Judy et de son frère, champion de double, Jamie.

2/ Le Grand Chelem en carrière de Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut

dyap1idxgag-dxmCe que la paire française a accompli à Melbourne est exceptionnel. Incrédules, eux-mêmes avaient du mal à se rendre compte de ce qu’ils venaient de réaliser ce dimanche. Vainqueurs en double à l’Australian Open, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut ont remporté tous les tournois du Grand Chelem, et ce alors qu’ils n’ont commencé à jouer ensemble qu’en 2015. Ils ont ainsi remporté l’US Open en 2015, Wimbledon en 2016, Roland-Garros en 2018 et donc l’Australian Open en 2019. Vainqueurs de six des neuf Masters 1000, finalistes dans chacun d’entre eux sauf Shanghai (où ils ne jouent jamais), ils ont tout raflé sur leur passage. Il ne leur manque qu’à ramener une médaille d’or aux Jeux Olympiques et à remporter les ATP Finals pour boucler la boucle. Ils sont devenus, par ailleurs, la huitième paire de l’histoire du jeu à compter les quatre titres du Grand Chelem. Ils sont désormais élevés au rang de légendes comme Bob et Mike Bryan, ou encore Todd Woodbridge et Mark Woodforde, des références de la discipline !

3/ Serena Williams n’a pas surmonté le traumatisme de l’US Open

dxbwcbqx4aekw6zL’Américaine Serena Williams (n°11) a été plus que magnanime dans sa défaite en quarts de finale contre la Tchèque Karolina Pliskova (n°5), qui était menée 56-1 dans le troisième set avant que Williams ne se torde la cheville et ne parvienne pas à conclure. Bien que sa cheville gauche ait été frappée sur son premier point du match et qu’elle n’a pas marqué un point au service pour le reste de la partie, la septuple championne a refusé de citer cette blessure pour sa défaite, ce qui lui a valu tout le mérite de son adversaire. Les signes que Serena compensait sa terrible sortie en finale du dernier US Open, lorsque la controverse de son effondrement final a submergé l’instant de la victoire de la Japonaise Naomi Osaka (n°1). Serena Williams avait ensuite dû faire face à une tempête de critiques. Gagner contre Pliskova aurait signifié une revanche en demi-finales contre Osaka. Internet aurait alors explosé.

4/ Le pétage de plombs de Pablo Carreño Busta

dxckbv0uwaau-afJamais nous n’avions vu un joueur exploser de la sorte. Pourtant, le lundi 21 janvier, l’Espagnol Pablo Carreño Busta (n°23) est totalement sorti de ses gonds, c’est le moins que l’on puisse dire ! En huitièmes de finale, il a failli sortir le Japonais Kei Nishikori (n°9), pas dans sa meilleure forme. L’Espagnol a tout d’abord mené deux manches à rien, avant de voir son adversaire revenir. La cinquième manche était très serrée et les deux hommes ont dû se départager au super tie break, joué en dix points désormais à l’Australian Open. Carreño Busta a pris l’avantage, allant jusqu’à mener 8 points à 5. C’est là que le tournant du match est survenu. Sur une décision de l’arbitre discutable, mais qui semblait plutôt juste dans un tel contexte, l’Espagnol a estimé s’être fait voler un point. En effet, suite à un challenge un peu litigieux et une annonce faute d’un juge de ligne un peu tardive, l’arbitre de chaise n’a pas voulu faire rejouer le point et l’a accordé à Nishikori. Mais ce qu’il faut préciser, c’est que dans l’autre sens,  le Japonais aurait également pu se sentir lésé. Quoiqu’il en soit, l’Espagnol était agacé et il n’a plus marqué un seul point, laissant Nishikori s’en sortir 10 points à 8. Carreño Busta est alors parti en vrille : il n’a pas serré la main de l’arbitre et il a jeté son sac par terre, du jamais vu ! Il est reparti en braillant comme jamais, se sentant victime d’une grave injustice…

5/ Lucas Pouille, nouvelle égérie de l’égalité des sexes

dxlhuroxgaastsaLe Français Lucas Pouille (n°17) a non seulement joué pour la première fois de sa carrière les demi-finales d’un Grand Chelem à Melbourne (effaçant un record de 0-5 à l’Australian Open), mais il a également chipé le titre de champion de l’égalité des sexes à Andy Murray. Désormais entraîné par une femme, Amélie Mauresmo, le Nordiste a déclaré pendant le tournoi : « Je pense que les temps ont changé. (Murray) l’a fait en premier, c’est pourquoi il a reçu tant de messages. C’est dommage que ce soit arrivé. Je ne comprends pas. Les hommes entraînent les femmes, alors pourquoi pas le contraire ? » Le duo Pouille-Mauresmo semble rencontrer mois d’adversité que l’ancien duo Murray-Mauresmo. Un signe de progrès ?

6/ Pas de prise de pouvoir de la Next Gen, qui a cependant progressé…

dxctxylx0aemr2hLa Next Gen était très attendue cette année à l’Australian Open, après les quelques titres remportés par des joueurs de la jeune génération à la fin de l’année 2018. Nous pensons notamment à Karen Khachanov (n°11), titré au Rolex Paris Masters, ou encore à Alexander Zverev (n°3), qui avait battu Roger Federer (n°6) et Novak Djokovic (n°1) pour remporter les ATP Finals à Londres. On pourrait également citer le Grec Stefanos Tsitsipas (n°12), vainqueur des Next Gen ATP Finals et auteur d’une exceptionnelle progression la saison dernière. Pourtant, même si certains jeunes loups ont montré de beau x signes de progression, aucun ne s’est invité en finale pour empêcher un des vieux briscards du circuit de soulever le trophée. Zverev, le leader de la jeunesse, était dans un état catastrophique, à l’instar de sa raquette, après s’être fait sortir dès les huitièmes de finale par le Canadien Milos Raonic (n°14). Denis Shapovalov (n°25) et Daniil Medvedev (n°16) ont quant à eux subi la loi du n°1 mondial Novak Djokovic, tout comme Alex de Minaur (n°28) a été roué de coups (gagnants) par le n°2 mondial Rafael Nadal. Les meilleurs membres de la Next Gen auront donc été Frances Tiafoe (n°30), quart de finaliste pour la première fois en Grand Chelem après avoir battu Kevin Anderson (n°5) et Grigor Dimitrov (n°24) et Stefanos Tsitsipas, qui a de son côté créé la sensation du tournoi en éliminant Roger Federer en huitièmes. Mais ces deux joueurs se sont heurtés ensuite à… Rafael Nadal, encore lui ! Conséquence, à eux seuls, Djokovic et Nadal ont éteint tous les espoirs de voir un jeune joueur aller en finale ou soulever la coupe.

7/ Ashleigh Barty, l’espoir de toute une nation

dx93duhucayrpsyChez les messieurs, les espoirs des Australiens ont vite été réduits à néant. Kyrgios, Tomic et Kokkinakis ont bien vite disparu du tableau, et le jeune Alex de Minaur (n°28) s’est heurté dès le troisième tour à un roc nommé Rafael Nadal (n°2). Nos amis de l’hémisphère sud ont donc dû se tourner vers le tableau féminin pour voir une de leurs représentantes se hisser en quarts de finale pour la première fois de sa jeune carrière ne Grand Chelem. Il s’agit d’Ashleigh Barty (n°14), qui en cesse de progresser depuis la saison dernière. Âgée de 22 ans, elle a notamment dominé la Russe Maria Sharapova (n°29), qui avait éliminé la championne en titre Caroline Wozniacki (n°9), en huitièmes de finale au bout de 2h22 de jeu. Elle a malheureusement perdu ensuite en quarts de finale face à Petra Kvitova (n°2) en deux sets 6-1, 6-4 mais elle devrait retrouver les sommets plus souvent tant son niveau a été exceptionnel.

8/ L’émotion de Petra Kvitova, revenue de très loin

dxwixwsu8aaubf9Petra Kvitova (n°2) a connu sa première défaite en finale d’un tournoi du Grand Chelem, mais un peu plus de deux ans après son agression au couteau à son domicile, la double vainqueur de Wimbledon a retrouvé le plus haut niveau et à mis ses doutes de côté. La Tchèque s’est qualifiée pour la finale sans perdre le moindre set, et elle a sauvé trois points de match sur son service à 3-5 dans le deuxième set lors de la finale face à Naomi Osaka (n°1), pour amener la Japonaise dans une troisième manche. Elle aurait même pu devenir n°1 mondiale en cas de victoire… « J’ai déjà gagné il y a deux ans », a déclaré la joueuse de 28 ans, qui a raté le titre et la première place. « Je ne savais pas si j’allais tenir la raquette à nouveau. Je la tiens, alors c’est bien. Ce n’est pas la fin. Ouais, je suis de retour, à coup sûr. » Kvitova est désormais n°2 mondiale, mais l’histoire retiendra son abnégation et son incroyable retour aux sommets.

9/ Naomi Osaka, première japonaise n°1 mondiale de l’histoire

dx69w8wwoaeixp2Pas moins de onze joueuses avaient une chance de devenir n°1 mondiale à Melbourne, y compris celle qui occupait ce rang au début du tournoi, la Roumaine Simona Halep (n°3). La Japonaise Naomi Osaka (n°1) a été la dernière joueuse debout, battant Petra Kvitova (n°2) six jeux à quatre dans le troisième set d’une finale à rebondissements. Osaka est ainsi la plus jeune joueuse à atteindre le sommet du classement depuis Caroline Wozniacki en 1990. Le changement de génération est une réalité dans le tennis féminin, alors qu’on ne cesse d’en parler chez les hommes et qu’il se fait attendre. La jeune américaine de 17 ans Amanda Anisimova (n°62) est la plus jeune femme à avoir atteint les quarts de finale depuis 2007. Osaka, qui était déjà la première japonaise vainqueur d’un Grand Chelem, est maintenant la première joueuse asiatique à se classer n°1 mondiale.

10/ La domination sans partage de Novak Djokovic, notamment en finale

dx_goxax4aacb-mPour leur 53ème affrontement, on s’attendait à un match plus serré entre Novak Djokovic (n°1) et Rafael Nadal (n°2), en finale de l’Australian Open. ce fut peut-être le plus court. Pourtant, leur dernière rencontre en demi-finales à Wimbledon en 2018 avait d^pu se décider au cinquième set, où le Serbe s’était imposé dix jeux à huit. Leur dernière finale à Melbourne, en 2012, avait quant à elle duré quasiment six heures ! Mais le niveau de Djokovic a été époustouflant. Sur l’ensemble du match, il n’a fait que neuf fautes directes, pour 34 points gagnants… Il a donc remporté un septième titre record à l’Australian Open, qu’il est le seul à détenir devant Roger Federer et Roy Emerson (6 titres). Depuis son retour après son opération au coude début 2018, le Serbe détient donc trois Grands Chelems sur quatre. Il ne lui manque plus qu’à s’imposer à Roland-Garros au mois de juin prochain et il détiendra les quatre, réalisant ainsi le Grand Chelem sur deux saisons, comme en 2015-2016…

Crédit photos : @AustralianOpe, @WTA, @ATP_Tour

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