En 2018 pour Lucas Pouille, ça passe ou ça casse. En effet, vous n’avez pas pu échapper à cette statistique incroyable : soit le Français va jusqu’en finale (et parfois il soulève le trophée) lorsqu’il s’inscrit à un tournoi, soit il perd dès le premier match. Que lui arrive-t-il ? Est-ce un problème mental, physique ou est-ce que cela vient d’autre chose ? Quoiqu’il en soit, le Nordiste va devoir se montrer plus régulier s’il veut continuer à progresser au plus haut niveau.
En 2017, Lucas Pouille avait effectué une belle progression dans sa jeune carrière, remportant trois titres (Budapest, Stuttgart et Vienne) pour quatre finales (défaite à Marseille). Au mois de novembre, on se rappelle également qu’il avait apporté le point décisif en finale de Coupe Davis face à la Belgique, permettant à la France de soulever son premier Saladier d’Argent depuis 2001. Depuis, les choses se sont un peu compliquées… En 2018, le Tricolore est très irrégulier, ce qui se ressent dans sa confiance. Il n’en reste pas moins numéro un français, mais cette irrégularité pourrait lui jouer des tours.
En effet, même si la régularité au plus haut niveau n’est pas encore son fort, Lucas Pouille pêche vraiment sur ce point en ce début d’année. En neuf tournois, il a remporté un titre pour trois finales jouées. Sinon, il a été éliminé dès son premier match (au premier ou au deuxième tour selon les tournois où il est tête de série). Ainsi, il a remporté le tournoi ATP 250 de Montpellier en février et il a atteint la finale des tournois ATP 250 de Marseille et ATP 500 de Dubaï dans la foulée. À côté de ça, il a perdu d’entrée à l’Open d’Australie, premier Grand Chelem de l’année, à Rotterdam, puis lors du Masters 1000 d’Indian Wells. Il a ensuite renoué avec la victoire en Coupe Davis, remportant ses deux matchs en simple lors du quart de finale contre l’Italie. Depuis ? Plus aucune victoire… Le Nordiste a ainsi perdu d’entrée à Monte-Carlo (Masters 1000), à Budapest (ATP 250) et il y a quelques jours à Madrid (Masters 1000). Ce qui n’est vraiment pas rassurant, c’est qu’il a perdu dès son premier match dans les tournois les plus importants. Que doit-on attendre de Lucas Pouille pour Roland-Garros ? Impossible à dire aujourd’hui. Pourtant, comme il l’a déclaré en conférence de presse après sa défaite au premier tour à Madrid (face à son compatriote Benoît Paire) : « Ce n’est pas la meilleure des périodes quand on travaille dur et qu’on ne gagne pas. Il faut continuer pour essayer de redresser la barre à Rome dès la semaine prochaine. Quand on ne gagne pas, la confiance diminue et tout devient plus compliqué. Les moments importants sont un peu moins bien négociés. »
Où se situe donc le problème pour Lucas ? Il est toujours capable de bien jouer et de battre les meilleurs, comme il l’a démontré lors des trois tournois où il a été jusqu’en finale. À Montpellier, il a fait valoir son statut de n°1 national en battant coup sur coup Benoît Paire, Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet. Du côté de Marseille, il a tout de même battu le Serbe Filip Krajinovic (finaliste du dernier BNP Paribas Masters de Paris-Bercy), et n’a perdu en finale que contre Karen Khachanov (n°38 mondial). Enfin, à Dubaï, il a pris sa revanche sur Khachanov, il a réitéré sa victoire sur Krajinovic, et il n’a échoué qu’en finale face à un très bon Roberto Bautista Agut (n°14). Mais quand on regarde ses défaites, c’est moins prestigieux : Ruben Bemelmans (n°107) à l’Open d’Australie, Andrey Rublev (n°31) à Rotterdam, Yuki Bhambri (n°86) à Indian Wells, Mischa Zverev (n°54) à Monte-Carlo, John Millman (n°70) à Budapest et Benoît Paire (n°50) à Madrid. Que des joueurs moins bien classés que lui, dont certains sont prenables s’il joue à un bon niveau.
Nous n’avons pas la réponse à la question de savoir pourquoi cette statistique poursuit le Français depuis le début de la saison. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’est donné les moyens d’être compétitif sur terre battue en ne se rendant pas à Miami au mois de mars. Il était apparu en forme lors de la Coupe Davis, mais il n’a plus remporté un match depuis. Il ne reste que le tournoi de Rome à Lucas Pouille pour retrouver un peu de confiance avant Roland-Garros. Le tirage au sort de la deuxième levée du Grand Chelem sera primordial pour lui, tout comme les premiers tours. Ce que l’on sait, c’est qu’il va devoir continuer à travailler et à chercher cette confiance envolée, avec l’aide de son entraîneur Emmanuel Planque, s’il veut à nouveau jouer les premiers rôles sur le circuit. Ce dernier s’est d’ailleurs exprimé dans les colonnes de notre confrère L’Equipe, déclarant : « Le seul salut dans une période où il y a moins de confiance, c’est le travail. En six ans, des situations comme ça, on en a vécu plein. Elles étaient beaucoup moins médiatisées à l’époque, mais tant mieux qu’il y ait de l’attente. On préfère être là, attendus, qu’il y a cinq ans quand ils nous avaient donné une wild-card dans les qualifs ici et qu’il perdait contre Gabashvili. On sait pourquoi ça arrive et on sait comment y remédier. La seule incertitude est de savoir à quel moment on va inverser le processus. »
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