Après une saison en demi-teinte – malgré trois titres obtenus dans des catégories Premier -, Elina Svitolina a terminé l’année 2018 par la plus belle victoire de sa carrière. En effet, l’Ukrainienne s’est imposée lors des WTA Finals de Singapour au mois d’octobre dernier, après s’être séparée de son célèbre entraîneur français, Thierry Ascione. Que devons-nous attendre de la joueuse d’Odessa pour la saison 2019 à venir ? Est-elle capable de s’imposer dans un tournoi du Grand Chelem, elle qui n’a jamais dépassé les quarts de finale dans un tournoi Majeur ? Retour sur la saison 2018 de Svitolina, avec quelques éléments de réponse pour tenter de répondre à la question posée dans le titre de cet article.
Des hauts et des bas au cours de l’année 2018, avec une fin en apothéose
Comparée à l’année 2017, où l’Ukrainienne avait remporté six titres au total, on pourrait être amené à penser que sa saison 2018 a été moins bonne. Et pourtant, Elina Svitolina (n°4), aujourd’hui âgée de 24 ans, a soulevé le plus beau trophée de sa carrière, il y a quelques semaines seulement, lors des WTA Finals de Singapour. Mais comme nous allons le voir tout de suite, sa saison a été émaillée de hauts et de bas, même si la fin a pu lui redonner espoir pour la saison à venir.
Après avoir atteint son meilleur rang en cours d’année 2017 (une 3ème place mondiale), Svitolina avait terminé la saison n°6 au classement WTA. On peut donc dire qu’elle a progressé en terme de classement en une saison, même si celle-ci ne s’est pas exactement déroulée comme elle l’aurait souhaité. En Grand Chelem, tout d’abord, l’Ukrainienne n’a pas eu des résultats à la hauteur de ses espérances. Après avoir pourtant atteint les quarts de finale à l’Australian Open en janvier, elle a été décevante à Roland-Garros, où elle faisait figure de favorite et où elle a perdu dès le troisième tour face à la Roumaine Mihaela Buzarnescu. Ensuite, elle a été éliminée d’entrée à Wimbledon et en huitièmes de finale à l’US Open, à chaque fois par moins bien classée qu’elle. Cette défaite à New York a été celle de trop pour son entraîneur, le Français Thierry Ascione, qui se séparait de sa joueuse au mois de septembre après l’avoir conduite vers les sommets. A priori, Svitolina et Ascione auraient décidé ensemble de mettre un terme à leur collaboration et comme l’expliquait l’agent de la joueuse dans un communiqué de presse : « Nous tenons à remercier Thierry Ascione pour son excellent travail et les résultats obtenus avec notre joueuse. Nous lui souhaitons également d’autres réalisations dans ses activités professionnelles. Nous informons également qu’Andrew Bettles, le partenaire d’entraînement d’Elina, reste dans l’équipe et continue son travail. Nous sommes actuellement à la recherche d’un nouvel entraîneur pour Elina Svitolina et nous révélerons bientôt son nom. » Un mal pour un bien ? Trop tôt pour le dire mais en contrepartie de ces résultats décevants, Elina Svitolina a tout de même remporté trois titres en 2018, et pas des moindres.
En effet, la joueuse originaire d’Odessa a remporté un tournoi WTA Premier à Dubaï au mois de février, puis un WTA Premier 5 (la catégorie supérieure) à Rome au mois de mai, où elle était tenante du titre. Elle a également atteint les quarts de finale du Premier Mandatory de Miami en mars, les demi-finales du Premier 5 de Toronto en août et les quarts de finale du Premier 5 de Cincinnati ce même mois, perdant à chaque fois contre des membres du Top 10. On peut tout de même noter qu’entre son titre à Rome au mois de mai et sa victoire aux WTA Finals, il s’est passé cinq mois sans que l’Ukrainienne ne soulève un seul trophée, ni même ne joue une finale. Une hérésie pour une joueuse de ce niveau. Ce qui n’a pas empêché Svitolina de repartir de l’avant à Singapour, lors des WTA Finals qu’elle a maîtrisé à la perfection, montrant à ses détracteurs qu’elle avait encore le mental pour évoluer au plus haut niveau. Lors de la phase de poule, l’Ukrainienne est restée invaincue, enchaînant des victoires contre Petra Kvitova (6-3, 6-3), Karolina Pliskova (6-3, 2-6, 6-3) et Caroline Wozniacki (5-7, 7-5, 6-3). En demi-finales, Svitolina connaissait un match plus difficile face à Kiki Bertens (7-5, 6-7 (5), 6-4) et en finale, elle battait Sloane Stephens après avoir pourtant perdu la première manche (3-6, 6-2, 6-2), soulevant ainsi le plus beau trophée de sa carrière. Ce triomphe lui permettait de terminer l’année au 4ème rang mondial au classement WTA, et soulevait une nouvelle question : Elina Svitolina est-elle prête à passer le cap supérieur pour s’imposer dans un tournoi du Grand Chelem ?
Objectif Grand Chelem en 2019 ?
Elina Svitolina compte aujourd’hui treize titres, ce qui n’est tout de même pas mal pour une joueuse du Top 10. Mais ce qui manque encore à son incroyable carrière, c’est un titre majeur, un trophée du Grand Chelem. Ses meilleurs résultats en Grand Chelem ont été trois quarts de finale : elle a atteint ce stade à Roland-Garros en 2015 et en 2017, et à l’Australian Open cette année. Elle, qui a fait de la solidité et de la continuité dans les performances et les résultats son arme gagnante, cale encore lors des grands rendez-vous. Malgré cette sorte de blocage, il y a eu la victoire à Singapour fin octobre. Pour 2019, son objectif sera donc simple : atteindre au moins une demi-finale ou une finale dans un tournoi du Grand Chelem. Roland-Garros et l’US Open pourraient être les tournois dans lesquels elle pourrait obtenir les meilleurs résultats. Ce fut déjà le cas Porte d’Auteuil, d’autant plus que la terre battue semble être une surface sur laquelle elle est à l’aise. Pour ce qui est de New York, le contexte de la fin de saison approchante avec pas mal de joueuses blessées ou fatiguées pourrait jouer un jour ou l’autre en sa faveur. Quoiqu’il en soit, avec de la continuité, de la régularité et de la solidité dans ses performances, l’Ukrainienne pourrait aussi combiner détermination et force mentale, et ainsi une victoire en Grand Chelem pourrait être plus que possible. Dès l’année prochaine ?
Pourquoi pas, quand on voit à quel point le circuit WTA est instable depuis plusieurs années. Sur les huit derniers tournois du Grand Chelem joués, huit joueuses différentes ont soulevé le trophée le dernier jour du tournoi. En 2017, Serena Williams remportait l’Australian Open, Jelena Ostapenko s’imposait à Roland-Garros, Garbiñe Muguruza à Wimbledon et Sloane Stephens à l’US Open. Cette année, Caroline Wozniacki et Simona Halep ouvraient leur palmarès en Grand Chelem respectivement à l’Australian Open et à Roland-Garros, Angelique Kerber s’imposait à Wimbledon et la surprise Naomi Osaka remportait l’US Open. Dans un tel contexte, on se dit que tout est possible pour Elina Svitolina. Quand on voit que Muguruza, double vainqueur en Grand Chelem, est retombée au 18ème rang mondial, que Ostapenko, vainqueur à Paris il y a un an et demi, galère depuis et est désormais n°22 ou encore que Wozniacki est un peu à la peine depuis sa victoire à Melbourne en janvier, on voit mal comment la joueuse d’Odessa pourrait ne pas remporter un titre Majeur dans les deux années à venir. De là à dire qu’elle pourrait y arriver dès 2019, il y a un pas que nous franchirons pas. Premiers éléments de réponse dès le mois de janvier avec le début de la saison et l’Australian Open qui va arriver très vite !
Crédit photos : @ReemAbulleil, @BBCSport, @livetennis, @Scores_WTA
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