Étrangement, la victoire du Grec Stefanos Tsitsipas (n°15) sur le Suisse Roger Federer (n°3) ce dimanche en huitièmes de finale de l’Australian Open nous rappelle une passation de pouvoir, opérée il y a un peu moins de vingt ans, entre Pete Sampras et ce même Federer. C’était en 2001, au même stade de la compétition à Wimbledon. L’Américain était alors déjà devenu une légende, comme le Suisse aujourd’hui. Et il s’était fait voler la vedette dans un tournoi du Grand Chelem où il avait gagné les deux éditions précédentes (il s’était même imposé même les quatre années précédentes, pour être plus précis). Comme Federer face à Tsitsipas il y a moins de deux jours… Alors, excusez-nous, mais nous sommes très tentés de faire le parallèle entre ces deux sortes de transitions entre deux générations du tennis.
Il y a 18 ans, Federer était à la place de Tsitsipas
Difficile de ne pas faire le parallèle entre ces deux victoires. En 2001, Roger Federer était une star montante du circuit ATP, alors âgé de 19 ans. Stefanos Tsitsipas a aujourd’hui 20 ans. En 2001, Federer était classé 15ème joueur mondial, tout comme le Grec aujourd’hui. Et à l’époque, le Suisse affrontait l’Américain Pete Sampras, considéré comme le meilleur joueur de l’histoire du tennis. Tout comme Tsitsipas face au Suisse ce dimanche. Enfin, Federer avait battu Sampras en huitièmes de finale à Wimbledon, tout comme le Grec l’a éliminé à l’Australian Open ce dimanche, également en huitièmes. C’est donc trop tentant de revenir sur cette victoire qui a forgé le G.O.A.T.
Le lundi 2 juillet 2001, un vent nouveau avait soufflé sur le tennis mondial. Roger Federer battait en huitièmes de finale son idole Pete Sampras, 29 ans, tenant du titre pour la septième et dernière fois, dans son jardin de Wimbledon. Sampras était le maître des lieux, il n’avait plus perdu à Wimbledon depuis 1996. Vainqueur des quatre dernières éditions, l’Américain se présentait sur le Centre Court fort d’une série de 31 victoires consécutives sur le gazon anglais. Federer foulait lui pour la première fois cette enceinte mythique et le match allait tenir ses promesses. Le Suisse l’emportait en cinq sets 7-6 (7), 5-7, 6-4, 6-7(2), 7-5 après trois heures et quarante-et-une minutes de match, empêchant ainsi l’Américain de remporter son centième match sur gazon. On se rappelle des images du Suisse tombant à genou sur le gazon londonien, et des larmes qui avaient coulé le long de ses joues au moment de serrer la main à son idole au filet. Ce fut l’unique rencontre entre Federer et Sampras.
Tsitsipas prive Federer d’un 100ème trophée et le pousse vers la sortie…
C’est fou comme parfois, l’histoire semble se répéter… Des similitudes entre ce match de 2001 et celui de 2019 à Melbourne, on pourrait en trouver d’autres, presque 18 ans après. Tout cela représente ainsi beaucoup dans le monde du tennis à l’heure où Roger Federer, âgé de 37 ans (il aura 38 ans le 8 août prochain), ne sait pas s’il jouera la saison 2020. Des similitudes poussées à l’extrême tant les styles de jeu de Federer et Tsitsipas sont proches. Si la victoire de Federer a été salutaire dans sa carrière, dans sa capacité à atteindre le très haut niveau, il a néanmoins attendu deux ans avant de remporter son premier titre du Grand Chelem, toujours à Wimbledon, puisque le Suisse s’était incliné face à Tim Henman en quarts de finale en 2001. L’avenir nous dira si Tsitsipas est capable de remporter un Grand Chelem et d’entrer dans le Top 10 rapidement, voire dans le Top 5. Quand on voit comment Alexander Zverev (n°4), promis aux sommets depuis plusieurs années, a un vrai blocage en Grand Chelem, on préfère se montrer prudents. Quoiqu’il en soit, il n’a pas peur de jouer contre les plus grands, et encore moins face à son idole.
Tout au long de la partie ce dimanche 20 janvier 2019, le Grec n’a pas eu peur d’attaquer le Suisse. Il faut pourtant oser, quand on a que 20 ans, comme le disait la chanson. « Federer, je le regarde depuis que j’ai 6 ans, rien que d’être sur le court avec lui était déjà la réalisation d’un rêve », racontait Tsitsipas dans l’interview d’après-match à John McEnroe. « Mais j’étais là pour une place en quart de finale et je voulais gagner. Le point crucial est que j’y ai constamment cru, dès le début. Malgré toutes les balles de break contre moi, j’ai tenu, je suis resté dans le moment présent, je n’ai jamais pensé aux conséquences d’un point perdu. » Comme Federer à son époque, on lui prédit un grand avenir, on a de beaux projets pour lui mais il est le seul à pouvoir les concrétiser. nous ne doutons pas qu’il pourrait y arriver, lui qui a déjà battu quatre tTop 10 lors du Masters 1000 de Toronto pour atteindre la finale, ou qui avait fait parler de lui lors du tournoi ATP 500 de Barcelone en avril 2018. Mais ne lui mettons pas trop de pression, pour qu’il n’attende peut-être pas deux ans, voire plus à atteindre son Graal personnel, à savoir une victoire en Grand Chelem.
Crédit photos : @AustralianOpen, india_tides
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