Une polémique grandit à Melbourne, dont vous n’avez peut-être pas entendu parler parce que d’un, l’Australie c’est loin, et de deux nous sommes en décalage horaire par rapport à eux. Pourtant, et c’est peut-être un record, une seule des six premières journées de compétition s’est terminée avant minuit trente, heure australienne. Le record ? La rencontre du deuxième tour entre Garbiñe Muguruza et Johanna Konta, terminée jeudi (vendredi matin en fait) aux alentours de 3h12 du matin. Avec la récupération, la conférence de presse et l’adrénaline qui n’est pas encore retombée, l’Espagnole n’a pas dû se coucher bien tôt et a vu sa journée de repos amputée ! Alors, nous nous posons la question : est-ce normal de laisser des joueurs, certes professionnel, jouer si tard dans un stade aux trois quarts vide ?
Une fin de programme tardive, quasiment tous les jours, depuis le début du tournoi
Mis à part lundi (et encore, on est peut-être passé à côté), depuis mardi chaque journée se termine au-delà de minuit. Vous en voulez la preuve ? C’est parti. Ce mardi, l’Autrichien Dominic Thiem (n°8) a dominé le Français Benoît Paire (n°55) en cinq sets 6-4, 6-3, 5-7, 1-6, 6-3 au premier tour après trois heures et quarante-deux minutes de jeu. Il était… 2h10 du matin à Melbourne. Mercredi, la Russe Maria Sharapova (n°30) a battu la Suédoise Rebecca Peterson (n°62) en deux sets 6-2, 6-1 au troisième après 1h11 de jeu. Rien d’exceptionnel, mais il était minuit et demie quand elle a conclu, la faute à la rencontre De Minaur / Laaksonen terminée peu après 23h15, juste avant ce match. Jeudi, on va y revenir en détails, un record a été battu par Garbiñe Muguruza et Johanna Konta. Vendredi, le Croate Marin Cilic (n°7) a éliminé l’Espagnol Fernando Verdasco (n°28) en cinq sets 4-6, 3-6, 6-1, 7-6 (8), 6-3 après quatre heures et dix-huit minutes de jeu, après avoir été mené deux manches à rien. Il était… plus d’une heure du matin ! Et enfin, ce samedi, quand Lucas Pouille (n°30) a conclu sa rencontre du troisième tour face à l’Australien Alexei Popyrin (n°149), battu 7-6 (3), 6-3, 6-7 (10), 4-6, 6-3 après trois heures et quarante-trois minutes de jeu, il était une nouvelle fois minuit et demie. Alors, matchs trop longs ou rencontres débutées trop tard ?
Jamais un match n’avait débuté aussi tard
Revenons sur ce qu’il s’est passé ce jeudi au cours de la night session. La première chose à remettre en cause était l’heure de début du match entre Garbiñe Muguruza (n°18) et Johanna Konta (n°38) : la partie a débuté autour de minuit et demie, du jamais vu ! « C’est dangereux pour la santé », a déploré la Britannique après avoir perdu. elle a même ajouté, au micro de nos confrères de la BBC : « Que des sportifs aient à fournir des efforts physiques au petit matin, je ne suis pas d’accord. Je ne pense pas que ce soit bon pour la santé, c’est en fait plutôt dangereux. » De son côté, Muguruza a plaisanté de la situation. « Je vais prendre mon petit déjeuner !« , a souri l’Espagnole, double lauréate en Grand Chelem (Roland-Garros 2016 et Wimbledon 2017) une fois sa qualification pour le troisième tour acquise. Mais alors, ne pouvait-on pas faire jouer ce match sur un autre court que sur la Margaret Court Arena, où le programme avait pris un sérieux retard ? Les organisateurs du tournoi ont bien pensé à expédier cette affiche sur un court annexe, mais c’était sans compter sur les envies pressantes des mouettes. « On devait aller sur le Court 3, mais il y avait des fientes sur tout le court et il aurait fallu une vingtaine de minutes pour nettoyer tout cela », a affirmé Konta.
Finalement, ce samedi, Muguruza est revenu sur cet épisode en, conférence de presse, après s’être qualifiée pour les huitièmes de finale. « Je me suis rendormi vers 5 heures », a-t-elle déclaré. « Vous ne savez pas quoi faire le lendemain car vous vous réveillez très tard. Vous êtes toujours fatiguée du match. Cela a un peu gâché les circonstances normales d’une journée de récupération. Je me suis plus ou moins réveillée vers 11h, 11h30. Je n’ai donc pas eu beaucoup de sommeil. Mais je ne pouvais pas dormir plus longtemps que ça. C’était bizarre pour mon corps. Je me réveillais beaucoup. » On voit donc que c’est perturbant pour le corps et le sommeil et que cela aurait pu coûter la victoire à l’Espagnole…
Un malheureux record
Jamais un match n’avait débuté aussi tard à l’Australian Open. Le précédent record datait de l’année dernière, quand la rencontre du deuxième tour entre la Belge Elise Mertens et l’Australienne Daria Gavrilova avait commencé précisément à 23h59. En revanche, le premier Grand Chelem de la saison détient aussi le record du match en Grand Chelem à la fin la plus tardive. En 2008, Lleyton Hewitt et Marcos Baghdatis avaient joué jusqu’à 4h34 du matin un match marathon débuté vers 23h47 sur la Rod Laver Arena. Finalement, on en vient à la question suivante, posée par Patrick Mouratoglou et Marion Bartoli chez nos confrères d’Eurosport : ne faudrait-il pas interdire de débuter les matchs après une certaine heure ? Bartoli proposait 23h-23h30 pour éviter d’avoir des fins aussi tardives et des organismes mis à fleur de peau…
Crédit photos : @INQUIRERSports, @MarcadorGMV, @AustralianOpen, @sportstarweb, @bet365_aus
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Très bonne réflexion
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Merci 🙂
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Ils doivent sûrement faire ça pour des questions d’audience du côté de l’Europe (c’est mon interprétation, peut-être est-elle fausse), mais bon, c’est pas bon du tout pour les joueurs, ils ne sont pas des robots… Tant pis pour nous, ils ont droit de jouer dans de meilleures conditions !
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