Pour sa première demi-finale dans un tournoi du Grand Chelem, Lucas Pouille (n°31) sera opposé à une montagne ce vendredi à partir de 19h30 (9h30, heure française). En effet, le défi sera grand face au n°1 mondial Novak Djokovic, qui n’a perdu que deux sets et s’est économisé en quarts de finale avec l’abandon de Kei Nishikori (n°9) à 6-1,4 -1 après seulement 52 minutes de jeu. Alors, le Nordiste peut-il créer l’exploit, comme quand il avait battu Rafael Nadal à l’US Open en 2016 ?
Novak Djokovic, un adversaire dangereux mais pas impossible à battre
Il a vécu presque deux ans d’errances après son titre à Roland-Garros en 2016, le tout ponctué par une blessure au coude dont il aura dû se faire opérer. Seulement, depuis le mois de juillet dernier, Novak est redevenu Djokovic l’impérial. En six mois, il a remporté deux titres du Grand Chelem (Wimbledon et l’US Open) et il a repris les commandes du tennis mondial. À Melbourne, il n’a passé que 10h36 sur les courts, soit deux heures et huit minutes en moyenne par match. Pas de quoi le fatiguer outre mesure. Sur le papier, le Serbe est le grand favori, lui qui détient quatorze titres du Grand Chelem, alors que son adversaire n’avait jamais fait mieux que les quarts (Wimbledon et US Open 2016). De plus, Lucas Pouille n’avait plus gagné un match dans un tableau principal depuis l’été dernier… Oui mais voilà, quand on arrive en demi-finale, il ne faut pas croire tout ce qui est écrit sur le papier !
Après son match serré face au Russe Daniil Medvedev (n°16) en huitièmes de finale, Djokovic déclarait : « Parfois, c’est plus facile à dire qu’à faire. Tout dépend de ce que vous ressentez. Parfois, vous savez, vous êtes un peu plus hésitant parce que vous êtes plus serré. » Et c’est peut-être là que réside la clé du match pour Pouille. Le Serbe est bien de retour au sommet du classement, il a redécouvert son talent et les grands titres, mais il n’a que six mois dans cette nouvelle vie. Sa confiance n’est pas aussi fiable qu’elle l’était avant Roland-Garros 2016. Concernant son futur adversaire, qu’il n’a jamais joué en match officiel, le n°1 mondial a déclaré : « C’est drôle que nous jouions la première fois l’un contre l’autre.Nous nous sommes entraînés plusieurs fois ensemble. Nous nous connaissons évidemment depuis longtemps. Et c’est parti. Nous verrons, ce sont les demi-finales. Je suis sûr que nous souhaitons tous les deux aller en finale. J’espère que nous pourrons tous les deux être frais et en forme et donner un excellent spectacle. »
Lucas Pouille doit confirmer son renouveau
Nous vous en avons déjà parlé, la métamorphose de Lucas Pouille est saisissante. Dans le jeu, elle se traduit par un service efficace, un retour percutant, plus de régularité, de variations et de justesse dans l’échange, et une présence globalement incisive sur les points importants. Une panoplie précieuse à l’heure de défier Djokovic. Le Nordiste tire lui-même une satisfaction de ses dix premiers jours passés à Melbourne, comme celle « d’avoir battu des joueurs contre qui il n’aimait pas spécialement jouer. » Comme il l’a déclaré : « Milos (Raonic), à chaque fois que je l’avais joué, je n’avais aucune chance, j’existais à peine. Borna (Coric), c’est un joueur qui appuyait sur pas mal de lacunes que je pouvais avoir. Les battre, ça prouve que j’ai réussi à les combler ou, en tout cas, à progresser dans beaucoup de domaines. » La transformation est aussi physique. Allégé de quelques kilos superflus, Pouille se sent encore en pleine forme après cinq matches. « À aucun moment, je n’ai vraiment ressenti de fatigue », a-t-il ajouté. « C’est extrêmement positif. » Tout serait alors encore possible concernant l’issue de cette demi-finale…
Notons par ailleurs qu’Amélie Mauresmo n’est pas étrangère à cette métamorphose de Lucas Pouille. Cette semaine à Melbourne, la Française, âgée de 39 ans, a de nouveau de nombreux regards sur elle, cette fois en tant que coach. La rapidité avec laquelle son partenariat avec Pouille porte ses fruits est remarquable. « Je pense qu’elle apporte beaucoup de confiance à mon jeu, à ma personnalité, à mon état d’esprit », a déclaré le Nordiste. Cependant, Mauresmo est consciente que le match à venir sera le plus difficile pour son poulain. « Évidemment, la marche est extrêmement haute », a-t-elle constaté. « La tâche est très compliquée. C’est peut-être un des plus gros tests à affronter. » De son côté, Pouille avec son plaisir retrouvé, savourait : « C’est un grand champion, l’un des plus grands de tous les temps. C’est excitant de jouer contre lui sur le Central de Melbourne en demi-finales d’un Grand Chelem. C’est juste génial. »
Que faire pour battre le n°1 mondial ?
Selon Patrick Mouratoglou, consultant pour nos confrères d’Eurosport, le Tricolore devrait s’appuyer sur l’aspect tactique du match. Pour l’entraîneur de Serena Williams, Pouille devrait utiliser le chop en revers parce que Djokovic n’aime pas ce coup. Le Français devrait jouer beaucoup au centre et s’armer de patience pour priver le Serbe de vitesse et d’angles. Enfin, le Nordiste devrait rester coller sur sa ligne de fond pour contrer le n°1 mondial long de ligne. Le service de Pouille sera aussi capital, lui qui a progressé dans ce domaine et fera face à un des meilleurs relanceurs du circuit. Finalement, s’il fait un match plein, il pourrait s‘inviter pour la première fois en finale d’un tournoi du Grand Chelem, onze ans après Jo-Wilfried Tsonga, à l’Australian Open déjà (2008), en faisant chuter le n°1 mondial. Ce qui ajouterait à ce tableau une touche sensationnelle.
Crédit photos : @AustralianOpen, @ATP_Tour
À LIRE AUSSI :
Qui pourra arrêter Rafael Nadal à l’Australian Open ?
1 réflexion au sujet de “Lucas Pouille est-il capable de dominer Novak Djokovic en demi-finales de l’Australian Open ?”