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Rencontre avec… Yannick Jankovits

Yannick Jankovits, ce n’est pas le joueur français le plus connu de sa génération. Il n’a jamais joué dans un tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem, et si à 30 ans il continue à évoluer sur le circuit secondaire, c’est qu’il sent qu’il peut encore progresser. Arrivé sur le tard sur le circuit, car financièrement c’est dur de vivre de sa passion, il écume depuis plusieurs années les tournois Futures, dont il détient quinze titres. À l’avenir, il va essayer de progresser en Challengers, lui qui a remporté deux titres ITF cette année. Rencontre avec un joueur qui mérite d’être un peu plus connu, car c’est un passionné.


 

2016 Credem Futures GonettaGo - San Carlo Canavese - Jankovits Yannick (FRA)

Bonjour Yannick, pouvez-vous nous dire depuis quand vous êtes professionnel, et ensuite nous retracer votre parcours chez les jeunes, et votre parcours dans le monde des pros ?

« Je suis professionnel depuis six ans à peu près. Quand j’étais plus jeune, j’ai toujours été dans les huit meilleurs Français et n°1 de ma ligue (Côte D’Azur). J’ai eu mon premier match sur le circuit ATP à 18 ans et durant six ans je jouais quelques Futures et beaucoup de tournois Français. J’enseignais dans mon club car j’ai passé mon BE à l’âge de 20 ans. J’ai commencé à jouer sur le circuit vraiment à fond assez tard, car ça coûte cher. »

Vous faites plutôt partie de la génération des Gaël Monfils, Richard Gasquet ou encore Jérémy Chardy (Yannick est né en 1987), connaissez-vous bien ces joueurs du Top 100, vous entraînez-vous parfois avec certains d’entre-eux et avez-vous joué des compétitions de jeunes avec eux ?

« Je suis de 1987 comme Jérémy Chardy. Je n’ai jamais joué contre eux et je n’ai jamais tapé avec eux non plus. »

Qui vous entraîne aujourd’hui ? Avez-vous toute une structure autour de vous ? On sait que c’est difficile de se payer un entraîneur, un kiné et toute la panoplie des meilleurs joueurs quand on est classé au-delà du Top 100…

« Mon entraîneur est mon père Jean-François, et c’est lui qui m’a tout appris. On continue toujours notre chemin ensemble. J’ai mon kiné et mon ostéo près de chez moi que je vois régulièrement mais je n’ai pas les moyens de les faire venir en tournois avec moi. »

Et financièrement, vous arrivez à gagner votre vie grâce à votre passion ? Nous imaginons que vos récentes victoires ont dû vous aider.

« Oui, je gagne ma vie en faisant ce qu’il me plait, j’ai de la chance et j’en suis heureux, même si de fois ce n’est pas facile de partir loin de ma femme et ma famille. Mais c’est mon travail. »

Dans votre carrière, vous avez remporté quinze titres dans la catégorie Futures, le premier en 2012 et deux titres cette année. En revanche, vous n’avez jamais gagné de tournoi Challenger, pourtant vous arrive-t-il d’en disputer ? Y a-t-il réellement une différence de niveau entre un Futures et un Challenger ?

Jankovits (6)« C’est vrai que j’ai jamais gagné de Challenger dans ma carrière en simple. J’en ai joué mais pas assez. Le niveau est plus élevé, c’est sûr, mais pas infaisable. J’ai déjà joué une demi-finale en Challenger et c’est un de mes objectifs cette année, c’est de gagner un Challenger et d’en jouer beaucoup. »

Cette saison, vous avez remporté le tournoi de Meitar (Israël, 25 000 $) début novembre, puis le tournoi de Heraklion (Grèce, 15 000 $) pendant que la France remportait la Coupe Davis. Ces deux victoires ont été acquises sur dur, parlez-nous en un peu, et pouvez-vous dire que le dur est donc votre surface favorite ?

« Oui, j’aime beaucoup le dur, c’est ma surface favorite. Je m’y sens bien et j’ai beaucoup de confiance sur cette surface. J’ai toujours aimé le jeu rapide et je m’entraîne plus régulièrement sur cette surface que sur terre battue ou gazon. »

En 2017, vous avez acquis 48 victoires pour 21 défaites, soit un ratio de 70% de victoires. Vous êtes actuellement 340ème joueur mondial. Quel regard portez-vous sur cette saison ? Où la placez-vous en terme de réussite par rapport aux autres ?

« Ça a été une saison tennistique pas comme les autres, car j’avais aussi d’autres priorités. Je me suis marié cet été donc entre les préparations et l’organisation, j’ai moins joué de tournois que les autres années. Ça reste une très belle année pleine de bonnes choses positives dans ma vie personnelle, et c’est très positif de finir sur deux victoires. »

En 2015, au mois de septembre, vous aviez atteint votre meilleur classement (226ème mondial), et cette même année vous aviez remporté cinq tournois Futures. Etiez-vous au top de votre forme, et que s’est-il passé ensuite pour que vous retombiez au classement ?

« À cette période j’étais en pleine confiance, je jouais très bien. Du coup, les résultats étaient là. Je voyais que mon niveau de jeu était plus fort et j’arrivais à jouer comme je le voulais. L’erreur que j’ai faite, c’est d’avoir trop joué de Futures et pas assez de Challengers, du coup l’année d’après j’ai eu pas mal de points à défendre et un peu plus de stress. »

Pensez-vous pouvoir désormais vous rapprocher de votre meilleur classement, en continuant à remporter des tournois Futures et en faisant encore progresser votre jeu ?

« C’est pour cela que je continue à jouer, car je progresse encore et j’ai envie de battre mon meilleur classement pour pouvoir jouer de gros tournois. »

Avez-vous déjà évolué dans un tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem ? Est-ce un rêve ? Pensez-vous pouvoir un jour être en mesure d’obtenir une wild card pour Roland-Garros par exemple, comme votre compatriote Benjamin Bonzi qui en avait obtenu une cette année ?

DOmeU7-W4AA7Nog« Non jamais. J’ai joué Roland-Garros en 2016 en qualification. Mon but c’est de pouvoir rejouer les qualifications des Grands Chelems et d’arriver à me qualifier pour le tableau principal. Je ne compte pas avoir de wild card pour le tableau final car je suis plus très jeune, c’est à moi de gagner les matches pour y arriver. »

Pour finir, vous avez aujourd’hui 30 ans, vous n’êtes pas loin de faire votre retour dans le Top 300, avez-vous des objectifs en terme de classement pour la saison 2018 ? Et pouvez-vous nous donner votre programme pour l’inter-saison et pour ce début d’année ?

« J’ai pour objectif de vite revenir dans le Top 300 et de finir l’année en battant mon meilleur classement. Normalement, au mois de janvier je jouerai en France, le Future de Bressuire, et les deux Challengers qui suivent, Rennes et Quimper. Pour la suite, ça dépendra de ce que j’aurai fait. »

Merci Yannick d’avoir répondu à nos questions. Nous vous souhaitons bon courage pour 2018 avec les résultats que vous souhaitez avoir, c’est tout ce que l’on vous souhaite !

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