En 2019, notre équipe s’agrandit. Parmi les nouveaux membres qui écriront sur notre blog se trouve une joueuse professionnelle, Lou Adler. Suite à une interview réalisée au mois d’octobre, Lou nous avez demandé de parler de l’application qu’elle a lancée avec ses parents, WO Tennis. Le courant passant extrêmement bien avec cette joueuse très sympathique, nous avons voulu lui demander de tenir une chronique tout au long de la saison pour partager avec vous, Chers Lecteurs, son quotidien sur le circuit ITF (qui connaît de gros changements cette saison). Voici le résultat de cette nouvelle collaboration, avec la première chronique de la jeune joueuse française.
« Yannick de « Jeu, Set Et Match » m’a contactée il y a quelques jours, dans la foulée de ma tournée sicilienne (cf. Interview …), pour me demander si j’étais partante pour tenir un carnet de route de mon année tennistique sur le circuit secondaire. J’ai accepté avec plaisir. Tous les mois, j’écrirai donc quelques lignes pour partager avec vous mon expérience. »
« Pour beaucoup, le tennis de haut niveau se regarde derrière l’écran à Roland-Garros. En réalité, il existe plusieurs catégories de tournois professionnels : les Grands Chelems, les tournois WTA (dotés à minima de 125 000 $) et les tournois ITF (dotés de 15 000 à 100 000 $). J’évolue sur cette dernière catégorie de tournois. Nous sommes nombreux à consacrer autant de temps, d’énergie, d’argent à notre sport que les champions médiatisés que vous connaissez tous. Parfois le tennis nous le rend bien… Mais le plus souvent, ce n’est pas le cas, comme vous le constaterez peut-être dans les articles à venir.
Suite à un bel enchaînement de tournois aux mois d’octobre et novembre, en ce tout début d’année 2019 je suis en pleine « préparation foncière ». Comme la majorité des joueuses – il y a peu de tournois à disputer en fin de saison – j’effectue un bon mois d’entraînement lors duquel je mets l’accent sur le travail physique. J’ai pour objectif d’être plus solide sur mes appuis ; cela passe par beaucoup de musculation et de renforcement. Je cherche également à améliorer mon endurance, de manière à mieux encaisser la charge des entraînements.
Dans notre sport, nous sommes en compétition pratiquement toutes les semaines. Le nerf de la guerre est de défendre les points gagnés l’année précédente – les points gagnés sont valides sur une année glissante -, et d’en acquérir de nouveaux afin de progresser au classement. La compétition est tellement rude que nous sommes obligés d’être énormément en tournoi. Pourtant, si les matchs permettent de progresser sur bien des aspects – expérience, approche mentale, tactique, endurance etc -, ils ne doivent pas se substituer à une charge de travail importante – technique et physique notamment. Or, il est difficile de bien s’entraîner pendant les tournois ; généralement je pars seule, mon entraîneur n’est pas avec moi pour m’aider et puis je dois garder de l’énergie pour les matchs qui restent globalement la priorité. C’est pourquoi il est impératif, en ce qui me concerne, de réaliser plusieurs blocs d’entraînement tout au long de l’année. J’ai conscience d’avoir une grosse marge de progression, notamment sur le plan physique, c’est pourquoi je suis ravie de profiter de cette période de fêtes pour à la fois me ressourcer en profitant de mes proches et m’entraîner dur !
Jusqu’à présent, je n’avais pas tout à fait conscience de l’importance primordiale de la programmation des tournois. Or, j’en suis aujourd’hui convaincue : une bonne programmation est la clef d’une saison réussie ! Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte pour cela : la destination (accessibilité, coût, conditions de vie…), la surface, la catégorie du tournoi, l’enchaînement avec les autres tournois… Cette première année m’a permis de tester plusieurs stratégies, d’un peu mieux cerner ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien pour moi. Je compte bien me servir au mieux de cette expérience, même si le changement de règlement complique grandement la donne. Pour l’année 2019, l’ITF instaure un nouveau système, dont l’objectif principal est de réduire le nombre de participants du circuit secondaire. Ainsi les tournois de catégorie 15 000 $ ne feront plus partie de l’ITF World Tennis Tour ; tous les points engrangés sur ces tournois constitueront un classement à part, dit ITF. Une bonne partie des joueuses ont donc actuellement un double classement : le classement WTA, qui ne prend en compte que les tournois dotés de 25 000 $ et plus, et le classement ITF. Désormais, pour intégrer les tournois WTA, seul le nouveau classement WTA compte. Ou presque, puisque cinq places pour le tableau principal de chaque tournoi WTA sont réservées pour les meilleures joueuses ITF.
En ce qui me concerne, il est difficile d’évaluer quelles catégories de tournois je vais pouvoir intégrer et à quel niveau (qualifications, tableau principal, tête de série…). Les prochaines semaines devraient me permettre d’en savoir un peu plus. J’ai fait le choix l’année passée d’évoluer majoritairement sur les 15 000 $, je n’ai participé à des tournois dotés de 25 000 $ et plus que tardivement dans l’année (mois d’octobre à décembre). Le bilan des courses est que je me retrouve classée à la 610ème place WTA et à la 100ème place ITF. Je perds quelques places par rapport à mon classement d’il y a quelques jours (535ème), mais j’ai l’avantage de n’avoir aucun point à défendre jusqu’au mois d’octobre.
J’attaque 2019 plein d’envie et d’énergie ! »
Lou Adler
Vidéo – La préparation foncière de Lou Adler :
Crédit photos : @RueilACTennis
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