« Au cœur de l’action », c’est une catégorie où nous publions des articles lorsque nous avons la chance d’assister à des tournois ou des rencontres professionnelles de tennis. Après avoir vécu le week-end de demi-finales de Coupe Davis à Lille, et le tournoi de Bercy à Paris, nous avons eu la chance d’assister à une nouvelle rencontre de Coupe Davis, et pas des moindres : la finale entre la France et la Belgique. et autant vous dire qu’en tribunes, on était chaud ! Attention, cet article va au-delà de l’aspect journalistique, car nous allons livrer nos sentiments durant ces deux jours très chauds et la façon dont nous les avons vécus dans les tribunes du Stade Pierre-Mauroy. Deux jours ? Eh oui, nous n’avons pas pu être présent le vendredi 24 novembre malheureusement, mais on va commencer par résumer en quelques lignes ce qu’il s’est passé lors de ce premier jour de finale…
En effet, nous étions bien loin du stade Pierre-Mauroy le vendredi 24 novembre, mais les Français étaient dans nos coeurs et nous avons suivis le début de cette finale de loin. La rencontre a mieux débuté pour les Belges, mais dans une logique respectée. David Goffin, fort de sa finale aux Nitto ATP Finals cinq jours auparavant, allait dominer de la tête et des épaules un Lucas Pouille qui n’allait pas démériter. Mais après un premier set serré, qui tournait à l’avantage du Belge, le Tricolore allait sombrer et perdre en trois sets 7-5, 6-3, 6-1 en moins de deux heures (1h59). Par la suite, la logique allait également être respectée entre Jo-Wilfried Tsonga et Steve Darcis : le Français n’allait rencontrer aucune difficulté pour battre le Belge en trois sets 6-3, 6-2, 6-1 en 1h46. À la fin de cette journée, les deux pays étaient à égalité un point partout, sans gros match et sans suspense. Le double s’annonçait déjà comme très important dans cette finale.
Place au double et au combat, sur le terrain et dans les tribunes.
Samedi 25 novembre, attention nous sommes prêts pour le combat ! Parce qu’avec les Belges, ce n’est pas que sur le court qu’il y a bataille, c’est aussi en tribunes. Alors on se fait faire des peintures de guerre bleu-blanc-rouge sur les joues, on gonfle nos petits « clap-clap » bleus qui scintillent et on s’échauffe la voix avant l’entrée des joueurs ! Et quand les deux équipes font leur entrée sur le court, ça fait du bruit ! Les Belges acclament leurs joueurs et nous… On hurle pour les nôtres. Tout le stade entonne la Marseillaise, et quand le speaker présente les joueurs tricolores qui vont jouer, ça hurle à nouveau. Sur le court, ce sont Richard Gasquet et Pierre-Hugues Herbert qui s’échauffent face à Ruben Bemelmans et Joris De Loore.
Le match débute pour le mieux pour les Français, qui mènent rapidement après le gain du premier set 6 jeux à 1. On se dit alors que la paire belge est vraiment en-dessous, et que ce double devrait aller vite. De plus, les supporters belges sont vraiment effacés, mais ce n’est que de courte durée. En effet, ils reprennent le dessus en tribune sur les supporters français quand Bemelmans et De Loore font le break et prennent l’avantage du deuxième set 6-3. Là, on peut dire qu’on entend plus les noirs et rouges que les bleus dans le stade. De notre côté, on se met à stresser, on est déçu quand Herbert fait quelques doubles-fautes, mais on essaie de se raccrocher au niveau de jeu fulgurant de Gasquet qui tient la baraque malgré tout. Le troisième set va être horrible : les Français vont être menés 4-2, et on se dit que nos affaires pourraient se compliquer. Les Belges continuent de donner de la voix, mais on se fait réveiller par Herbert qui harangue la foule après un très joli point. Il n’en fallait pas plus pour que l’ambiance s’enflamme à nouveau, d’autant plus que ce troisième set se termine dans une tension bien palpable. Tout d’abord, il y a un retour de De Loore qui atteint Herbert à la tête, qui en tombe à la renverse. Plus de peur que de mal, mais dans les tribunes le joueur belge se fait huer ! « Assassin », peut-on même entendre. C’est la folie, et il n’en faut pas plus pour relancer les Français qui remportent ce set au jeu décisif 7 points à 2. Sur leur lancée, ils vont aller conclure ce double au quatrième set 6-4, dans une bonne ambiance et avec un public tricolore libéré après avoir souffert avec les joueurs. Ce samedi soir, la France mène 2 points à 1 face à la Belgique. Il ne reste plus qu’un point aux Bleus pour reporter un nouveau Saladier d’Argent…
Tsonga fait monter la tension d’un cran ; Pouille : la libération.
Dimanche 26 novembre. Deux solutions pour terminer ce week-end de Coupe Davis, point d’orgue de la saison 2017 : soit la Belgique remporte son premier Saladier d’Argent, soit la France remporte son dixième, le premier depuis 2001 après trois finales perdues (2002, 2010, 2014). Dans les tribunes, tout le monde sait ce qu’il peut se passer : si Jo-Wilfried Tsonga bat David Goffin, c’est fait. Mais les Belges y croient encore, et pour cause. Goffin est n°7 mondial à l’ATP, il vient de faire finale au Masters, et en cas de cinquième match, Steve Darcis sera aligné, lui qui n’a jamais perdu un match décisif en 5 tentatives (les Belges le surnomment même « Mr Coupe Davis »).
Dès l’entame du match entre Tsonga et Goffin, après des hymnes chantés avec ferveur, les supporters font entendre leurs voix. Belges et Français sont à égalité, comme sur le terrain. Tsonga a de multiples balles de break dans le premier set, toutes sauvées par Goffin, acclamé par son public. La libération pour les Belges arrive quand leur joueur remporte cette première manche au jeu décisif, 7 points à 5. La suite va être beaucoup plus compliquée pour Tsonga et pour le public : au niveau du score, Goffin va remporter les deux manches suivantes 6-3, 6-2. Mais surtout, ce qui va nous marquer, c’est l’ambiance qui est changeante dans le stade. Les supporters français font moins de bruit que les supporters belges, qui sont à fond derrière leur joueur. Et surtout, les Tricolores se désolidarisent de leur joueur, certainement déçus de ne pas le voir conclure et prendre le dessus sur le n°1 Belge. Tsonga va même se faire huer quand il demandera le calme avant de servir, et encore plus quand il arrêtera de jouer (à raison) après avoir vu une balle faute, que l’arbitre n’a pas du tout vu, ni le juge de ligne. Tsonga ne pouvant pas utiliser de challenge (pour une raison encore inconnue), le public ne comprendra pas et ne va plus le soutenir jusqu’à ce qu’il perde. Belgique et France sont alors à égalité deux points partout. Steve Darcis et Lucas Pouille vont devoir jouer un cinquième match décisif.
Quand Lucas Pouille entre sur le court, tout le public Lillois n’a de voix que pour lui. Oubliée la déception liée à la défaite de Tsonga, tout le monde veut croire en Pouille. Des « Allez, Lucas ! » s’élèvent dans l’assemblée, et nous nous joignons à ces encouragements pour donner du courage au joueur français. Steve Darcis reçoit aussi les encouragements de son public, mais très vite les événements vont jouer en sa défaveur. En effet, Pouille prend vite l’avantage, étant comme un guerrier en mission. Son jeu est bien en place, et les hourra du public pour lui sont justifiés. Nous sommes tous, en tribunes, transcendés par le niveau de jeu du Nordiste. Et par l’idée de voir la France soulever le trophée. très vite, le Tricolore va mener 6-3, 6-1, et on voit mal comment Darcis pourrait revenir. Mais la magie de la Coupe Davis, c’est qu’on ne sait jamais… Malheureusement pour les Belges, on va vite savoir. Leur joueur va encore plus s’effondrer, et après 1h34 de jeu, Lucas Pouille va conclure par un cinglant 6-0 ! Il n’y croit pas, il tombe à la renverse, vite rejoint par tous les joueurs ayant participé à cette campagne 2017 de Coupe Davis. Dans le stade, c’est la folie : tous les supporters français exultent, quelques Belges quittent le stade avant la remise des trophées, mais la France est heureuse, et soulagée. Tsonga, Pouille, Herbert et Gasquet ont apporté ensemble le Saladier d’Argent à la France, marquant chacun un point lors de ce week-end de folie.
Pour conclure, parlons de l’ambiance qui régnait dans le stade Pierre-Mauroy de Lille après la victoire. Il y a eu comme une sorte de communion avec cette équipe de France, comme pour remercier tous ces joueurs pour les émotions qu’il nous ont fait vivre. Ils ont reçu la coupe des mains de David Haggerty, président de l’ITF, puis il s’est passé des choses très sympas, que nous avons voulu vivre depuis les tribunes. Les Français ont invité les ramasseurs de balles à venir prendre une photo avec eux, puis Yannick Noah a pris le micro (non pas pour chanter), mais pour remercier le public d’avoir soutenu cette belle équipe. Quoi de mieux pour conclure une campagne victorieuse et donner envie de vivre d’autres émotions avec ces joueurs dès 2018 ?
5 réflexions au sujet de “La dixième victoire de la France en Coupe Davis vécue depuis les tribunes…”